31 mars 2014 – L’une des questions qui m’agite quotidiennement en tant que Secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) est celle-ci: Comment pouvons-nous amplifier et accélérer les changements radicaux qui s’imposent pour résoudre le problème des bouleversements climatiques?
Par « nous », je veux dire nous tous. Et par « radicaux », je veux dire radicaux. Ce n’est pas une hyperbole. Les scientifiques les plus réputés au monde nous disent que nous devons modifier la façon dont nous utilisons les ressources naturelles de la planète – des forêts au sol et au pétrole – afin de parer aux pires effets des dérèglements climatiques.
On peut avoir l’impression qu’il s’agit d’une tâche herculéenne mais ce qu’on ignore, c’est que c’est faux. Des transformations profondes sont déjà en cours. Peut-être ne surviennent-elles pas à l’échelle ou à la vitesse nécessaire mais elles surviennent.
Il existe des milliers d’exemples de communautés, villes, entreprises et gouvernements à travers le monde qui opèrent déjà la transition vers un avenir peu générateur de carbone. Le problème est que ces histoires réconfortantes sont souvent éclipsées par les nouvelles négatives sur l’état de la planète. Ainsi, les changements climatiques posent un défi sur le plan de la communication autant que sur le plan social, politique et économique.
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Il est vital de partager les histoires optimistes de lutte contre les changements climatiques car elles inspirent d’autres personnes qui adopteront ensuite des démarches analogues, ce qui, par ricochet, peut pousser les dirigeants politiques à modifier la législation et les chefs d’entreprise à se soucier de l’environnement. C’est comme une boule de neige qui se forme au fur et à mesure qu’elle dévale la pente, et qui grossit en prenant de la vitesse.
Cet effet boule de neige est ce qui me traversait l’esprit quand j’ai décidé de lancer l’initiative Dynamique du changement en 2011. Je souhaitais trouver un moyen de mettre les pleins feux sur tous les travaux en chantier à travers le globe destinés à endiguer les changements climatiques, dans l’espoir d’inciter d’autres personnes à faire de même.
Aujourd’hui est pour moi un jour spécial. C’est le jour où l’initiative Dynamique du changement lance l’appel annuel aux candidatures pour les activités Lighthouse. Ces activités mettent en lumière des actions pratiques, réalisables à différentes échelles et pouvant servir de solutions modèles aux problèmes du changement climatique. La mise en vedette de ces activités sert de toile de fond prometteuse aux négociations internationales sur le climat en montrant que l’action menée contre les changements climatiques n’est pas seulement possible, elle est déjà réalité.
À partir d’aujourd’hui, les collectivités, les villes, les entreprises et les gouvernements qui sont à la pointe en matière de lutte contre les dérèglements climatiques peuvent postuler pour que leurs projets novateurs soient reconnus comme activité Lighthouse 2014.
Cette année, nous entendons procéder un peu différemment. Nous braquerons toujours les projecteurs sur les petites solutions reflétant un esprit d’entreprise qui transforment les collectivités aussi bien que sur les grandes initiatives qui transforment les villes, les entreprises et les gouvernements. Mais nous recherchons aussi des activités dont les retombées sont plus importantes. Nous désirons mettre en avant les actions radicales indispensables pour résister aux bouleversements climatiques.
Les activités gagnantes seront annoncées en novembre et donneront lieu à une reconnaissance et une célébration officielle lors d’une série de manifestations spéciales en décembre au cours de la Conférence de l’ONU sur les changements climatiques qui se tiendra à Lima (Pérou).
Les conférences de l’ONU sur les changements climatiques, qui ont un fort retentissement, offrent une tribune de choix pour la présentation et la promotion des activités Lighthouse, entraînant des retombées bénéfiques qui permettent à leur tour d’étendre les activités. Par exemple, la gagnante de l’activité Lighthouse en 2013, Bernice Dapaah, dont l’organisation fabrique des vélos en bambou au Ghana, vient d’être nommée jeune leader mondiale (Young Global Leader) pour 2014 par le Forum économique mondial. La demande de vélos en bambou a si remarquablement grimpé que la lauréate peine à répondre aux commandes qui affluent des quatre coins du globe.
Ce qui est vraiment exaltant, c’est de voir ces activités se développer et se reproduire. Voilà ce qui me conduit, moi, et, je l’espère, nous tous, à m’approcher de la réponse à la question de savoir comment amplifier et accélérer les changements radicaux qui s’imposent pour résoudre les problèmes liés aux bouleversements climatiques.
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