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Environnement et développement
dans les régions côtières et les petites îles

  CSI info 9

Annexe 1 - Exemple de description de projet


MINISTERE DE L’INDUSTRIE, DU COMMERCE ET DU TOURISME

Direction nationale du tourisme

PROJET PILOTE POUR LE DEVELOPPEMENT DU TOURISME PAR LES COMMUNAUTES LOCALES DANS LA RESERVE DE GILE, PROVINCE DU ZAMBEZE

Durée estimée : 3 ans
Agences de Direction : Ministère de la coordination des affaires environnementales (MICOPA) et Direction nationale du tourisme (DINATUR)
Agences de mise en oeuvre : Secteur privé et communautés locales
Date de commencement : Janvier 1997
Financement : 1 500 000 $US
Statut du Projet : Proposition

1. Contexte

Bien que parmi les plus pauvres pays du monde, le Mozambique possède de riches ressources terrestres, marines et minérales. Presque 70% de son territoire sont couverts de savane et de forêts secondaires. Environ 45% du territoire offre un potentiel pour l’agriculture. Neuf rivières majeures traversent le pays. Le littoral du Mozambique, qui s’étend sur 2700 km, est le troisième par sa longueur en Afrique. Les zones humides occupent de grands espaces le long de la côte, et les coraux, au nord et au sud, font de même au large.

La population actuelle du Mozambique est estimée à plus de 16.5 millions d’habitants, et doit s’accroître à un taux annuel de 3% au moins jusqu’à la fin du XX ème siècle. Environ 40% de la population habite maintenant dans la frange côtière ce qui entraîne un stress particulier sur cet environnement. La plupart des villes du Mozambique se trouvent sur la côte. Les effluents ne sont pas traités et sont rejetés directement dans la mer. Après la signature de l’Accord de Paix en 1992, et après 16 années de troubles civils, le tourisme littoral est une activité qui prospère actuellement. Les investisseurs étrangers et les entrepreneurs locaux développent toutes sortes d’infrastructures sans respect pour l’environnement fragile des écosystèmes côtiers. En général, des conflits se créent avec les communautés locales quand l’accès aux ressources et leur utilisation sont concernés. De même, en raison de la faiblesse des institutions, le développement du tourisme n’est pas réglementé.

La Direction nationale du tourisme (DINATUR), sous la tutelle du Ministère de l’industrie, du commerce et du tourisme, est en train de développer ses moyens et d’élaborer un plan d’ensemble détaillé pour le développement du tourisme dans quatre régions côtières principales. Le plan est mis au point en coordination avec le Ministère de la coordination des affaires environnementales (MICOA).

2. Justification du projet

2.1 Situation actuelle
2.1.1 La réserve partielle de Gilé

La réserve partielle de Gilé (Reserva Parcial do Gilé) se situe entre les Districts côtiers de Pebane et Gilé, Province du Zambèze, dans le nord du pays. Elle s’étend sur 2100 km2 et a été créée en 1970 par le Diplôme Législatif (Diploma Legislativo) 1996, afin de protéger le Rhinocéros noir (Diceros bicornis), qui existait à l’époque, ainsi que d’autres espèces.

L’habitat est une forêt du type miombo, où prédominent les plantes fixatrices de l’azote (Brachystegia spp. et Acacia spp.) et diverses espèces de mammifères tels que l’éléphant (Loxodonta africana), le buffle (Synceros caffer), le koudou (Tragelaphus strepsiceros), l’éland (Taurotragus oryx), l’impala (Aepyceros malampus), le lion (Panthera leo), le léopard (Panthera pardus). On y trouve aussi diverses espèces d’oiseaux, de reptiles et de poissons.

Des études réalisées dans la zone en 1980 ont conclu qu’une surface de 400-500 km2 à l’est de la réserve devrait y être incluse, y compris les montagnes de Muligudge et de Navir, en raison de son importance en tant qu’habitat pour la conservation de la nature.

Au cours des 16 dernières années de guerre civile dans le pays, la réserve a été abandonnée. La réserve partielle de Gilé était la seule réserve inhabitée au Mozambique (et peut être en Afrique). Depuis la fin de la guerre, cependant, des populations s’y sont réinstallées.

Les communautés locales qui vivent dans les environs, et qui créent ainsi une sorte de zone tampon, vivent d’une agriculture de subsistance. Elles cultivent des plantes telles que le manioc, qui est l’aliment de base, le maïs, les arachides, les haricots, et d’autres productions marchandes telles que le coton et les noix de cajou. Elles vivent aussi de la chasse, de la pêche artisanale et du ramassage du bois.

