Actuellement, la structure organisationnelle du Ministère en charge de la culture (Décret No 001718/ PR MCAEP du 23 décembre 1982 portant sur l’organisation et les fonctions du Ministère de la culture, des arts et de l’éducation populaire) prévoit que l’organe responsable de la mise en œuvre de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel est la Direction de la conservation du patrimoine culturel (DCPC) qui dépend de la Direction générale de la culture. Le texte est en cours de révision afin de créer une Direction du patrimoine culturel immatériel.
S’agissant de la formation à la gestion du patrimoine culturel immatériel, le département d’anthropologie de l’Université Omar Bongo a créé un diplôme de master intitulé « Patrimoine culturel immatériel et production culturelle » qui vise à développer les capacités professionnelles dans ce domaine. Des ateliers de renforcement des capacités ont été organisés à Libreville à destination des professionnels de la culture, des chercheurs et des organisations non gouvernementales. Un de ces ateliers, organisé au niveau national en 2010, a été consacré à la mise en œuvre des mécanismes de la Convention, il était destiné au personnel du Ministère de la culture ainsi qu’aux organisations non gouvernementales et aux instituts culturels et de recherche. La création d’un Comité national pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel et le renforcement des capacités des organisations non gouvernementales œuvrant dans le domaine du patrimoine culturel immatériel sont quelques unes des recommandations formulées par cet atelier. En 2011, deux ateliers régionaux de renforcement des capacités ont été organisés, ils étaient consacrés à la formation des formateurs et au renforcement des capacités des organisations non gouvernementales pour sauvegarder le patrimoine culturel immatériel.
Il n’existe à ce jour aucun inventaire du patrimoine culturel immatériel au Gabon. Toutefois, dans le cadre de la mise en œuvre de la politique culturelle nationale, dont les principaux axes ont été récemment définis (cf. Atelier d’élaboration et de validation des instruments normatifs de la politique culturelle en République du Gabon, Libreville, 26-28 septembre 2011), une campagne nationale d’inventaire est prévue. À cette fin, un texte de loi définissant précisément cette activité est en cours d’élaboration pour l’année 2012.
La sauvegarde du patrimoine culturel immatériel est le premier des trois axes de la politique culturelle du Gabon. Sa mise en œuvre requiert un certain nombre d’actions : inventorier, sauvegarder et promouvoir le patrimoine culturel immatériel, entreprendre des études d’impact, établir au niveau national une liste représentative et une liste de sauvegarde urgente du patrimoine culturel immatériel et promouvoir les langues nationales.
Dans le domaine de la coopération internationale, un réseau de professionnels, de communautés et de centres spécialisés est actuellement en cours de création, principalement autour du mvet, une cithare sur bâton de la communauté fang, entre quatre États de la sous-région d’Afrique centrale (Gabon, Cameroun, Congo et Guinée équatoriale). Cette initiative est mise en œuvre sous l’égide du Centre international des civilisations bantu (CICIBA).