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Environnement et développement
dans les régions côtières et les petites îles
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ANNEXE 3 CSI info 5

TEXTE DES ALLOCUTIONS DE LA CÉRÉMONIE D’OUVERTURE

 

Allocution de Son Excellence Monsieur le Gouverneur de la Province d’Essaouira, M. Amine Belcadi

Monsieur le Conseiller de Sa Majesté Le Roi,
Monsieur le Ministre de l’Agriculture, de l’Equipement et de l’Environnement,
Madame le Ministre de la Culture,
Messieurs les Députés,
Messieurs les Maires,
Mesdames, Messieurs,

C’est avec un grand plaisir que je m’adresse à cette honorable assemblée réunie aujourd’hui à Essaouira pour lancer les travaux du Séminaire International organisé sous l’égide de l’UNESCO ayant pour thème : « Développement Urbain et Ressources en Eau : Cas des petites villes côtières ».

Qu’il me soit permis, à cette occasion, de remercier l’UNESCO pour avoir pensé à notre ville pour la tenue de ce séminaire et mobilisé autant d’énergies, d’efforts et de volontés afin de susciter un partenariat actif en faveur d’Essaouira.

Je remercie Monsieur Ali Kazancigil, Directeur à l’UNESCO pour sa présence parmi nous et pour son précieux soutien. Mes remerciements à Madame Salman El Madini, représentante de l’UNESCO à Rabat pour l’attention particulière qu’elle porte à notre ville. Je saisis également cette occasion pour rendre hommage au soutien précieux et permanent de Monsieur le Conseiller Royal André Azoulay. Qu’il me soit également permis d’adresser mes remerciements à Monsieur Abdelaziz Meziane Belfquih, Ministre de l’Agriculture, de l’Equipement et de l’Environnement, ainsi qu’à Madame Aziza Bennani, Secrétaire d’Etat à la Culture pour nous avoir honoré de leur présence à cette cérémonie d’ouverture.

Bienvenue aux maires et responsables des villes côtières qui sont présents parmi nous, ainsi qu’à tous les participants nationaux et internationaux. Essaouira leur souhaite un séjour agréable et fructueux.

Mesdames et Messieurs,

La Ville d’Essaouira, ville côtière aux multiples facettes à l’honneur d’abriter aujourd’hui une prestigieuse rencontre. En effet, de part sa situation géographique, avec sa façade atlantique et ses alizés, son passé chargé d’histoire et son architecture, Essaouira est une ville authentique, particulière certes, mais à l’équilibre fragile. Son patrimoine forestier, ses richesses halieutiques, ses dunes de sable et son microclimat font que celle-ci dispose d’un patrimoine écologique important que nous nous devons de préserver et de sauvegarder pour les générations à venir.

L’élaboration d’une monographie environnementale a constitué une initiative fort louable qui contribuera davantage à la sensibilisation de toutes les parties concernées. En effet, les axes prioritaires ont été clairement définis :

Mesdames et Messieurs,

Vous conviendrez sans aucun doute que cette ville a des atouts et des potentialités qui ne demandent qu’à s’exprimer. Ce séminaire sera l’occasion de débattre de problèmes similaires, d’échanger des expériences communes, et sera, je l’espère, le début d’un partenariat fructueux.

C’est pour nous une fierté que notre ville ait été choisie pour la tenue de ce Séminaire.

Puisse Dieu le tout puissant couronner de succès vos travaux et consolider les liens fraternels entre les villes côtières du Monde.

Merci de votre attention.

*****************

Discours d’Ouverture de M. Ali Kazancigil, Directeur de la Division des Sciences Sociales, de la Recherche et des Politiques, Secrétaire Exécutif du programme MOST.

Monsieur le Conseiller,
Messieurs les Ministres,
Madame le Secrétaire d’état,
Messieurs les Maires,
Mesdames, Messieurs,

Voici un an, l’UNESCO a tenu à apporter sa contribution spécifique à la Deuxième Conférence des Nations Unies sur les Etablissements Humains, HABITAT II, accueillie dans ma ville natale d’Istanbul, en y poursuivant le débat sur le thème "Humaniser la ville" et l’idée que l’Homme est l’élément central de toute réflexion sur la ville, son devenir et sa préservation.