Bien que la zone même de la réserve partielle de Gilé soit située à l’intérieur des terres, on propose de l’étendre jusqu’à la côte, y compris les îles de Primeiras et Segundas. On y trouve les coraux parmi les mieux conservés dans le pays.

2.1.2 Les îles Primeiras et Segundas

Tout le récif corallien (un récif fringant) se trouve entre 10 et 20 km au large de la côte continentale. On trouve deux arcs d’îles : Primeiras, qui comprend cinq îles, au sud, et Segundas, avec quatre îles, au nord. Elles reposent sur un banc de sable à faible profondeur et se trouvent à différents stades de développement écologique, c’est-à-dire d’entièrement dénudé à une couverture dense climacique ; certaines sont colonisées par les herbes alors que sur les plus grandes, on trouve des arbres du type casuarina. Les îles Primeiras possèdent les plus importantes plages de ponte de la tortue verte au Mozambique (Chelonia mydas), avec 200 femelles environ nichant chaque année, alors que la région entre les îles et le continent est la plus importante de l’Océan Indien pour le Dugong (Dugong dugon) (UNEP, 1984).

Les îles sont désertes et rarement visitées par les pêcheurs en raison de leur distance du continent. Le long de la côte, cependant, la population locale chasse et consomme la viande et les oeufs de tortue verte. La pêche sur fond rocheux est une activité très profitable car on y trouve de très nombreux poissons benthiques. Mais l’équipement adapté à ce type de pêche est trop cher pour la plupart des pêcheurs locaux.

Il n’existe pas de protection légale des îles et des coraux ni de gestion de leurs ressources. La zone a été nommée pour être désignée comme zone protégée depuis de nombreuses années par différents auteurs.

2.2 Situation espérée à la fin du projet

(i) La communauté des pêcheurs côtiers et autres est impliquée dans la gestion durable de la ponte des tortues vertes et leur protection. On s’attend à ce qu’ils tirent des bénéfices de l’activité, car cela pourrait devenir une attraction touristique non négligeable. Les autorités traditionnelles doivent être impliquées dans la protection et la gestion de la ressource.
(ii) La communauté des pêcheurs et des ramasseurs de mollusques (qui pratiquent aussi des activités alternatives de pêche), est impliquée dans la gestion durable des ressources marines, y compris celle des récifs coralliens et du dugong. Les autorités traditionnelles doivent être impliquées dans la protection et la gestion de la ressource. La plongée sur les coraux est une autre activité touristique.
(iii) La communauté des agriculteurs est impliquée dans la gestion de la faune et de la flore, contrôle les activités touristiques et vit de la gestion de la faune tout en utilisant une zone tampon autour de la réserve pour des activités agricoles.
(iv) Le secteur privé développe les transports à la côte et dans les terres, de même que l’hébergement pour les touristes pour qu’ils se rendent à la réserve continentale, aux plages et pour qu’ils pratiquent l’éco-tourisme. Le secteur privé coopère avec les communautés locales dans la gestion des activités touristiques.

2.3 Les bénéficiaires visés

Les bénéficiaires visés par ce projet sont :

(i) Les communautés de pêcheurs de la côte de Pebane et dans les îles.
(ii) La communauté de consommateurs de tortues de la côte de Pebane et des îles Primeiras et Segundas.
(iii) La communauté d’agriculteurs qui vit dans les zones tampon autour de la réserve partielle de Gilé et près de la côte.
(iv) Les petits entrepreneurs privés qui gèrent le système de transport et l’hébergement sur le continent dans la zone de la réserve, de même que sur la plage de Pebane et dans les îles.

2.4 Stratégie du projet

DINATUR (Direction nationale du tourisme) et le MICOA (Ministère de la coordination des affaires environnementales) coordonneront le Projet à l’aide d’un Comité auquel les institutions/parties prenantes suivantes participeront : DNFFB (Direction nationale de la forêt, la faune, en ce qui concerne les zones protégées actuelles et proposées), l’institution administrative locale (Administrateurs de district), les représentants des communautés locales et des entrepreneurs privés dans le tourisme.

Le Comité de direction fera des visites répétées des sites et se réunira régulièrement pendant le déroulement du projet.

Au cours de la première phase, une étude détaillée des conditions économiques, sociologiques et environnementales sera réalisée.

