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Environnement et développement
dans les régions côtières et les petites îles
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DEVELOPPEMENT URBAIN ET RESSOURCES EN EAU
Le cas de l'Afrique du nord

Une nouvelle action lancée par l'UNESCO, en janvier 1996, pour la mise en valeur des villes côtières dans leur environnement: approche intégrée pour le développement durable.

Régions Côtières et Petites Iles

Une nouvelle action interdisciplinaire a été lancée par l'UNESCO en faveur de l'Environnement et du développement des régions côtières et des petites Iles, en réponse à la nécessité des pays maritimes d'une gestion appropriée des domaines côtiers. Les questions de nature techniques et environnementales à prendre en considération comprennent, entre autres: la diminution de la diversité biologique, la pollution et la dégradation du milieu, l'épuisement des ressources naturelles et la capacité de réduction des effets des catastrophes naturelles compte tenu de la multiplicité des facteurs sociaux, économiques et culturels.

Développement urbain durable et gestion des ressources en eau

En juin 1996, un groupe d'experts s'est réuni à Malmö, ville côtière de la Suède, afin de participer à la création d'un réseau de coopération parmi les villes côtières de l'Europe et de l'Afrique du nord, connues pour leur intérêt historique et leur patrimoine culturel.

Les spécialistes - dont des anthropologues, des hydrogéologie, des architectes et des experts de sciences sociales - avaient comme objectif de partager leurs idées en vue de prévenir ou de remédier à la détérioration de ces villes, ainsi que de protéger - à l'aide d'une gestion plus raisonnable - les ressources en eau, source primaire de leur existence. La mauvaise gestion des ressources en eau comporte, en effet, des implications directes sur le développement économique et social des villes côtières, et sur l'effective possibilité de maintenir et protéger leur patrimoine culturel et historique.

Pendant longtemps, les experts de la gestion des ressources en eau ont cherché à diffuser leur message aux urbanistes, aux architectes et aux maires des villes situées sur la côte, mais toujours avec des résultats limités. D'autre part, il est nécessaire que les spécialistes des sciences sociales et ceux qui travaillent à la protection du patrimoine historique et culturel, puissent avoir accès aux méthodes spécifiques de gestion des ressources naturelles des zones côtières.

L'UNESCO a ainsi décidé de soutenir ce nouveau projet.

Les objectifs de ce projet sont:

  1. Lancer un programme d'assistance et d'échange de savoir-faire entre les villes côtières d'Europe et celles du Sud de la Méditerranée (création de jumelages);
  2. Encourager l'utilisation d'un langage commun aux différents groupes d'experts, acteurs du développement des villes en zone côtière;
  3. Augmenter les prises de consciences des populations des zones côtières, la participation et l'éducation des populations locales étant un point fondamental de ce projet;
  4. Identifier et cartographier les régions qui nécessitent une intervention d'urgence;
  5. Etablir des cas-pilotes qui pourraient permettre d'affiner l'approche méthodologique du projet et évaluer son impact. La première étude de cas choisi porte sur l'ancienne ville d'Essaouira, «la vieille Mogador», au Maroc.

Les ressources en eau douce

L'attitude envers le besoin et le degré de protection des eaux souterraines des zones côtières change considérablement d'un pays à l'autre et d'un aquifère à l'autre. Cependant, l'accent continue de peser lourdement sur la surexploitation des aquifères côtiers. Celle-ci peut entre autre entraîner: une diminution du niveau de la nappe phréatique ou une réduction de la pression d'eau, un tarissement des zones humides, une réduction de la capacité de pompage, une intrusion d'eau salée et une subsidence de la surface des sols.

L'intrusion d'eau salée

Dans les aquifères des zones côtières, un fragile équilibre maintient l'eau douce au dessus de l'eau salée, plus dense. Une fois envahi par l'eau salée, les aquifères sont alors très difficiles à dépolluer, et deviennent impropres pour de nombreuses utilisations.

La subsidence de la surface des sois

La subsidence des sols se produit lorsqu'il y a un surpompage d'un aquifère captif. Au fur et à mesure que la pression à l'intérieur de l'aquifère baisse, les matériaux souterrains peuvent se tasser progressivement et entraîner un affaissement de la surface du sol. Parmi les conséquences engendrées par ce phénomène on peut constater des inondations côtières et un endommagement des constructions et des services de réseaux et de voiries.

Comment préparer l'avenir du développement urbain des villes côtières.

A quoi ressembleront les villes du XXI siècle ? Pour en avoir une idée, il ne suffit pas de prévoir l'avenir, il faut le préparer. Il ne s'agit plus seulement d'établir des politiques d'urbanisme au sens traditionnel, mais de définir et de mener à bien des politiques globales de développement.

