De nouveaux indicateurs sont en cours d’élaboration pour contribuer à l’élimination des disparités dans les STEM
Selon les données de l’ISU, moins de 30 % des chercheurs mondiaux sont des femmes. Pour combler ce fossé, nous devons aller au-delà des chiffres et identifier les facteurs qualitatifs qui dissuadent les femmes de faire carrière dans les sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STEM).
En réponse à cette situation, l’ISU élabore une série de nouveaux indicateurs sur les dynamiques qui façonnent les décisions des femmes de faire carrière dans les STEM – des parcours éducatifs aux facteurs sociaux, tels que la fondation d’une famille ou l’environnement de travail. Les données seront ensuite utilisées comme éléments de base pour mieux cibler les politiques aux niveaux national, régional et mondial grâce à un nouveau projet, dénommé SAGA (STEM et promotion des femmes), financé par l’Agence suédoise de coopération internationale au développement (ASDI).
Un certain nombre d’études ont montré que les femmes qui font carrière dans les STEM publient moins, sont moins bien payées et ne progressent pas autant que les hommes. Pourtant, il y a fort peu de données recueillies au plan international ou même national qui montrent l’ampleur de ces disparités. Les nouvelles données du projet SAGA permettront de mieux identifier les obstacles auxquels les femmes sont confrontées et les mesures incitatives qui peuvent être prises en faveur d’individus et d’organisations pour encourager davantage de femmes à occuper des postes haut placés dans les STEM.
« L’image d’un pipeline qui fuit est souvent utilisé pour décrire le fait que moins de 30 % des chercheurs mondiaux sont des femmes, mais si l’on regarde les données d’un peu plus près, on s’aperçoit que les fuites vont devenir beaucoup plus importantes, » a déclaré M. Martin Schaaper, spécialiste des données de recherche et développement à l’ISU. « Nous allons voir apparaître des fossés encore plus grands lorsque nous allons comparer les pourcentages de femmes chercheurs qui occupent de hautes fonctions. Mais pour faire ces comparaisons, nous avons besoin de nouveaux indicateurs et de recourir à un éventail de sources de données encore plus vaste. »
Grâce au projet SAGA, l’ISU travaillera avec des partenaires dans les pays et au sein des organisations régionales afin d’élaborer une boîte à outils qui comprendra des méthodologies, des indicateurs et des cadres, et qui permettra de produire des données plus précises et de faire une meilleure utilisation des informations existantes.
Par exemple, un module sera ajouté à une étude existante sur les titulaires d’un doctorat qui suit leur parcours professionnel et donne un aperçu de leurs décisions et de leur satisfaction en matière de carrière. En comparant les réponses des hommes et des femmes, les résultats montreront dans quelle mesure les décisions touchant à la famille, les considérations d’ordre financier, les cultures du lieu de travail et la discrimination peuvent façonner leurs carrières respectives dans les domaines des STEM.
Le projet recueillera également des informations sur les politiques et les mesures incitatives appropriées actuellement en place dans les pays et élaborera une classification des politiques et instruments des politiques en rapport avec les STEM. Cette liste aidera les responsables de l’élaboration des politiques à identifier les disparités et à adapter les indicateurs existants aux objectifs politiques. Le projet SAGA utilisera également les sources en ligne, notamment les bases de données de CV et LinkedIn, pour mettre en lumière les réseaux professionnels et les conditions qui peuvent encourager ou dissuader les femmes de faire carrière dans les STEM.
La nouvelle boîte à outils de ressources méthodologiques s’appuiera sur les normes internationales de façon à ce que les données recueillies puissent être comparées dans tous les pays. Environ 10 pays essaieront les instruments avec l’aide de l’ISU. Bien que la liste des participants ne soit pas encore définitive, des pays tels que le Brésil et le Chili ont fait part de leur vif intérêt.
Au terme de la phase d’essais, l’objectif sera d’intégrer les nouveaux instruments à tous les niveaux – des études nationales aux collectes de données régionales ainsi qu’aux études mondiales de l’ISU et aux statistiques sur la R-D. Au terme du projet de trois ans, les pays disposeront d’une approche testée qui leur permettra de détecter « les fuites dans le pipeline » (c’est-à-dire les disparités entre les hommes et les femmes faisant carrière dans les STEM).
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12/11/2015