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10.11.2016 - Sciences exactes et naturelles

Les technologies “vertes” cristallisent l’intérêt au Maroc

© Julio Etchart/la Banque mondiale. Face à la forte concurrence internationale sur les textiles et les chaussures, le Maroc cherche à accroître sa part de marché pour des biens à forte valeur rajoutée.

Du 7 au 18 novembre 2016, la capitale du Maroc accueille la 22ème session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique. Le Maroc fait partie des 109 pays qui ont ratifié l’Accord de Paris(1), à ce jour, permettant ainsi à l’Accord d’entrer en vigueur le 4 novembre dernier.

L’un des domaines de l’innovation qui cristallise l’intérêt au Maroc actuellement sont les technologies “vertes”, selon le Rapport de l'UNESCO sur la science : vers 2030, paru il y a tout juste un an. Dépourvu d’hydrocarbures, le Maroc a décidé de devenir le leader africain des énergies renouvelables d’ici 2020. Un total de 19 millions de dirhams (environ 2 millions de dollars US) a été mobilisé en faveur de six projets de recherche dans le domaine de l’énergie solaire thermique, suite aux accords conclus entre l’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (IRESEN) et des partenaires scientifiques et industriels. Par ailleurs, l’IRESEN finance actuellement des recherches liées aux énergies renouvelables menées par plus de 200 ingénieurs et doctorants et quelque 47 enseignants-chercheurs.

En 2014, le gouvernement a inauguré le plus grand parc éolien du continent à Tarfaya, dans le sud-ouest du pays. Son dernier projet en date est la construction de la plus grande centrale solaire du monde à Ouarzazate, avec une capacité à terme de 560 MW. Un consortium dirigé par la société saoudienne Acwa Power et son partenaire espagnol Sener a remporté l’appel d’offres pour la première phase (Noor I), et Acwa Power s’est vu attribuer la deuxième phase. D’autres donateurs contribuent également au financement du projet.

Orienter l’économie vers des biens à plus forte valeur rajoutée

L’économie, en cours de diversification, n’en demeure pas moins axée sur les produits à faible valeur ajoutée, qui continuent de représenter environ 70 % des produits manufacturés et 80 % des exportations. La compétitivité affiche des signes d’affaiblissement dans certains domaines : ces dernières années, le Maroc a perdu des parts de marché pour les vêtements et les chaussures en raison de la forte concurrence internationale, en particulier des pays asiatiques, mais a réussi à accroître sa part de marché pour des biens à forte valeur rajoutée tels que les engrais, les véhicules de tourisme et l’équipement de distribution d’électricité.

Malgré une croissance moyenne de plus de 4 % entre 2008 et 2013, l’économie marocaine a été affectée par le ralentissement économique en Europe depuis 2008, puisque cette région reste une destination de choix pour les exportations marocaines. Le chomage demeure élevé, à plus de 9 %, et environ 41 % de la main-d’œuvre ne possède aucune qualification. La Stratégie nationale pour le développement de la recherche scientifique à l’horizon 2025 (2009) recommande d’augmenter les effectifs inscrits dans l’enseignement secondaire (de 44 % a au moins 80 %) et dans l’enseignement supérieur pour les 19-23 ans (de 12 % à plus de 50 %) d’ici 2025.

L’innovation cristallise désormais l’attention

Entre 2006 et 2010, le Marco a augmenté son effort de recherche de 0,64% à 0,73% du PIB, un des ratios les plus élevés du monde arabe. Le Conseil superieur de l’education, de la formation et de la recherche scientifique preconise, dans sa Vision pour l’éducation au Maroc 2015-2030, de doubler ce ratio à 1,5% d’ici 2025. La moyenne mondiale est 1,7% du PIB.

La contribution financière des entreprises commerciales aux dépenses intérieures brut en recherche et développement s’élève à 30 %, mais cela n’a pas toujours été le cas. En 2001, les enterprises nationales n’en contribuaient que 22%. Par le biais du Fonds national de soutien à la recherche scientifique et au développement technologique (2001), le gouvernement a incité les entreprises à soutenir la recherche dans leur secteur d’activité. Les opérateurs de télécommunications marocains ont ainsi accepté de céder 0,25 % de leur chiffre d’affaires. Aujourd’hui, ils financent environ 80 % des projets de recherche publique dans les télécommunications soutenus par ce fonds.