Aujourd’hui, grâce à l’initiative de la Province et de la Municipalité d’Essaouira, soutenue par Monsieur André Azoulay, le Conseiller de sa Majesté le Roi Hassan II, nous allons essayer de faire un pas de plus dans l'analyse du problème spécifique du développement urbain intégré pour les petites villes côtières et dans la recherche de solutions adaptées pour ces petites villes choisies comme "cas pilote", tout en bénéficiant des expériences déjà réalisées dans d’autres villes qui soutiendront le réseau de coopération et d’entraide entres ces municipalités en charge de faire face au grand défi de la coexistence urbaine à l’aube du XXIème siècle.

Pour donner des réponses satisfaisantes, il est souhaitable de formuler un diagnostic en temps utile sur la base d’études, d’analyses et de supports sur la situation urbaine en zone côtière, les agressions perpétrées contre l’environnement et les citadins. De tels processus étant potentiellement irréversibles, nous devons agir, avoir le courage d’agir, tant que le traitement peut encore éviter d’en arriver au stade de l’irréversibilité.

Cette persévérance de L’UNESCO à se préoccuper de la ville, cette attention prioritaire qu’elle lui porte, s’explique par une réalité urbaine, qui est souvent accablante et incontournable.

Quelque 60% de la population mondiale vit à moins de 60 k de la mer, et cette proportion atteindra probablement 75% vers l’an 2025. Les migrations des ruraux vers les villes côtières accroissent la pression qui s’exerce sur un écosystème naturel côtier fragile. La dégradation des centres historiques est souvent due à une mauvaise conjoncture économique –elle va de pair avec la détérioration des systèmes d’approvisionnement en eau et du traitement des eaux usées.

Les villes, lieux de civisme, d’urbanité, de civilisation et de démocratie doivent rester des lieux de solidarité, et de lien social, où chacun lutte contre la pollution, la rupture sociale et la désagrégation de l’identité culturelle. La ville doit permettre de conjuguer les droits de l’homme et la participation des citoyens.

Nous devons faire face à la complexité des problèmes urbains actuels en comptant, certes, sur nos ressources et notre imagination, mais aussi en tirant partie de l’expérience des autres, de ceux qui ont su trouver des réponses appropriées et efficaces dans des villes présentants des situations et des difficultés analogues. L’expérience est toujours une forme de réussite et d’échec qui a l’avantage de nous faire gagner du temps, en nous évitant d’emprunter des chemins qui, dans des circonstances similaires, ont conduit les autres à l’échec.

Messieurs les Maires et les Représentants d’Alghero, d’Alexandrie, d’Essaouira, de Licata, de Sciacca, de Saïda, de Tunis, De Taglio Di Po, d’Omisal, d’Odense, de Saint-Malo et de Kotor, je vous remercie de profiter de la plate-forme du projet UNESCO « Développement urbain et ressources en eau : petites villes côtières » pour échanger des données, des expériences et des hypothèses de travail, de voir plus loin que la simple réalité d’ici et de maintenant.

On ne peut transformer la réalité que si on la connaît : si elle est complexe, il faut la connaître dans toute sa complexité.

Nous sommes, à l’UNESCO, convaincus que les villes sont le cadre privilégié des relations individuelles et collectives : tout en restant fidèles à notre statut d’Organisation intergouvernementale, nous voulons nous rapprocher des citoyens pour les aider à promouvoir un développement viable dans un monde en paix où le droit de disposer d’un habitat urbain adéquat, qui est désormais partie intégrante des droits de l’homme, est effectivement réalisé.

Pour avancer vers cet objectif nous pensons à l’UNESCO qu’il est fondamental de s’appuyer sur les municipalités, en la personne de leurs maires.

Les objectifs et les activités relevant des domaines de compétence de l’Organisation, l’éducation, la science, la culture et la communication doivent être accessibles à tous les citoyens par l'intermédiaire de la ville.

Dans le cadre des activités sur la ville de l’UNESCO, le Secteur des sciences sociales et humaines, ainsi que le Secteur des sciences naturelles se sont alliés pour lancer un réseau de petites villes côtières partenaires dans la recherche de solutions durables pour assurer leur développement intégré, mettant l’accent plus particulièrement sur l’amélioration des conditions de vie, le développement socio-économique, la protection et la mise en valeur du patrimoine naturel et culturel, ainsi que la bonne gestion des ressources naturelles.

Le 22 mars dernier, à quelques kilomètres d’Essaouira, le Directeur Général de l’UNESCO a célébré à Marrakech, la Journée Mondiale de l’eau. Eau et civilisation sont indissociables : les villes anciennes de Mauritanie ont pu survivre, grâce à la découverte de nouvelles ressources en eau. La découverte de ces nouvelles ressources a freiné l’exode vers les grandes villes côtières de la Mauritanie.

