Deuxième phase (2015-2018)

Local radio stations

Niveau de développement

Le Burundi est peuplé d’environ 8.9 millions d’habitants, dont 55% sont des jeunes. La majorité de la population (autour de 90%) vit en zone rurale. Le taux d’enrôlement en école primaire est de 96.1% et le taux d’alphabétisation de la jeunesse s’approche des 80%.

Bien que la guerre civile se soit terminée en 2005, le pays est toujours engagé dans un processus de réconciliation et de rétablissement de la paix. En 2014, le Burundi occupait la 180ème place dans le classement de l’Index de Développement Humain (IDH) qui compte 187 pays. Selon les résultats de l’Etude Démographique et de Santé de 2010, la grande majorité de la population (67%) vit en dessous du seuil de pauvreté. Malgré le fait que la baisse du chômage et la hausse des revenus figurent parmi les six priorités identifiées par le gouvernement dans sa stratégie intitulée « Vision Burundi 2025 », le chômage est encore très rependu, en particulier chez les jeunes.

Les TIC dans le pays

D’après le second Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté et les politiques nationales concernant les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), le développement et l’intégration des TIC au Burundi ont été entravés par le coût élevé des services, le faible pouvoir d’achat des ménages, la dépendance à des technologies satellites coûteuses, le manque de couverture géographiques des téléphones mobiles, le manque d’expertise nationale ainsi que l’insuffisance du cadre légal – parmi d’autres facteurs.

Les six objectifs stratégiques (1- Développer les ressources humaines ; 2- Améliorer l’environnement légal et régulateur ; 3- Promouvoir et développer les infrastructures basiques ; 4- Promouvoir la bonne gouvernance ; 5- Encourager et favoriser l’investissement privé ; 6- Promouvoir le développement de contenu et d’applications), retenus par le gouvernement, visent à parer ces défis.

Depuis 2013, la fibre optique a été déployée dans le pays et est maintenant opérationnelle dans 9 des 11 provinces que compte le Burundi. Concernant les services de téléphonie mobile, avec un taux d’implantation de 21.9%, ceux-ci sont accessibles à environ 2.53 millions d’utilisateurs. Le pays abrite sept opérateurs mais ne dispose d’infrastructures qui ne couvrent que 11.5% du territoire. La majorité des utilisateurs d’Internet (qui ne représentent au total que 8% de la population) dépendent des cyber-cafés et de leurs mobiles pour accéder à Internet.

Les radios locales

Selon les fichiers des États Généraux de la Communication, il existe 19 stations de radio – dont 5 radios communautaires – au Burundi. Les stations sont concentrées autour de la capitale, Bujumbura, et ne sont que peu à s’être établie en province. Afin de pouvoir fonctionner, la loi prévoit que chaque radio – à but lucratif ou non – paye un droit de demande qui s’élève à USD$1000 :  USD$500 pour une autorisation d’équipement et la même somme pour l’achat d’une licence annuelle. La viabilité des radios locales est impactée par l’environnement socio-économique dans lequel le marché publicitaire reste très limité et où la majorité de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.

L’importance du soutien aux radios locales

Les stations de radio locales sont fortement impliquées dans le processus de paix et sont très actives dans le domaine de l’éducation civique et dans l’apport d’information sur des questions d’intérêt local.

Du point du vu des ressources humaines, les stations locales ne peuvent pas financièrement se permettre d’embaucher du personnel qualifié. Elles dépendent pour le fonctionnement d’employés non-payés ou de volontaires. Leurs revenus ne sont, en général, pas suffisant pour couvrir leurs charges – et la plupart des stations doivent s’en remettre au soutien financier et matériel d’ONG ou de OIG. Toujours selon les fichiers des États Généraux de la Communication, le manque de compétences en gestion et en planification des managers est l’une des difficultés principales rencontrées par les stations.

Néanmoins, en raison du coût très abordable des postes de radio et de l’irrégularité de l’alimentation électrique, la population dépend principalement des radios locales pour satisfaire leur besoin d’information. En 2013, une étude a estimé que 82% des ménages possède un poste radio et que 57% des auditeurs utilisent des récepteurs fonctionnant sur batteries. Les radios locales produisent du contenu en différentes langues et sur une grande variété de sujets, tels que la paix et la réconciliation, les réfugiés, les droits humains, la bonne gouvernance, l’agriculture, la santé etc. De ce fait, il existe un réel besoin de soutenir les stations de radio locales au Burundi.

linkedinemail