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Table Ronde : "Changement climatique : quels impacts pour l’Afrique"

 

Side event organisé par le Département Afrique – Pavillon UNESCO – COP 22, Marrakech, 16 novembre 2016, Africa Day

Lors de la journée dédiée à l’Afrique ("Africa Day’’ – 16 novembre 2016), le Département Afrique de l’UNESCO a organisé un side event au pavillon UNESCO de la COP 22, dont la thématique était : « Changement climatique, quels impacts pour l’Afrique ? ». Cette table ronde a permis d’obtenir le témoignage de cinq panélistes spécialisés sur les questions du changement climatique qui impactent directement le continent africain. Suite à une présentation de la priorité globale Afrique de l’UNESCO (Abdoulaye Ibrahim, Département Afrique UNESCO et modérateur de la table ronde), les panélistes ont abordé les questions suivantes :

 

  • Les enjeux pour l’Afrique de la COP (Simon Chin-Yee, Université de Manchester)
  • La raréfaction de l’eau et son assainissement en Afrique (Jean-Paul Augereau, Fondateur de Safe Water Cube)
  • L’impact du changement climatique sur les océans et les écosystèmes africains (Justin Ahanhanzo, COI UNESCO)
  • L’utilisation écoresponsable de l’énergie en Afrique (Thierry Fornas, Président d’Eco-Act)
  • L’impact du changement climatique sur les femmes et les jeunes filles en Afrique (Christine Bruneau, ONG Femmes de demain)

 

 

Suite à la table ronde, l’ensemble des panélistes ont effectué une interview en direct de la radio Climat en collaboration avec le bureau de Rabat présent à la COP 22. Radio Climat est portée par le bureau international de l'AMARC (association mondiale des radiodiffuseurs communautaires), en partenariat avec le FMAS (Forum des alternatives Maroc), avec l'appui du bureau de l'UNESCO au Maghreb dans le cadre du Projet Réseaux de la Jeunesse Méditerranéenne (NET-MED Youth) financé par l’Union européenne. Cette initiative est appuyée par le pôle de la société civile du comité de pilotage de la COP22.


Panelistes

 

Christine Bruneau, Présidente de l’association Femmes de demain

Biographie :

Présidente de Femmes de demain depuis 1996, au conseil d’administration du Mouvement Mondial des mères, elle fut élue Présidente de la consultation « femmes et culture de paix » de l’UNESCO en 1999, puis élue secrétaire générale du Conseil des ONG de l’Unesco en 2000. Nouant des relations privilégiées avec l’Afrique, elle signe en 2009 un partenariat avec l’UNESCO-BREDA (siège à DAKAR) sur l’éducation de base en Afrique et a participé au projet des teinturières de Bamako. Elle a été missionnée par la direction du patrimoine mondial de l’UNESCO pour contribuer aux programmes de réhabilitation de sites classés en Afrique. Christine Bruneau a également été associée à divers appels à projet sur la gestion de l’eau en Afrique. Elle a initié plusieurs conférences dont « Les femmes leaders africaines vecteurs de l’émergence de l’Afrique » en partenariat avec le Département Afrique de l’UNESCO et l’OIF, et participe à la réflexion sur les stratégies de développement en Afrique avec différentes ONG, dont l’UATI.

Recommandations :

« Le réchauffement climatique renforce les inégalités et la pauvreté vécues par les femmes, réduit leurs capacités d’autonomisation et de gestion des ressources. C’est pourquoi la prise en compte du genre, dans la lutte contre le réchauffement climatique en Afrique, est une nécessaire priorité.  Les femmes assurent la transmission, l’éducation, la subsistance des familles et communautés. Une éducation informelle et formelle adaptée, sur l’eau, l’énergie, la biodiversité, les cultures vivrières, l’économie verte, et le numérique est indispensable pour préparer le monde de demain. Les femmes doivent accéder aux postes clé, des institutions, entreprises et ONG, être actrices du développement durable, y exercer leur leadership. Les femmes doivent être au cœur des politiques de changement, pour assurer la mutation des comportements individuels et collectifs, pour mettre en œuvre les nouvelles gouvernances participatives. »

