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Environnement et développement
dans les régions côtières et les petites îles
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11. CONCLUSION

Le séminaire international de l’UNESCO "Développement urbain et ressources en eau : petites villes côtières" a rassemblé à Essaouira, ancienne Mogador, au Maroc, du 24 au 26 novembre 1997, trois cents participants, provenant de plusieurs pays d’Europe, d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient.

Cette importante rencontre a permis à des spécialistes de divers disciplines, techniciens, gestionnaires ou décideurs d’aborder conjointement un des thèmes qui de nos jours préoccupe les responsables de tous les pays côtiers : le développement intégré durable des zones côtières. Au cours de ces trois journées de travail, l’accent a en effet été mis sur la définition de nouvelles stratégies de développement urbain en zone côtière, ayant pour but le soutien des villes petites et moyennes et la préservation de leurs ressources en eau.

Le séminaire a permis d’identifier des domaines d’intérêt commun entre ces villes, et en particulier entre les différentes municipalités et villes présentes à Essaouira : Saint-Malo, Alghero, Sciacca et Licata, Alexandrie, Saïda, Tunis, Odense, Esbjerg, Omisalj, Kotor et Taglio di Po. Des lettres d’intention de coopération ont ainsi étés signées, d’une part, en faveur de la ville d’Essaouira et, d’autre part, entre toutes les villes présentes.

Dans le cadre des ateliers thématiques il a été ainsi possible d’élaborer un certain nombre de recommandations et de solutions pour encourager la ville d’Essaouira à poursuivre son effort de développement.

Des actions, déjà identifiées par les autorités locales et nationales ont été déclarées prioritaires pour le développement de la ville, en particulier, la restauration des remparts qui est la première et principale action à mener d’urgence.

Une grande attention a aussi été apportée au programme national pour l’amélioration des conditions d’hygiène et à l’assainissement de certains quartiers de la médina : la réhabilitation du réseau de distribution d’eau potable et d’évacuation et le traitement des eaux usées a été considéré comme une action prioritaire. La réalisation d’un environnement salubre pour les habitants de la Médina constitue l’une des bases d’un développement durable pour la ville.

Le séminaire a suggéré le développement de programmes de sensibilisation et d’information de la population : en effet, la mise en place d’équipements nouveaux et performants doit être accompagnée de la réalisation de programmes de sensibilisation, d’éducation et du transfert de savoir-faire et de connaissances.

Des lignes d’orientation générale et des recommandations ont été dégagées pour assurer un suivi au projet UNESCO au-delà du cas pilote d’Essaouira. Notamment, l’UNESCO a été encouragée à poursuivre sa démarche interdisciplinaire et à mieux développer l’intégration des deux approches socio-économique et scientifique-naturaliste.

Il a été a reconnu que l’approche interdisciplinaire développée par l’UNESCO à Essaouira pourrait être appliquée aux autres villes du projet. La méthodologie interdisciplinaire basée sur des réflexions et des connaissances à la frontière entre les sciences sociales et les sciences de la nature, en particulier les science de l’eau et de la mer, est un outil qui permet de mieux comprendre les complexités d’un milieu particulièrement fragile tel l’environnement côtier, et à formuler des stratégies adaptables au cas par cas.

Le séminaire a aussi permis de souligner l’importance des politiques visant la protection et le développent des zones côtières. Celles-ci doivent être capables d’opérer une "médiation" entre les besoins du secteur urbain, industriel et agricole, et la réelle disponibilité des ressources naturelles : une gestion appropriée de l’eau doit être reconnue comme un facteur important de développement social. La mauvaise gestion des ressources en eau disponibles représente en effet un obstacle au développement durable de tout établissement humain.

Le séminaire encourage l’UNESCO à maintenir une attention particulière aux stratégies de développement des zones côtières, pour aider les municipalités à mieux gérer la croissance des établissements urbains et prévenir la concentration des populations migrantes dans les grandes villes.

Toutes les stratégies de développement urbain en zone côtière devraient prendre en compte les indications fournies par les études existantes sur la dynamique des systèmes hydrogéologiques des ressources en eau, en vue d’éviter les conflits entre usagers, la dégradation et l’épuisement de la ressource. L’UNESCO devrait aussi développer des outils de formation et d’information sur les impacts de l’expansion urbaine sur la quantité et la qualité de l’eau fournie aux habitants des villes côtières, et sur l’influence négative que la dégradation de cette ressource a sur l’environnement urbain.