Pour Essaouira, comme pour d’autres petites villes côtières, les infiltrations d’eau salée dans les ressources en eau douce et dans le bâti historique accélèrent la dégradation des conditions de vie des plus démunis. L’eau douce est une ressource limitée, essentielle à la vie, c’est un trésor naturel, faisant partie du patrimoine commun de l’humanité. Dans de nombreuses régions du monde, les objectifs du développement socio-économique, sont définis dans l’optique de la résolution des problèmes de l’eau. A cet égard, le choix de politiques, à tous les niveaux, doit s’appuyer davantage sur les données scientifiques, et s’opérer avec la participation des scientifiques, comme d’ailleurs des citoyens concernés.

La civilisation présuppose une interaction dynamique avec la nature : l’éducation, à tous les niveaux, est essentielle pour promouvoir un nouveau comportement vis-à-vis de l’eau, source potentielle d’un partage constructif de nos connaissances et de nos ressources. L’une des fonctions de la chaire UNESCO sur l’eau, créée récemment au Maroc, sera de soutenir les projets opérationnels dans lesquels la gestion partagée de l’eau aura une phase centrale.

L’UNESCO stimule et encourage la rigueur scientifique dans les sciences sociales comme dans les sciences naturelles. Grâce aux soutiens de deux grands programmes intergouvernementaux, le Programme Hydrologique International (PHI), et le programme de la Gestion des transformations sociales (MOST), le projet ‘Développement urbain et ressources en eau : petites villes côtières’ mobilisera les réseaux de réflexion et de formation propres à fournir des réponses rapides et appropriées aux responsables de municipalités chargées d’assurer le développement durable des petites villes côtières dans le cadre de la plate-forme intersectorielle « Zones côtières et petites îles ».

Nous sommes réunis à Essaouira pour rassembler nos expériences et nos connaissances pour soutenir l’effort engagé par les autorités locales, régionales et nationales en faveur d’Essaouira, ancienne Mogador, dont le charme historique ne doit pas nous faire oublier les demandes de sa jeunesse, attachée à sa ville, pour laquelle des solutions adaptées et durables doivent être mise en œuvre.

L’expérience et l’assistance des villes partenaires permettront certainement d’identifier des champs préférentiels de coopération entre elles et la municipalité Essaouira, mais l’effort conjugué des volontés nationales et du soutien de la coopération internationale ne pourront qu’assurer la continuation dans la durée de ces échanges. Déjà au XVIème siècle, la cité de Mogador était cosmopolite, les Européens se mêlaient aux différentes tribus berbères : la cité était, et est toujours, un carrefour de plusieurs civilisations et de plusieurs cultures. Fenêtre magique sur le patrimoine culturel marocain, Essaouira attire toujours des artistes et écrivains du monde entier. A ce titre, elle fait déjà partie du patrimoine de l’humanité, de par sa notoriété, même si elle n’a pas encore reçu formellement le label de ville du patrimoine. Mais cela ne devrait pas tarder.

Messieurs les Maires,
Messieurs, Mesdames les scientifiques et techniciens,

Je vous remercie d’avance de la contribution que chacun d’entre vous apportera à cette réunion, qui sera, j’en suis persuadé, la pierre angulaire sur laquelle va reposer la mise en œuvre d’une coopération étroite entre municipalités partageant les mêmes problématiques et les mêmes aspirations.

Je souhaite remercier les autorités marocaines qui ont déployés tant d’efforts pour permettre la tenue de ce séminaire international et en particulier, Monsieur André Azoulay, Conseiller de sa Majesté le Roi Hassan II, Monsieur Amin Belcadi, Gouverneur de la Province d’Essaouira et Monsieur Taher Afifi, Président de la Municipalité d’Essaouira, mais aussi Monsieur Idris Khalil, Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Formation des Cadres et de la Recherche Scientifique et Président de la Commission nationale marocaine pour l’UNESCO, Monsieur Abdelaziz Meziane Belfkih, Ministre de l’Environnement et du Territoire, et Madame Aziza Bennani, Secrétaire d’État à la Culture.

Ce séminaire n’aurait pas pu avoir lieu non plus sans l’assistance de la Cellule ‘Action 21’, du Centre des Nations Unies pour les Etablissements Humains représenté ici par M. Filiep Decorte. Je profite aussi de cette occasion pour souligner le travail remarquable réalisé par la Représentante de l’UNESCO au Maroc, Mme Salman El Madini qui soutient ce projet depuis un an et sans laquelle nos collègues du siège à Paris n’aurait pu réunir, ici, à Essaouira, les Maires des villes venus de l’Europe et de la Méditerranée.