 

Jean-Paul Augereau, Membre fondateur de Safe Water Cube

Biographie :

Durant 15 ans, Jean-Paul Augereau a dirigé simultanément 2 entreprises dans l’industrie du textile et parcouru le monde. À 40 ans, j’ai recherché ce qui avait du sens pour moi. Je souhaitais donner quelque chose au monde et me consacrer enfin aux autres. J’ai alors conçu un équipement simple, facile à mettre en œuvre et pérenne pour permettre l’accès à l’eau potable dans le monde. La fontaine Safe Water Cube était née. Notre objectif aujourd’hui : changer la face du monde par un acte qui a du sens, en donnant de l’eau potable aux pays en voie de développement et notamment dans les pays africains. Aujourd’hui la fontaine Safe water cube est présente entre autre au Bénin et au Sénégal. Cette fontaine permet de traiter 1 000 litres d’eau afin de la rendre potable en seulement une heure. Nous projetons des installations prochaines au Cameroun, au Togo et en Côte d’Ivoire dans un premier temps et sur la totalité du continent à moyen terme.

Recommandations :

« Afin d’empêcher la migration des populations vers les villes, l’Afrique doit permettre à toutes les populations de vivre humainement sur l’ensemble des territoires. Le premier élément est de permettre l’accès à l’eau potable à tous afin de se prémunir des maladies et de la mortalité précoce. Il est indispensable d’éduquer, de former les populations à un comportement qui leurs permettent de s’auto protéger en gérant au mieux les ressources et les outils permettant le développement des populations. Il est raisonnable de dire que 90% de la population africaine en zone rurale peut avoir accès à l’eau potable durablement pour un investissement inférieur à 500 millions d’euros soit l’alimentation en eau potable de 100 millions de personnes ».

 

Simon Chin-Yee, Chercheur à l’Université de Manchester

Biographie :

Simon Chin-Yee est un chercheur en sciences politiques à l’Université de Manchester au Royaume-Uni. L’objectif clé de ses recherches est d’examiner comment les politiques d’adaptation et de mitigation sont développées en Afrique afin de comprendre ce qui alimente les stratégies de lutte contre le changement climatique et l’influence que les institutions internationales ont sur les politiques nationales. Ses recherches sont interdisciplinaires ; puisqu’elles combinent les sciences sociales et naturelles. Simon a travaillé pendant plus de dix ans sur des projets concernant le continent africain, pour la plupart en collaboration avec l’UNESCO, l’ONU ou encore des entités régionales économiques et des instituts de recherche régionaux en Afrique. Plus récemment, il a participé à plusieurs Conférences des Parties (COP) et des sessions de l’ADP pour la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

Recommandations :

« Les Etats africains doivent désormais œuvrer sans relâche pour garantir que le reste du monde assure le suivi qu’il a promis et respecte ses engagements. Si nous devons rester au-dessous des 1,5°C, alors les contributions déterminées au niveau national (NDC) doivent être pourvues mais surtout ré-estimées à la hausse. Pour y parvenir, un dialogue constant entre les acteurs doit être maintenu au cours des COP et de l’année. Par ailleurs, le groupe africain de négociation (AGN) doit appuyer davantage les demandes de financement, et garantir que les TIC soient mises à leur disposition pour assurer les droits et la protection des individus placés en ligne de mire des bouleversements climatiques. Si l’élan vers la responsabilisation climatique s’accélère, les générations futures pourront considérer l’accord de Paris comme un événement charnière. Cet accord ne constituera une réussite que s’il parvient à protéger les populations les plus vulnérables. Il ne sera une réussite que s’il prospère en Afrique. »

 

Thierry Fornas, Président de la société Eco-Act

Biographie :

Après 10 ans d’expérience en ingénierie de Développement Durable, Thierry Fornas a fondé Eco-Act en 2005. Eco-Act est aujourd’hui l’acteur de référence de la décarbonisation des entreprises, seul présent sur ces trois composantes : mesure, réduction, compensation. Depuis 10 ans, Eco-Act est mû par la volonté de changer les règles du « business as usual » en portant un message résolument positif sur la décarbonisation. Via sa filiale kenyane, Climate Pal, EcoAct accompagne notamment le développement du projet Hifadhi, grâce auquel 60 000 foyers améliorés ont été distribués, permettant d'améliorer les conditions de vie et la santé de 300 000 personnes dans la région du Mont Kenya