Cette phase de la mise en oeuvre du projet inclura :

(i) des campagnes d’éducation à l’environnement auprès des communautés locales qui utilisent les ressources naturelles (agriculteurs, chasseurs, pêcheurs, consommateurs de tortues) ;
(ii) la mise en place d’un cadre législatif et institutionnel pour les zones à protéger ;
(iii) la mise en oeuvre de différents éléments ayant trait à la protection et la gestion des ressources, y compris la protection de la ponte des tortues sur la côte, l’amélioration des activités de pêche, la gestion des récifs coralliens et des îles par la communauté locale et la gestion de la faune dans la réserve partielle de Gilé par la communauté locale ;
(iv) l’amélioration et la construction d’équipements et d’infrastructures pour le développement du tourisme dans la zone, y compris l’amélioration des routes d’accès, de l’hébergement, de ports/marinas pour les bateaux, des télécommunications, etc.

2.5 Raisons de la demande d‘assistance

Le Mozambique, comme indiqué plus haut, est un pays riche en ressources naturelles. Ses écosystèmes côtiers sont parmi les plus beaux du monde : récifs coralliens, plages de sable blanc, mangroves, estuaires et larges étendues à herbiers. Ces écosystèmes sont également fragiles. Le développement de l’industrie du tourisme menace la plupart de ces écosystèmes.

Comme déjà indiqué, les communautés locales tirent le maximum de profits des ressources, et dans certains cas, elles exploitent l’environnement de manière destructrice.

La zone côtière de Pebane et des îles avec leurs récifs coralliens, de même que la réserve partielle de Gilé, sont des zones vierges et aussi entourées par des communautés très pauvres. C’est aussi une zone de ponte des tortues vertes et une des zones les plus importantes pour le dugong. La population pauvre vit de viande de tortue alors que les fonds rocheux dans les environs regorgent d’espèces de poissons de valeur.

La zone est difficile d’accès. Dans la ville de Pebane, à quelques kilomètres plus au sud, il existe une usine de traitement du poisson avec des équipements de stockage au froid et de fabrique de glace.

2.6 Considérations spéciales

Il existe un manque général de connaissances au sujet des approches de gestion communautaire et de gestion des ressources naturelles. Au Mozambique, les premiers programmes sont en train d’être mis en oeuvre.

Le ministère chargé de l’environnement au Mozambique (MICOA) est un ministère de coordination et il dirige le processus de coordination des différentes institutions pour la gestion côtière. Les communautés locales sont une des plus importantes parties prenantes pour la gestion des ressources naturelles. Il existe, cependant, un besoin de promotion des projets de démonstration – ou de projets de bonne pratique – afin de développer les expériences et de créer une formation adaptée, sur tous ces aspects.

DINATUR prépare en ce moment quatre plans d’ensemble détaillés pour le développement du tourisme, c’est-à-dire (i) dans le sud, entre Ponta do Ouro et le Cap Santa Maria, (ii) la zone côtière comprise entre Macaneta (Province de Maputo) et le Cap Linga-Linga (Province d’Inhambane), (iii) entre Murrungulo et Bartolomeu Dias, et (iv) entre la Baie de Mocambo et l’île de Matemo dans le nord.

La côte de Pebane est ainsi un site idéal pour instaurer une zone protégée gérée par la communauté locale, et qui bénéficierait des activités liées à l’éco-tourisme.

3. Objectif de développement

L’objectif de développement de ce projet est de réduire la pression sur les ressources naturelles continentales et sur la côte, et en même temps, de créer des activités génératrices de revenus pour les communautés locales grâce à l’éco-tourisme.

4. Objectif immédiat

L’objectif immédiat de ce projet est le développement de codes de conduite et de bonne pratique pour promouvoir un comportement rationnel envers l’environnement dans le cadre de la gestion touristique, avec la participation des communautés locales et du secteur privé.

5. Budget

Le budget total est de 1 360 000 $US pour une période de trois ans, comme indiqué dans le Tableau 1 ci-dessous.

Tableau 1 - Budget du projet

Elément Détails Coût ($US)
Coordination Coordinateur
Comité de Direction
Administration
210 000
Etudes Consultants
Déplacements
Hébergement
Autres
100 000
Réserve partielle de Gilé Experts
Equipement
Infrastructures
Micro-projets
Education à l’environnement
Cadre institutionnel
450 000
Côte de Pebane et des îles Experts
Micro-projets
Education à l’environnement
Cadre institutionnel
450 000
Participation Secteur privé   150 000
TOTAL   1 360 000
Introduction Activités Publications Recherche
Pratiques éclairées Régions Thèmes