Situation en matière de développement

Avec un Indice de Développement Humain de 0,239, la République démocratique du Congo se classe désormais 171e sur 172 pays. La population de la RDC est estimée à 68 millions d'habitants (projection du PNUD pour 2010), dont 46 % en zone rurale et 53 % en zone urbaine. Les femmes et jeunes filles représentent 51 % de la population. En 2009, près de 71 % de la population vivait avec moins d’un dollar par jour. Malgré des résultats économiques positifs obtenus l’année dernière grâce à la stabilité politique et la conduite de réformes économiques, la situation sociale reste critique. L’insécurité générale, le taux de chômage élevé, le manque d'emplois, les atteintes aux droits de l’homme, l’éclatement des familles et autres réseaux de solidarité, la dégradation de la santé, le système éducatif (l’école primaire n’est ni gratuite ni universelle), le réseau de transports, la violence sexuelle et autres sont le lot quotidien de beaucoup de Congolais. En réalité, de nombreux Congolais s’efforcent encore de sortir de la spirale de la pauvreté. D’après la Mission des Nations Unies en RDC, les femmes et jeunes filles sont encore plus touchées par la violence et la pauvreté et leur nombre parmi les populations les plus démunies a augmenté. Il est estimé que près de 16 millions de personnes ont des besoins « critiques » en nourriture et la grande majorité de la population consomme moins de deux tiers des calories journalières requises pour se maintenir en bonne santé.

Les TCI dans le pays

Depuis la fin de la guerre, les TCI n’ont cessé de se développer en RDC. Le gouvernement essaie toujours de déployer un réseau national relié aux câbles sous-marins d’Afrique. Comme les infrastructures publiques de télécommunications sont peu déployées et dotées d’équipements obsolètes, les lignes de terre ne sont pas disponibles dans de nombreux endroits du pays. Cependant, le pays a atteint un niveau élevé de couverture du signal GSM, notamment dans l’Ouest, le Sud-Est et le Nord-Est. En fait, depuis 2006, 65 % de la population vit dans une zone couverte par le signal GSM. Les téléphones portables ne sont pas juste un moyen de communication répandu, c’est aussi pour beaucoup de personnes le seul outil abordable permettant d’avoir accès à internet. En 2007, près de 4,5 millions de personnes avaient souscrit à un abonnement pour téléphone portable. Malgré un faible nombre d’utilisateurs d’internet, en comparaison à la population globale, la libéralisation du secteur des télécommunications a permis aux opérateurs privés de se développer. Près de 15 sociétés fournissent un accès à internet à un coût raisonnable dans les grandes villes (et leur périphérie) grâce aux technologies satellite, WiMAX, CDMA ou EDGE. Même si peu de personnes peuvent se permettre d’avoir un ordinateur personnel, toutes les grandes villes possèdent des cybercafés qui offrent une solution pour l’accès aux TIC.

Les radios locales dans le pays

Une étude de 2005 pour localiser les radios diffusées dans le pays (11 provinces) a permis d’identifier près de 223 radios dont 123 communautaires, rurales, commerciales ou religieuses. Même si la plupart des statistiques sur la RDC sont loin d’être exactes, aujourd’hui il est estimé que plus de 450 radios en RDC peuvent être divisées en plusieurs catégories : associative, commerciale, communautaire, internationale, religieuse, rurale ou publique. Il existe environ neuf réseaux de radio régionaux dans le pays, ARCO (Association des Radios Communautaires du Congo) est l'un des principaux. En général, les radios locales font partie d’au moins un réseau ou une association de médias. Même si les chiffres montrent qu'il existe un grand pluralisme de radios, il ne faudrait pas oublier que ces médias, notamment les radios locales centrées sur la communauté, sont soumis à des conditions précaires. Ils n'ont aucun réseau de correspondants pour traiter de l'actualité et dépendent de la communauté pour leur financement, alors que les habitants de cette même communauté vivent avec moins d'un dollar par jour. Ces ressources limitées affectent profondément la qualité du contenu – non seulement à cause du manque de personnel qualifié, mais aussi parce que le matériel est très peu renouvelé.

L’importance de soutenir les radios locales

La RDC a un taux d'alphabétisme très faible (52% pour les femmes contre 80% pour les hommes) et la majorité de la population, surtout dans les zones rurales, a donc encore recours à l'une des 400 langues locales. Les principaux médias sont diffusés uniquement dans une des quatre langues officielles (le Lingala, Swahili, Kikongo et Tshiluba). Les radios locales ont donc le mérite d'être les seuls médias capables de répondre au besoin des populations marginalisées en diffusant des informations dans les langues locales Par exemple, les radios locales ont participé à la construction de la paix grâce à des programmes particuliers et au soutien d'ONG spécialisées.

Retrouvez au-dessus un entretien avec Joseph Poto-Poto,  conseiller régional en Communication et information de l’UNESCO responsable de la mise en œuvre du projet en République démocratique du Congo.

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