Recommandations :

« La question du financement est essentielle pour se donner les moyens d’atteindre l’objectif fixé lors de l’Accord de Paris. Pour autant, les pays africains sont peu responsables du réchauffement actuel. Ils demandent de ce fait le soutien des pays développés pour financer un développement bas-carbone sur le continent. C’est l’objectif du Fonds vert pour le Climat, qui doit mobiliser 100 milliards de dollars par an à l’horizon 2020. Ces 100 milliards proviendront de ressources tant publiques que privées. La compensation carbone volontaire, qui permet d’ores-et-déjà de financer de nombreux projets de développement, via l’émission de crédits carbone, a ici un rôle majeur à jouer. Les projets de développement bas-carbone qui se dessinent en Afrique représentent un enjeu crucial dans la lutte contre le changement climatique. Le continent africain est en pleine mutation, il regorge de compétences inexploitées. C’est dans ce contexte que les programmes de compensation peuvent jouer un rôle clé et contribuer à réduire de façon significative les émissions de GES au niveau mondial, afin de rester sous le seuil des 2°C fixé lors de l’Accord de Paris. »

 

 

Justin AHANHANZO, Spécialiste de programme à la COI

Biographie :

M. Justin Ahanhanzo est spécialiste de programme au sein du Secrétariat de la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l’UNESCO, basé au siège à Paris. Il occupe les responsabilités et fonctions de Chargé de Liaison Régionale pour l’Amérique Latine et les Caraïbes, l’Asie et le Pacifique et l’Afrique.  A ce titre, il a initié dans le cadre de la COP21, la toute première participation et contribution du réseau des Académies Africaines des Sciences (NASAC) dans le processus des COP/UNFCCC à travers deux évènements parallèles majeurs à Paris en décembre 2015.  Dans le cadre du suivi de la COP21, il a par ailleurs mobilisé le dit réseau pour l’organisation d’évènements parallèles les 14 et 15 novembre 2016 sur le rôle central des académies à travers l’éducation, la promotion des sciences, technologies et innovations et la responsabilité sociale dans le contexte du changement climatique. Il a par ailleurs participé à la table ronde du Département Afrique sur les impacts du changement climatique en Afrique le 16 novembre 2016 avec une animation à la radio communautaire, Radio-Climat de la COP22 à Marrakech.  M. Ahanhanzo a aussi occupé les fonctions de Secrétaire technique des Alliances régionales GOOS, MedGOOS et Coordinateur-fondateur de GOOS-AFRIQUE depuis la création du Système mondial d’observation de l’océan pour l’Afrique.

Recommandations :

« Le changement climatique génère d’importantes problématiques pour l’Afrique et les populations du continent, mais peut aussi être un vecteur d’opportunités au travers du développement de l’économie verte et d’infrastructures. Au niveau politique, il y a une urgence pour les pays africains d’adopter des politiques génératrices de croissance intégrant l’adaptation au changement climatique afin d’aider à stimuler la transformation économique dont l’Afrique a besoin et d’arriver aux objectifs d’un développement qui résiste au climat. »

 

 

Le Département Afrique tient à remercier :

  • S. E. Madame Zohour ALAOUI, Déléguée permanente du Royaume du Maroc auprès de l'UNESCO pour son soutien lors de la COP 22.
  • M. Salah Khaled, Chef du Bureau de Rabat, ainsi que son équipe pour leur soutien dans le cadre de l’organisation de la table ronde « Changement climatique : quels impacts pour l’Afrique ».
  • Les membres de la Task force Climate Change pour leur investissement dans le cadre de la COP 22.
  • Le Secteur des Sciences Naturelles et le Secteur de La Commission océanographique intergouvernementale de l'UNESCO pour leurs collaborations intersectorielles avec le département Afrique.
  • Le sponsor Royal air Maroc pour l’appui logistique fourni dans le cadre de la COP 22.
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