Centre du patrimoine mondial :
Suite aux dégâts potentiels pour le site du patrimoine mondial provoqués par de fortes précipitations et après avoir reçu plusieurs lettres notant des signes de préoccupation quant à la gestion du site, le Directeur du Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO a adressé le 4 janvier 2001 un courrier aux autorités vénézuéliennes en demandant des informations sur l’état de conservation et la gestion du site du patrimoine mondial. Le Président de l’Institut du Patrimoine culturel du Venezuela a répondu par une lettre du 16 avril 2002 où il indique, entre autres, que la structure de gestion de Coro et son port a été abolie.
Il a demandé qu’une mission conjointe UNESCO-ICOMOS de suivi réactif aborde les questions suivantes :
- L’abolition de la structure de gestion existante ;
- L’impact des facteurs extérieurs comme les fortes pluies ;
- La définition de nouvelles stratégies pour la conservation et la gestion du site. La mission s’est déroulée du 29 juillet au 2 août 2002.
Le rapport de la mission a été transmis aux autorités le 14 février 2003. A ce jour, aucune réponse n’a été reçue du Venezuela. Le texte qui suit est extrait du récapitulatif du rapport de la mission.
« Depuis son inscription sur la Liste du patrimoine mondial, d’importants changements ont eu lieu dans la structure de gestion du site. En 1995, une société – Corporación Mariano Talavera – a été créée avec pour fonction spécifique de gérer et de préserver les villes historiques de Coro et La Vela. Bien que la société ait pu entreprendre d’importantes activités, en particulier l’inventaire et la préparation d’un projet de réhabilitation, le conseil d’administration de la société a décidé son abolition en 2001. Depuis lors, il y a une absence de définition des responsabilités et les institutions rivalisent afin d’obtenir le pouvoir et l’autorité. L’Institut national du Patrimoine culturel (IPC) a des difficultés à assumer ses responsabilités en raison de sérieuses limitations des ressources financières et humaines. Les instituts municipaux du patrimoine culturel, tous deux créés en réponse à l’effondrement de la société, sont trop récents et n’ont pas les moyens suffisants pour assumer pleinement leurs responsabilités. Il n’y a pas de mécanisme de coordination entre ces deux instituts municipaux pour assurer une planification cohérente des deux parties du site du patrimoine mondial. A ce jour, il n’existe aucun plan de gestion ou plan directeur approuvé et les décisions ont été prises et sont prises de façon ponctuelle. Il n’y a aucune vision commune s’agissant des valeurs, de l’importance et de l’avenir des zones historiques. Dans les conditions actuelles, il est difficile d’envisager une approche commune des deux zones du patrimoine mondial de Coro et La Vela. L’état de conservation du site s’est détérioré depuis son inscription sur la Liste du patrimoine mondial. Bien que certaines constructions individuelles, les dalles et les trottoirs soient en relativement bon état, l’état de conservation général de l’ensemble et du cadre urbain est médiocre. Il y a des indications qui laissent fortement à penser que le site du patrimoine mondial répond aux critères d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril :
- La structure de gestion du site du patrimoine mondial s’est écroulée et aucune nouvelle structure n’a été créée ;
- Il y a une sérieuse dégradation de l’intégrité et de la cohérence architecturale et urbaine ;
- Il n’y a aucun plan de gestion ;
- Il n’y a aucun plan de conservation.
Afin d’inverser la situation, il faut une mesure décisive et la mise en œuvre immédiate des recommandations formulées par la mission d’experts. Avant d’envisager l’inscription du site sur la Liste du patrimoine mondial en péril, les autorités vénézuéliennes, en particulier l’IPC, devraient se voir donner la possibilité d’étudier les recommandations et de proposer de nouveaux mécanismes de coordination, de planification et d’action. Une réévaluation de la situation au cours de 2003 sera nécessaire. Les avantages d’une inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril devraient être pris en compte dans ce processus. »
ICOMOS :
L’ICOMOS souhaiterait attirer l’attention de l’Etat partie sur la nécessité de poursuivre les travaux pour la conservation des immeubles qui ont subi des dommages à la suite du séisme de 1999 ou sont dans un mauvais état de conservation et la prévention d’éventuelles démolitions.