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Environnement et développement
dans les régions côtières et les petites îles
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Dossiers régions côtières et petites îles 2

RÉSUMÉ DES DISCUSSIONS DE GROUPES

Les régions côtières d’Haïti et le projet pilote

La séance a commencé par un tableau sans complaisance de la dégradation subie par l’environnement côtier, dont certains facteurs remontent à plus de 200 ans. Certaines craintes ont également été confirmées par des études de terrain effectuées récemment dans la région en question. La discussion a également fait ressortir le très grand potentiel des ressources de la région côtière, surtout s’il était mieux géré.

Considéré comme outil de gestion et de surveillance, l’inventaire des ressources constitue un excellent point de départ et, bien que le projet Route 2004 soit plutôt centré sur le développement du tourisme, la présentation de son inventaire montre parfaitement comment la technologie moderne peut fournir des données rapides et précises. Tel est le genre de démarche qu’il faut adopter pour le projet pilote.

Trois zones ont été choisies à l’intérieur de la région à étudier. Une zone centrale, entièrement cultivée, où les questions de jouissance des terres sont déjà en grande partie réglées et où, dans la limite des techniques utilisées, la durabilité n’est pas influencée par les droits de propriété des terres. De part et d’autre de cette zone se trouvent deux grandes richesses, la mer et la montagne, qui constituent, dans l’ensemble, un bien commun, des ressources libres d’accès, et où l’on se préoccupe bien peu de protection, étant donné les conditions de concurrence incontrôlée. Résoudre le problème des droits de propriété dans ces deux zones sera la première tâche pour la mise en place de programmes de gestion et de restauration des habitats.

Il reste aussi beaucoup de choses à éclaircir dans la zone, en matière d’utilisation des ressources comme, par exemple, quelles zones sont exploitées, par qui, quel est le rythme actuel d’exploitation, quelles sont les caractéristiques des communautés d’utilisateurs de chaque ressource, et dans quel cadre socio-économique se fait l’exploitation.

La discussion a également porté sur la village de Luly et la possibilité d’en faire un site pilote, du fait que les pêcheurs y sont assez organisés, qu’elle se situe dans une zone " représentative" de la côte haïtienne et qu’elle réunit actuellement la plus forte concentration d’activités touristiques côtières.

Les activités du projet devront couvrir : les abus de la pêche, la réduction de la biodiversité, l’arrêt de la sédimentation et de la pollution due aux nutriments par les eaux usées, les problèmes d’érosion des côtes. Il faudra rechercher soigneusement toutes les possibilités de création d’emplois pour les habitants pour augmenter leurs revenus et les aider dans leur développement social et économique. Des projets tels que le "tourisme au village" peuvent être prometteurs ; il faut en définir les modalités.

Les projets côtiers de l’UNESCO : CARICOMP et COSALC

Le débat sur le choix de sites CARICOMP et COSALC à Haïti a abouti à la conclusion qu’il fallait adopter la recommandation de la Fondation pour la protection de la biodiversité marine (FoProBiM) de choisir Trou Forban comme premier site. Les raisons de ce choix sont que l’on manque d’équipement et de personnes formées et que, justement, FoProBiM travaille déjà dans cette zone. Il a également été convenu que l’Université Quisqueya devrait participer aux travaux.

Tout le monde s’est accordé pour reconnaître l’intérêt pour Haïti de s’impliquer dans les programmes régionaux. Mais il faut attendre le moment opportun pour agir. En dépit du manque évident de personnes formées, les opérations de mesure devraient commencer en vue de recueillir au moins des données de base. Il est recommandé d’entamer le projet sans précipitation et avec précaution. On a soulevé la question de savoir si l’UNESCO pourrait contribuer au financement de l’organisme de mise en oeuvre, peut-être par des fonds extra-budgétaires.

Institutions haïtiennes de contre-partie

Deux des organismes représentés à la réunion ont exprimé leur désir de participer aux activités de CARICOMP et de COSALC : FoProBiM et l’Université Quisqueya. Dirigée par un spécialiste en biologie marine, M. Jean Wiener, la première dispose de bateaux et de matériel de plongée. Elle possède un local, des moyens de transport, une équipe nombreuse de volontaires et désire s’occuper de surveillance continue de l’environnement côtier.

L’Université Quisqueya, qui n’a pas encore de programme côtier, souhaite en créer un le moment venu et aimerait donc s’associer à ces recherches côtières. Il faudra incorporer au programme de gestion côtière intégrée un grand nombre d’organismes. On a soulevé la question de savoir quels seraient les meilleurs moyens de créer ces organismes et comment en tirer le meilleur parti.