De nos jours, la disponibilité et la gestion de l’eau sont les problèmes qui menacent dangereusement les zones urbaines en milieu côtier. Il est donc indispensable que différents spécialistes (outre les hydrogéologues et les experts en sciences de l’eau) ainsi que la population se familiarisent davantage avec les connaissances relatives aux ressources en eau et à leur usage.

Il a été ainsi reconnu que l’un des moyens d’équilibrer la demande en eau et d’éviter de surcharger la capacité des environnements côtiers consiste à lancer des actions visant au développement des petites et moyenne villes côtières, en intégrant leur patrimoine culturel et historique, ce dernier étant une source potentielle pour un nouveau développement économique et une composante indispensable de la préservation de l’identité culturelle des populations.

La revitalisation de ces petites villes côtières devrait permettre d’empêcher la fuite de la population résidente vers les grandes villes et d'absorber en revanche une partie des migrations rurales, devenant ainsi un relais de développement urbain qui délesterait les grands centres urbains en zone côtière.

L’UNESCO a été encouragée à poursuivre cette approche globale du développement amorcée dans le cas pilote d’Essaouira.

Les petites et moyennes villes, situées à l’écart des grandes métropoles urbaines, sont généralement les grandes oubliées des politiques de développement national. Etant donné leur situation particulière – en quelque sorte au carrefour des réalités urbaines et rurales –, ces villes n’entrent dans aucun des cadres de politique urbaine, régionale et rurale. Les politiques de développement régional sont très souvent déchirées entre politique agricole et politique de la ville : la première soutient les activités rurales tandis que l’urbanisme néglige les petites et moyennes villes ; ce qui s’explique dans les deux cas par le fait que celles-ci constituent une phase intermédiaire avant la grande urbanisation. Une politique des villes dans les régions peu urbanisées devrait tenir compte de différentes caractéristiques territoriales telles que l’emplacement, la taille et la densité de la ville et les variations des différents flux migratoires.

Le développement territorial des régions urbaines et rurales n’est plus aujourd’hui considéré par les gouvernements nationaux comme une question d’ordre exclusivement intérieur. Plusieurs facteurs témoignent d’une évolution centrifuge des villes petites et moyennes à l’égard du gouvernement central : la constitution de réseaux de communes, de réseaux de villes interrégionaux et transnationaux, la création grâce à une position commerciale renforcée d’un lien avec les milieux internationaux et une volonté accrue de mettre en place des dispositifs de développement local privilégiant le développement endogène. De meilleurs équipements de communication et d’information pourraient atténuer les inconvénients d’une situation écartée en compensant, par le recours aux moyens télématiques, l’absence de contacts directs.

Dans le cadre des petites et moyennes villes côtières, viennent s’ajouter les difficultés liées au contexte géographique et à ses conséquences.

Le Séminaire, après avoir évalué les actions déjà en cours et à entreprendre à Essaouira, a reconnu que les expériences de certaines villes suscitent des espoirs pour Essaouira. Les propositions d’assistance technique d’ONG internationales et de la coopération bilatérale lui apporteront aussi un soutien dans le cadre du plan d’action pour la sauvegarde et le développement intégré de la ville.

Sous la coordination de l’UNESCO, les lettres d’intention de coopération signées le 26 novembre 1997 par les villes partenaires devront aboutir à la mise en œuvre d’aides techniques pour la ville, à la recherche de financements pour les travaux nécessaires d’infrastructure et de relance socio-économique.

L’UNESCO, aidée de la Communauté internationale et avec le soutien scientifique du Comité de pilotage sera aux côtés de la ville d’Essaouira pour mettre en place une structure nationale de coordination des activités relatives à la transmission aux générations futures des valeurs essentielles de la ville.

Le séminaire a enfin exprimé le souhait que les erreurs de planification du développement territorial en zones côtières de certaines régions servent de contre-exemple, pour que les petites et moyennes villes côtières puissent se développer tout en conservant la qualité traditionnelle de leur vie culturelle et sociale dans un environnement naturel préservé et mis en valeur.

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