En juin 2009, à l’occasion du premier Sommet national de l’innovation, le Ministère de l’industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique a lancé l’Initiative Maroc Innovation, qui s’articule autour de trois grands axes : accroitre la demande nationale en matière d’innovation ; promouvoir les liens entre les secteurs public et privé ; et mettre en place des mécanismes de financement innovants. Les instruments de financement, Intilak et Tatwir, ciblent respectivement les start-up et les entreprises ou consortiums industriels. Le ministère soutient la recherche dans les technologies de pointe et la création de cités de l’innovation à Fez, à Rabat et à Marrakech.

Par ailleurs, trois technoparcs ont vu le jour à Tangers, Casablanca et Rabat. Ils accueillent des start-up et des petites et moyennes entreprises (PME) spécialisées en technologies de l’information et de la communication, en technologies écologiques et en industries culturelles.

L’Initiative Maroc Innovation a fixé comme objectif la délivrance de 1 000 brevets marocains et la création de 200 start-up innovantes en 2014. Parallèlement, en 2011, le Ministère de l’industrie, du commerce et des nouvelles technologies a créé le Club marocain de l’innovation en partenariat avec l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale. L’idée est de créer un réseau d’acteurs de l’innovation, y compris des chercheurs, des entrepreneurs, des étudiants et des universitaires, et de les aider à mettre au point des projets innovants.

Le gouvernement encourage également la population à participer à l’innovation des institutions publiques. Ainsi, l’Office chérifien des phosphates investit dans le projet de construction d’une ville intelligente, la Ville verte Mohammed VI, non loin de l’Université Mohammed VI, située entre Casablanca et Marrakech ; le projet est chiffré à 4,7 milliards de dirhams (environ 479 millions de dollars US).

Des mécanismes de financement concurrentiel pour favoriser le transfert de technologies

Plusieurs mécanismes de financement concurrentiel soutiennent les partenariats entre le milieu universitaire et le secteur des entreprises, alors que ceux-ci demeurent rares. Ainsi, le Réseau Maroc incubation et essaimage soutient l’incubation d’entreprises et, plus particulièrement, le transfert par essaimage des technologies mises au point dans les universités. Il fournit aux start-up un capital d’amorçage pour les aider à mettre au point un plan commercial solide. Il est coordonné par le Centre national de recherche scientifique et technique et regroupe à l’heure actuelle 14 incubateurs au sein des plus grandes universités marocaines.

Les appels à propositions de recherche de l’Académie Hassan II des sciences et techniques encouragent la collaboration entre les secteurs public et privé et tiennent compte des répercussions socio-économiques potentielles des projets.

Le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, quant à lui, propose, par l’intermédiaire de ses laboratoires accrédités, des contrats de quatre ans portant sur 11 pôles de compétences, afin de susciter la collaboration entre les établissements de recherche publics et privés. Ces pôles couvrent, entre autres, des domaines tels que les plantes aromatiques et médicinales, la physique des hautes énergies, la matière condensée et la modélisation de systèmes, ainsi que la neurogénétique.

Enfin, l’Association marocaine pour la recherche-développement a lancé en 2011 le troisième programme InnovAct, qui fournit aux entreprises un soutien logistique et financier pour recruter des diplômés universitaires et les faire participer à leurs recherches. Les PME sont censées prendre en charge entre 50 et 60 % des coûts des projets et les consortiums d’entreprises 80 %. Le programme vise à soutenir jusqu’a 30 entreprises par an, prioritairement dans les secteurs industriels suivants : metallurgie, mecanique, electronique et electricite ; chimie et parachimie ; agroalimentaire ; textile ; technologies de l’eau et de l’environnement ; aéronautique ; biotechnologie ; nanotechnologies ; off-shore ; et automobile.

(1) l’Accord de Paris

Source : Rapport de l’UNESCO sur la science : vers 2030 (2015) ; voir le chapitre sur les États arabes.




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