Sites d’étude

FoProBiM,qui va travailler, d’ici quelques années, dans la zone d’Arcahaie, recommande d’y créer un site de CARICOMP. On y trouve des petites franges de mangroves prolongées, du côté de la mer, par des herbiers de phanérogames pouvant tous deux jouer un grand rôle comme habitats de poissons juvéniles. On trouve aussi de grands herbiers de phanérogames aux Arcadins. Des récifs coralliens frangeants existent aussi dans la partie nord du site d’étude.

Il y a de plus grands bosquets de mangroves plus au nord (embouchure de la rivière Artibonite et région nord-est d’Haïti) et le long de la péninsule du sud (île à Vache et baie de Baradères). Ces localités pourraient faire de bons sites CARICOMP et COSALC mais elles sont moins aisément accessibles depuis Port-au-Prince. La baie de Baradères pourrait éventuellement être étudiée en collaboration avec des volontaires de Les Cayes.

Problèmes côtiers

Le manque de données scientifiques concernant les côtes a été déploré. Il en découle de graves conséquences pour l’avenir de la gestion du milieu côtier.

  1. Sur le plan biologique : dans leur stade juvénile, les animaux marins vivent généralement dispersés dans les eaux superficielles ou sub-superficielles. Il importe de savoir quel est l’effet des courants sur la dispersion si l’on veut étudier les stades ultérieurs des espèces exploitées.
  2. Le rejet des déchets : à l’heure actuelle, la plupart des déchets aboutissent à la mer. Leur devenir est ensuite inconnu. Pour planifier correctement le rejet des déchets il faut connaître avec précision la circulation des eaux.
  3. Eaux de ruisellement : le débit des cours d’eau a actuellement des effets de deux sortes : apport sédimentaire et apport d’eau douce. Savoir ce que devient cette eau douce est important lorsque l’on doit réguler ses effets, la surveiller et la gérer.
Plage polluée dans le centre de Port-au-Prince.
En arrière plan, le port commercial
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Photo M. Steyaert

Eaux souterraines

L’eau douce est une ressource inestimable mais non pas inépuisable. On sait que depuis longtemps les terres sedégradent à Haïti, ce qui a des répercussions sur les ressources en eau douce du pays et surtout sur la vitesse de reconstitution des nappes phréatiques. On ne sait pas très bien quels relevés d’observations sont actuellement effectués ; il est nécessaire de mesurer la pluviométrie, le débit des cours d’eau, la pollution et l’infiltration d’eau salée. On a mentionné les problèmes de logiciels de modélisation informatique, les incohérences de la gestion dues aux conflits entre organismes responsables, l’oubli de consulter le ministère de l’agriculture à propos d’affaires touchant les ressources en eau, l’absence de sanctions dans des cas de captage illégal et de construction sauvage dans certains bassins hydrographiques. Il existe beaucoup trop d’organismes ayant autorité sur les questions de ressources en eau : il faudrait une seule agence reconnue et tenue pour responsable.

Développement socio-économique et politique en matière d’institutions

Les deux communications (provenant de la République dominicaine et de la Jamaïque) ont mis en lumière des approches très opposées de la gestion des ressources côtières, à sa voir la mise en application par les forces armées (autorité s’exerçant de haut en bas) ou par la population (de bas en haut). L’une s’occupe spécifiquement de la pêche, pas l’autre. Toutes deux semblent se développer et réussir, malgré la différence des éléments institutionnels, nécessairement liée à la spécificité des deux pays.

Un autre aspect de la politique institutionnelle a été mis en lumière : il s’agit du rôle d’incitation que joue le gouvernement central pour améliorer la gestion des ressources, rôle qui a été souligné par plusieurs intervenants et par les pêcheurs de Luly, bien qu’insuffisamment développé. En République dominicaine, un conseil national remplit les fonctions de coordination et de mise en oeuvre, tandis qu’en Jamaïque, la tendance est plutôt à l’incitation.

À Luly, les pêcheurs sont représentés par deux organisations ; cette cohésion sociale se prête bien à la planification de la gestion des ressources. Beaucoup d’autres catégories d’utilisateurs de ressources ne sont pas représentées. La création d’autres organisations de pêcheurs dans la région et la naissance d’organisations d’utilisateurs des autres ressources participeraient à l’intégralité d’une démarche allant du bas vers le haut. Il a été reconnu que le développement économique basé sur le tourisme contribuerait grandement à la gestion des ressources de la zone.

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