Participant à cette manifestation, axée sur l’amélioration de la santé sexuelle et génésique des adolescentes, Mme Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO, a félicité les Premières Dames d’être de puissantes voix en faveur d’un avenir meilleur pour les filles du continent et a salué le nombre croissant de pays africains qui interdisent le mariage des enfants.

Rappelant les promesses ambitieuses faites par les États membres de l’ONU dans la Déclaration politique sur le VIH/SIDA en juin dernier, elle a demandé comment ces promesses pouvaient être tenues « dans un monde où 34 % seulement des jeunes possèdent des connaissances précises sur la prévention et la transmission du VIH ».

« L'éducation complète à la sexualité est à la base de toute prévention du VIH et fait partie du voyage de chaque jeune vers l’âge adulte », a-t-elle poursuivi. « Elle réduit les infections sexuellement transmissibles, le VIH et les grossesses non désirées, améliore l’estime de soi, modifiant les attitudes et les normes sociales et relatives au genre ».

Elle a souligné « la nécessité de soutenir et former les enseignants et d’associer les parents et les communautés pour s’assurer que les jeunes acquièrent les connaissances et compétences nécessaires pour faire des choix conscients, sains et respectueux concernant les relations interpersonnelles et la sexualité ».

La Directrice générale a brossé un tableau de l’action de l’UNESCO en matière d’éducation complète à la sexualité, notamment en termes d’orientations, de soutien technique et de renforcement des capacités institutionnelles.

Mme Nana Lordina Dramani Mahama, Première Dame de la République du Ghana, Présidente de l’Organisation des Premières Dames d’Afrique contre le VIH/SIDA, a souligné combien il était urgent de mettre l’accent sur les adolescentes – le groupe d’âge le plus vulnérable – pour atteindre les objectifs de développement durable.‎

« Nous avons besoin de partenariats stratégiques au niveau de la communauté mondiale pour renforcer les interventions », a-t-elle déclaré, rappelant que le VIH/SIDA est la première cause de mortalité chez les filles et les femmes en âge de procréer. « Nous avons pris des engagements pour répondre aux besoins de nos adolescentes en matière de santé sexuelle et génésique et nous mettons l’accent sur cette thématique », a-t-elle ajouté, faisant référence aux campagnes en direction des communautés et aux programmes d’autonomisation et de renforcement des compétences mis en place.‎

La Première Dame de Sierra Leone, Mme Sia N. Koroma, a fait observer qu’une approche multisectorielle était le moyen le plus efficace de faire tomber les barrières que les jeunes rencontrent pour accéder à l’information relative à la santé. « Les services de santé sexuelle et génésique doivent être attrayants et accessibles aux jeunes, axés sur leurs besoins et fournis sans jugement dans le respect de la confidentialité. Nous devons aussi militer pour l’adoption de lois et de politiques qui luttent contre les pratiques délétères telles que le mariage des enfants ».

L’importance d’une approche globale a également été soulignée par la Première Dame du Rwanda, Mme Jeannette Kagame, qui a fait part du succès de campagnes et de forums de communication dans son pays qui facilitent l’accès aux services de santé sexuelle et génésique, associés à des campagnes de renforcement des compétences des hauts responsables et à des campagnes contre les mariages précoces. Des interventions holistiques ont été décrites également par les Premières Dames du Bénin et du Burkina Faso.

Le Directeur exécutif d’ONUSIDA, M. Michel Sidibé, a plaidé en faveur d’une « approche intégrée pour obtenir les meilleurs résultats possibles », tandis que la Directrice adjointe de l’UNFPA, Mme Natalia Kanem, a déclaré : « nous ne pouvons réaliser des progrès durables sans répondre aux besoins des adolescentes qui pâtissent systématiquement de discriminations et se voient refuser l’accès à l’éducation, aux soins de santé et à l’information sur les droits sexuels et génésiques ».‎

L’Organisation des Premières Dames d’Afrique contre le VIH/SIDA a été créée en 2003 et fait office de porte-voix pour les femmes et les enfants les plus vulnérables d’Afrique par des actions de promotion, de sensibilisation et de mobilisation des principales parties prenantes à tous les niveaux. Elle mène des campagnes pour réduire la mortalité maternelle, faire cesser les mariages d’enfants et mettre fin au SIDA chez les adolescents.