L'avenir des villes passe aussi par la préservation de l'identité de chacune d'elles. «Leur héritage urbain» doit être le point de départ de la fondation des politiques urbaines. I:aménagement du territoire et la planification commencent par des actions au niveau local et national, en particulier en matière de protection du patrimoine historique et des espaces naturels, d'utilisation du foncier, de gestion des ressources et de localisation des infrastructures.

Le Projet Pilote

Essaouira, la ville sous le vent

A 1000 kms au Sud de Gibraltar, se trouve l'ancienne ville d'Essaouira. Petite, entourée de murailles successives et percée de nombreuses portes, l'ancienne Mogador est aujourd'hui un petit port de pêche, vibrant autour d'un multicolore marché de poissons.

Le site de Mogador est connu depuis l'Antiquité. Au V siècle av. J.-C. les Carthaginois y établissent un comptoir. Au XVIII siècle, on voit s'ériger en face de l'île, le port et la ville entourée des premières enceintes de l'ancienne Essaouira. Le sultan Sidi Mohammed Ben Abdallah confie à un géomètre et architecte français, Théodore Cornut, élève de Vauban, le soin de construire une ville à vocation commerciale, avec un port accessible de tous temps. Essaouira évoque alors la ville de Saint-Malo, construite par Vauban. Un architecte Génois érige la «scala» située sur les remparts de l'ouest, et un architecte Anglais, la porte de la Marine. Une douzaine de maisons de commerce sont ensuite établies à Mogador, rassemblant près d'un milliers d'Européens (Allemands, Anglais, Danois, Espagnols, Français, Hollandais, Italiens et Portugais). Dès sa création en 1765, Mogador a donc été un carrefour de cultures et de civilisations.

photo from essaouira

Essaouira, aujourd'hui

Aujourd'hui, Essaouira, comptant environ 80 000 âmes, est le chef-lieu d'une province de près d'un demi-million d'habitants. Comme les autres médinas, les casbahs et les autres centres historiques des villes arabes, Essaouira souffre de problèmes de surpopulation, de détérioration des bâtiments, de vétusté et d'inadéquation des infrastructures. Ses quartiers représentent un important patrimoine culturel et historique qui est aujourd'hui en péril. La migration de populations rurales vers les centres urbains engendre une situation de stress économique et social qui dégrade la qualité de vie des centres urbains. La ville vit principalement de l'artisanat, du tourisme et de la pêche. En tant que port, Essaouira demeure le troisième port de pêche du Maroc. La vie artistique à Essaouira, en particuliers dans le domaine de la peinture et de la sculpture, est aussi très intense et axée sur le patrimoine culturel marocain.

Un héritage historique et culturel en danger

L'ancienne médina est menacée aujourd'hui par des processus engendrés par des causes à la fois naturelles et anthropogéniques. La surexploitation des ressources en eau, l'intrusion d'eau salée, la subsidence des sols et l'érosion des côtes ne font que contribuer à la forte dégradation du milieu urbain. La protection de l'écosystème d'Essaouira et de ses alentours constitue une condition essentielle de sa propre survie.

Plan d'action pour le développement intégré de la ville: actions prioritaires

  1. Restauration de la Muraille de la Médina et étude de faisabilité d'un projet de brise-lames au large de la Médina historique pour arrêter la progression de l'érosion de la côte;
  2. Relogement temporaire des familles menacées habitant encore dans les maisons contiguës à cette muraille;
  3. Réhabilitation de l'habitat historique soutien à la création d'activités et d'équipements sanitaires et de base dans la Médina pour les familles les plus défavorisées;
  4. Protection et rétablissement de l'environnement dunaire côtier;
  5. Prévention de la contamination des milieux marins et des eaux douces;
  6. Contrôle des infiltrations d'eau salée;
  7. Revitalisation de trois monuments historiques de la ville (le Consulat danois, les deux Scalas du port).

Cette étude de cas laisse entrevoir un bon nombre de problèmes communs à de nombreuses autres villes anciennes de la Méditerranée. Expliquer ces problèmes exige cependant des compétences transdisciptinaires. L'expérience acquise devrait permettre d'améliorer la compréhension des différentes problématiques existantes et d'aider d'autres villes côtières.

Unités de l'UNESCO coopérant dans se projet:

Régions côtières et petites îles (CSI)
Programme de la gestion de la transformation sociale (MOST)
Programme Hydrologique International (PHI)
Centre du patrimoine mondial (WHC)

Pour plus d'information, contactez:

B. Colin (MOST), e-mail: b.colin@unesco.org

et/ou

A. Aureli (PHI), e-mail: a.aureli@unesco.org

et/ou

UNESCO-CSI, e-mail: csi@unesco.org

Contact regional/local:

MAROC
RABAT
Attention: Chef de l'Office
35 Av du 16 Nov. Agdal BP 1777 RP
RABAT MAROC
Tel : 002127670374, 002127670372
Fax : 2127670375

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