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28.04.2017 - Secteur des sciences sociales et humaines

Le Prix UNESCO-Sharjah pour la culture arabe décerné à Bahia Shehab et eL Seed

© UNESCO / Christelle Alix - Bahia Shehab and El Seed presenting a calligraffiti painting that they prepared together for UNESCO.

Pour sa 14e édition, le Prix UNESCO-Sharjah pour la culture arabe a été décerné par la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, à deux calligraffiteurs, la Libano-Égyptienne Bahia Shehab et le Franco-Tunisien eL Seed, lors d’une cérémonie officielle qui s’est tenue au Siège de l’UNESCO à Paris, le 18 avril 2017.

Dans son discours, Irina Bokova, a rappelé l’importance de renouveler la culture arabe en tant que force de dialogue et de compréhension mutuelle. La culture, par sa faculté d’unir, de dignifier et d’élever, approfondit la compréhension d’une histoire et d’un présent communs, elle enrichit les sociétés sur la base du respect mutuel et de la culture de la paix, et cette force résonne tout entière dans l’esprit du Prix UNESCO-Sharjah. Irina Bokova a félicité les deux lauréats, dont les œuvres illustrent la vitalité, la richesse de la culture arabe et les liens que celle-ci tisse avec les autres cultures par l’ouverture, la création et l’optimisme.

Bahia Shehab a exprimé sa gratitude à la Directrice générale, au jury international et aux organisateurs du Prix, ainsi qu’aux autorités de Sharjah pour leur reconnaissance de son travail. Ce prix revêt une grande importance pour elle, car elle se considère comme une citoyenne d’un monde sans frontières et sans l’idée de nations créées par l’homme. « Pour moi, ces frontières n’existent pas. Dans mon esprit, la séparation ne se situe plus entre nous et eux, entre l’Orient et l’Occident ou entre le Nord et le Sud, mais plutôt entre ceux qui sont éclairés, compatissants, respectueux, humbles et bons et ceux qui ne le sont pas », a-t-elle déclaré.

Pour Bahia Shehab, ce prix est la preuve que la culture peut se manifester sous n’importe quelle forme. La rue est un espace social de dialogue de première importance, car elle permet à l’art de se rapprocher des gens. « À la différence des musées, la rue n’est pas exclusive », a-t-elle souligné. Bahia Shehab a exprimé le souhait que plus de gouvernements du monde arabe reconnaissent que la culture est primordiale, en tant que pont entre les civilisations et les idéologies, et l’espoir que les femmes soient plus nombreuses à prendre des initiatives pour réaliser leurs rêves.

Pour sa part, eL Seed a parlé de son parcours en insistant sur la façon dont l’usage de la calligraphie comme moyen d’expression artistique lui a permis d’embrasser ses deux identités, française et tunisienne, et de voyager au-delà des frontières pour aller à la rencontre des peuples et des cultures. En sa qualité d’ambassadeur de la culture et de citoyen du monde, le message d’embrasser les autres cultures et d’apprendre d’elles était au cœur de son travail, a-t-il ajouté.

S.E. M. Abdullah Al Owais, Président du Département de la culture et de l’information de Sharjah, a présenté les activités culturelles que soutient l’émirat. Il a expliqué que Sharjah s’était fixé pour mission de promouvoir un paysage culturel fertile dans de nombreuses régions du monde. Pour sa part, S.E. M. Abdullah Alneaimi, Ambassadeur des Émirats arabes unis auprès de l’UNESCO, a rappelé que le Prix incarnait l’approche et la direction prises par l’émirat de Sharjah sur la voie de la modération, la tolérance et le progrès de la culture.

Hiam Abbass, Présidente du jury international de la 14e édition du Prix, a déclaré que cette nouvelle édition avait considérablement innové en choisissant deux artistes dynamiques, dont une femme de la région arabe. Elle a exprimé l’espoir d’inciter ainsi d’autres pays et organisations à présenter plus de candidatures de femmes méritantes pour les futures éditions du Prix. Elle s’est également félicitée que le jury de la 14e édition ait décidé de rendre honneur à deux artistes, en reconnaissance du rôle que joue l’art pour l’enrichissement et la promotion de la culture arabe.

La manifestation s’est conclue avec la présentation, par les deux lauréats, d’une œuvre de calligraffiti qu’ils ont créée ensemble pour l’UNESCO.

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Bahia Shehab (née en 1977) est une artiste, designer et historienne de l’art égyptienne, dont les œuvres ont été montrées dans des expositions, des galeries et dans les rues de nombreuses villes du monde. Artiste engagée du calligraffiti, elle a conçu le projet intitulé No, A Thousand Times No, une série de graffitis consacrée aux mille façons d’écrire « non » en arabe. Son œuvre artistique met en avant des questions liées aux injustices politiques et économiques, ainsi qu’à des préoccupations personnelles et aux violences liées au genre. Il reflète sa conviction que l’art est un instrument de changement qui a le pouvoir de provoquer les gens, de les faire sortir de leur zone de confort et de les pousser à agir pour plus de justice.

eL Seed, né en 1981 à Paris de parents tunisiens, a appris à lire et à écrire en arabe au sortir de l’adolescence. Il a créé son style pictural unique en calligraffiti qui mêle la poésie, la calligraphie et le graffiti et porte des messages de paix et de beauté accessibles également à ceux qui ne peuvent pas déchiffrer l’écriture arabe. eL Seed affirme que la beauté du calligraffiti est comme la musique et qu’elle peut s’apprécier sans analyse intellectuelle. En tant qu’artiste d’origine maghrébine, il utilise son art dans des espaces publics pour engager le spectateur dans un dialogue de remise en question des stéréotypes qui existent sur la culture arabe et musulmane en Europe.

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Créé en 1998 à l’initiative des Émirats arabes unis, le Prix UNESCO-Sharjah pour la culture arabe récompense le travail de deux personnes ou organisations, l’une d’un pays arabe et l’autre de n’importe quel autre pays, pour leur contribution majeure au développement, à la diffusion et à la promotion de la culture arabe dans le monde. Sa valeur monétaire de 60 000 dollars des États-Unis est répartie à parts égales entre les deux lauréats.




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