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Les savoirs autochtones alliés de la lutte contre le changement climatique à la COP22

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Indigenous Peoples and Climate Change Conference
© Martinho Smart / shutterstock.com
07 Novembre 2016

Le Pavillon de l'UNESCO à la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP22) a ouvert ses portes le 9 novembre. Une série de discussions a eu lieu sur les solutions que les savoirs autochtones peuvent offrir pour lutter contre le changement climatique et pour mieux soutenir les communautés locales et autochtones particulièrement vulnérables. La population autochtone, estimée à plus de 400 millions de personnes, vit dans des territoires particulièrement vulnérables aux effets du changement climatique.

Les peuples autochtones de l'Europe du Nord, de la Sibérie et de l'Alaska, les communautés pastorales du Sahel ou les communautés insulaires de l'océan Pacifique, pour n'en citer que quelques-uns, en subissent déjà les effets négatifs. Face à ces défis, ils font appel à leurs connaissances acquises au fil des générations, pour observer et réagir activement aux changements climatiques.

Les représentants des communautés autochtones ont présenté les principales conclusions de la Conférence internationale organisée par l'UNESCO et le Centre national pour la recherche scientifique (CNRS, France) pour soutenir les efforts internationaux visant à la mise en œuvre de l'Accord sur le climat de Paris. Cette conférence, qui s’est tenue les 2 et 3 novembre à Marrakech (Maroc), a mis l'accent sur le rôle que les connaissances autochtones et locales, couplé à la science, peut jouer dans l'observation et la lutte des impacts d'un climat en évolution. 

L'UNESCO reconnaît depuis longtemps qu’il est nécessaire de trouver des ententes, des valeurs et des solutions de divers horizons afin de relever les défis mondiaux. « Les peuples autochtones réagissent, innovent et s'adaptent à ce contexte de changement et leur résilience est ancrée dans leur mode de vie et leur solidarité sociale », a souligné Flavia Schlegel, Sous-Directrice générale de l’UNESCO pour les sciences naturelles. « Ils trouveront une solution, quelles que soient les difficultés, grâce à la confiance en leur culture profondément enracinée, et à la force de leurs observations et de leurs savoirs à la fois ancestraux et innovants ».

La collaboration entre les détenteurs des savoirs autochtones et la recherche scientifique conventionnelle peut générer de nouvelles connaissances qui permettront une action efficace pour faire face au changement climatique. Il convient de mieux appréhender les similitudes et les différences entre les différents systèmes de connaissances afin de faciliter cette collaboration.

Par exemple, les événements extrêmes sont mesurés par les nomades samis en termes de conséquence, alors que le climatologue évalue plutôt l'intensité. Une série de vagues de chaleur et de froid de faible intensité, provoquant la formation d'une croûte de glace sur la neige qui empêche les rennes d'accéder à leur nourriture, sera enregistrée comme un événement extrême par les Samis mais pas par les climatologues.

Les observations et les connaissances autochtones sont des éléments souvent négligés par les experts scientifiques. En Éthiopie, les éleveurs afars prédisent traditionnellement les conditions météorologiques et climatiques en observant les étoiles, les vents, le bétail, les insectes, les oiseaux, les arbres et autres animaux sauvages. Les informations sont recueillies, partagées et analysées par des institutions traditionnelles qui croisent diverses sources d'information.

Au fil des générations, les peuples autochtones ont modifié et préservé la plupart des régions sauvages du monde. La gestion des incendies, la foresterie communautaire et les pratiques d'amélioration des sols ont façonné les paysages à travers le monde. Ces pratiques traditionnelles sont susceptibles d'améliorer les puits de carbone, offrant en retour des avantages aux communautés, et fournissent également des outils pour la gestion durable de la nature. Cependant, mettre en place des moyens adéquats pour prendre en compte les savoirs autochtones au niveau intergouvernemental demeure un défi, même si la reconnaissance internationale des savoirs autochtones progresse et que l’idée qu’il faut sauvegarder les droits des peuples autochtones fait son chemin.

Une série de journées thématiques sera organisée lors de la COP22 au pavillon de l'UNESCO dans l’espace de la société civile de la Conférence (zone verte) afin d'aider les États membres grâce à l'expertise et à la sensibilisation pluridisciplinaires au changement climatique de l'UNESCO dans l’éducation, la science, la culture et la communication qui mobilisent les efforts pour accroitre la sensibilisation et les mesures prises à l’égard des changements climatiques. 

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