Messieurs les Maires, je vous remercie de votre solidarité envers Essaouira, qui mérite toute notre attention et tous nos efforts : faisons ensemble que les citoyens des villes dont vous avec la charge se sentent solidaires des citoyens de cette magnifique cité qui nous reçoit avec une chaleureuse amitié.

******************

Discours de Mme. Naîma Tabet, Secrétaire Général de la Commission Nationale Marocaine de l’UNESCO

Mesdames et Messieurs,

Des contraintes m’ont empêché de partager avec vous un événement d’une telle importance. Elles ne me privent cependant pas d’exprimer des sentiments de bonheur, de satisfaction et de fierté que me procure la tenue de ce séminaire .

Il s’agit du bonheur éprouvé par le chercheur et le responsable de recherche scientifique que je suis, en voyant s’établir, à travers ce projet des ponts entre les différentes disciplines scientifiques, après des époques de rupture et de cloisonnement. Ces disciplines sont certes parvenues à des résultats importants dont les uns ont servi l’humanité, mais d’autres au contraire, lui ont été nuisibles faute d’ouverture sur d’autres disciplines, les sciences humaines notamment .

Il s’agit en deuxième lieu de la satisfaction que prouve à tout citoyen conscient le fait de constater l’existence effective entre différents secteurs de la société, gouvernementaux et non gouvernementaux, nationaux et locaux dans le cadre d’une stratégie globale et rationnellement planifiée garante d’une plus grande efficacité.

Il s’agit enfin de la fierté du marocain qui voit son pays accueillir une expérience modèle et un projet d’une telle envergure, sachant d’avance que le succès est le sort d’un tel projet.

Si le concept du développement a connu une évolution lors des dernières décennies –évolution qui s’est produite d’ailleurs par la définition de nouveaux indicateurs du développement– cette évolution n’a pas été le résultat de théories (Scientifiques) ni le fruit de choix politiques uniquement. C’est une évolution qui a été dictée par la confrontation à la réalité. Ce sont des expériences sur le terrain qui ont convaincu le système des Nations Unies et autres intervenants dans le domaine du développement que celui-ci ne se dicte pas ni ne s’exporte, mais qu’il émane de l’adhésion des populations concernées et de leur participation au processus que le vise . Et c’est cela qui a conduit à la naissance de concepts tels le développement global, le développement durable ou encore le développement intégré. Néanmoins, la conscience de la nécessaire complémentarité entre les dimensions économique, sociale et culturelle du développement est demeurée une conscience malheureuse devant le piétinement qu’a connu ce modèle du développement intégré.

Or, l’événement que vous vivez aujourd’hui représente un pas géant sur le chemin de la réalisation de ce modèle . Le projet du développement urbain et ressources en eau correspond en effet à cette approche intégrée qui traite les problèmes des villes côtières dans leur globalité, en liant les problèmes relatifs aux ressources en eau notamment et ceux relatifs à la sauvegarde du patrimoine culturel aux problèmes socio-économiques des populations. Cette approche considère également que ces populations doivent être elles-mêmes les acteurs effectifs dans la recherche des solutions à ces problèmes. Car comme vous le savez mesdames et messieurs, c’est l’interaction entre l’homme et son environnement naturel, c’est la manière dont il gère les ressources qui sont à sa disposition qui est responsable de ces problèmes, indépendamment de la richesse de ces ressources. C’est donc par cette même voie que l’on peut y apporter les solutions appropriées.

Je voudrais donc féliciter l’UNESCO d’avoir pu opérer cette modification dans son approche des problématiques posées dans ses états membres. Or l’on est parfaitement conscient des efforts énormes que cette innovation a dû lui coûter quand on sait la difficulté à se défaire d’habitudes intellectuelles ou comportementales, ce qui constitue parfois un obstacle devant le changement.

Je félicite également la ville d’Essaouira d’avoir été élue pour accueillir cette expérience pilote, ce qui relie son présent à son passé. En effet la ville d’Essaouira a été depuis des siècles une ville d’ouverture sur les autres civilisations et partout, une ville de cohabitation et de tolérance.

Je souhaite la bienvenue aux maires des villes côtières qui participent à cette manifestation. Elle sera sans doute une occasion pour elles d’échanger leurs expériences et de nouer entre elles des relations d’amitié et de coopération je remercie enfin tous ceux qui ont contribué à la conception de ce projet ainsi que ceux qui ont participé à l’organisation de ce séminaire.

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