Le Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO et l'UICN, l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature - l’organisation consultative pour le patrimoine naturel auprès du Comité patrimoine mondial - saluent l’engagement de la société britannique Tullow Oil plc de rester en dehors des sites du patrimoine mondial. La société s’était vue accorder un permis de recherche de pétrole dans une zone empiétant sur les Parcs nationaux du Lac Turkana, au Kenya, inscrits au patrimoine mondial.

Suite aux conseils conjoints de l'UNESCO et de l'UICN, le Comité du patrimoine mondial a lancé un appel à Tullow Oil Plc en 2012 et en 2013, afin que la compagnie souscrive à l’« engagement des zones d’exclusion » des sites du patrimoine mondial. En effet,  la concession octroyée à Tullow pour mener des activités d’exploration dans une zone incluant certaines parties des Parcs Nationaux du lac Turkana, était en contradiction avec le principe mondialement reconnu que les sites du patrimoine mondial doivent être interdits aux activités des secteurs pétrolier, gazier et minier.

«Je félicite l'engagement de Tullow qui est une avancée en faveur de la conservation et du développement durable de tous les sites du patrimoine mondial», a déclaré Mechtild Rössler, Directrice du Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO. "Le Comité du patrimoine mondial, a exprimé à de nombreuses reprises, sa position claire selon laquelle les activités minières, l'exploration ou l'exploitation du pétrole et du gaz sont incompatibles avec le statut de patrimoine mondial"

Les zones protégées en vertu de la Convention du patrimoine mondial sont internationalement reconnues pour leur valeur universelle exceptionnelle. En dépit de ce statut particulier, elles sont de plus en plus menacées, notamment par les industries extractives.

Les sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial pour leur valeur naturelle - 229 sur un total de 1031 sites - sont plus particulièrement exposés aux activités pétrolières, gazières et minières. En 2014, l'UICN a  évalué que près d’un quart des sites naturels du patrimoine mondial sont menacés par les industries extractives.

«Nous nous félicitons qu'un nombre croissant d'entreprises du secteur extractif reconnaissent leur responsabilité partagée dans la conservation des lieux les plus emblématiques du monde, mais il reste encore beaucoup à faire», a affirmé Tim Badman, Directeur du Programme du patrimoine mondial de l'UICN. «Ce nouvel engagement de Tullow est un signe encourageant pour que d'autres compagnies pétrolières, gazières et minières établissent également des normes plus élevées."

Paul McDade, Chef des Opérations de Tullow, a confirmé l’engagement pris par le Conseil d'administration de la société, dans une lettre adressée au Centre du patrimoine mondial et à l’UICN dans laquelle il affirme « ne pas explorer, ni exploiter d’hydrocarbures au sein de biens du patrimoine mondial, ainsi que dans d'autres zones protégées  (...) avant d’avoir pleinement évaluer les risques et les impacts».

La compagnie rejoint SHELL, TOTAL et le Conseil International des Mines et Métaux (ICMM), regroupant les 22 plus grandes sociétés minières du monde, qui se sont engagées à s'abstenir de toute exploration ou activité extractive au sein des biens du patrimoine mondial.  L’engagement « des zones d’exclusion » a également été adopté par un certain nombre d’établissements financiers, y compris BNP Paribas, HSBC et JP Morgan, qui se sont engagés à ne pas financer d’activités affectant les sites du patrimoine mondial.