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18.10.2016 - UNESCO Office in Dakar

Lutte contre l’exclusion sociale au Burkina Faso : l’UNESCO promeut la loi portant prévention, répression et réparation des violences à l’égard des femmes et des filles

©UNESCO Dakar

Les 21 et 22 septembre 2016, s’est tenu à Ouagadougou, Burkina Faso, un atelier de formation et de partage de la loi portant prévention, répression et réparation des violences à l’égard des femmes et de filles et de la prise en charge des victimes et de la feuille de route pour le retrait et la réinsertion des personnes exclues par allégation de sorcellerie.

La croyance à la sorcellerie est un fait social qui a marqué, à des époques données, plusieurs parties du monde. L’exclusion sociale par allégation de sorcellerie est une pratique ancienne qui a existé dans certaines civilisations africaines. Au Burkina Faso, le phénomène demeure encore d’actualité, surtout dans le plateau mossi, où il a même tendance à prendre de l’ampleur et commence à atteindre des zones jadis épargnées. Cette pratique qui se manifeste le plus souvent par des traitements cruels et dégradants à l’égard des femmes âgées, est un déni à la dignité humaine, qui est pourtant le socle des droits humains.

Le Burkina Faso a ainsi été interpellé sur cette problématique lors de la 47ème session du comité de suivi de l’application de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDEF) tenue en octobre 2010. Suite à cela une loi, initiée par l’ex ministère de la Promotion de la Femme et du Genre, portant prévention, répression et réparation des violences à l’égard des femmes et des filles et prise en charge des victimes, a été adoptée le 06 septembre 2015 par le Conseil national de la Transition. Le ministère de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique a pour sa part élaboré, avec les autres ministères concernés et les acteurs de la Société civile, une feuille de route, de retrait et de réinsertion des personnes exclues pour allégation de sorcellerie.

Cette loi et cette feuille de route demeurent cependant méconnues de la majorité de la population burkinabè. C’est dans l’optique de mieux faire connaitre la loi, susciter l’adhésion de la population et impulser davantage la dynamique nationale pour l’opérationnalisation de cette feuille de route que la section des Sciences Humaines et Sociales du Bureau régional multisectoriel de l’UNESCO pour le Sahel à Dakar (SHS / BREDA), en collaboration avec la Commission Nationale pour l’UNESCO, et avec le soutien technique des ministères de la Justice de la Promotion Civique et des Droits Humains et de la Femme, la Solidarité Nationale et de la Famille ont organisé cet atelier de formation et de partage de ces documents importants. L’atelier a regroupé une cinquantaine de participants issus des institutions étatiques impliquées dans la problématique, des autorités coutumières et religieuses, des organisations de la société civile, des personnes ressources et engagées dans la défense des droits humains.

Les différents échanges ont permis la mise en place d’une plateforme citoyenne de lutte contre l’exclusion sociale avec en son sein un Comité de veille chargé de prévenir les violences faites aux femmes en général et de lutter contre l’exclusion des personnes pour allégation de sorcellerie. Afin d’atteindre cet objectif, la plateforme a retenu une vingtaine d’actions phares réalisables d’ici 2018 et les participants ont adopté les cinq recommandations suivantes : introduire des cours de civisme sur la thématique de l’exclusion sociale dans les écoles afin de modeler les enfants en fonction ; accélérer la relecture de la loi portant organisation judiciaire pour mettre en place les chambres prévue par la loi 61 ; susciter une mission des parlementaires sur les sites afin qu’il constate réellement le phénomène et interpeller le gouvernement sur sa responsabilité ; renforcer les cadres de concertation des différents acteurs concernés ; instaurer une caisse de solidarité nationale pour recueillir des fonds au bénéfice des pensionnaires.

A l’issue de l’atelier, le Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et la coordinatrice Résidente du Système des nations Unies au Burkina Faso ont renouvelé leurs engagements pour l’éradication des violences faites aux femmes et aux filles et salué les efforts de l’UNESCO pour combatte le phénomène et assurer l’inclusion sociale des victimes.




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