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Patrimoine vivant et langues maternelles

Aspect caractéristique d’une communauté ethnique, la langue maternelle, vecteur de valeurs et de savoir, est très souvent utilisée dans la pratique et la transmission du patrimoine culturel immatériel. L’oralité d’une langue maternelle est cruciale dans la promulgation et la passation de tous les patrimoines vivants, par exemple à travers les traditions et expressions, les chansons et la plupart des rituels. En utilisant leur langue maternelle, les porteurs de traditions font souvent l’usage de termes et expressions hautement spécialisés, ce qui révèle la profondeur intrinsèque de l’unité entre la langue maternelle et le patrimoine culturel immatériel. Ci-dessous, vous trouverez une sélection de pratiques étroitement liées aux langues maternelles.



Le Yimakan, les récits oraux des Hezhen

Le Yimakan, les récits oraux des Hezhen

Inscrit en 2011 sur la Liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente

Les contes du Yimakan, narrés en vers et en prose dans la langue des Hezhen du nord-est de la Chine, se composent de nombreux épisodes indépendants qui décrivent des alliances tribales et des batailles, y compris la victoire de héros hezhen sur des monstres et des envahisseurs. Les conteurs improvisent des histoires sans accompagnement musical, en alternant les passages chantés et parlés et en utilisant des mélodies différentes pour représenter différents personnages et intrigues. Le Yimakan joue un rôle clé dans la préservation de la langue maternelle des Hezhen, de leur religion, de leurs croyances, de leur folklore et de leurs coutumes. Lire…



La langue, la danse et la musique des Garifuna

La langue, la danse et la musique des Garifuna

Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité

Les Garifuna sont issus de métissages entre des groupes originaires d’Afrique et des Caraïbes dont ils ont intégré des éléments culturels. Ils se sont établis au dix-huitième siècle le long de la côte atlantique de l’Amérique centrale après avoir été obligés de fuir Saint-Vincent. Aujourd’hui, ils vivent principalement au Honduras, au Guatemala, au Nicaragua et au Belize.
La langue garifuna, qui appartient au groupe de langues arawak, a survécu à des siècles de discrimination et de domination linguistique. Elle est riche en récits (úraga) à l’origine racontés lors des veillées ou de grands rassemblements. Les mélodies mêlent des éléments africains et amérindiens et les textes constituent un véritable creuset de l’histoire et des savoirs traditionnels des Garifuna, tels la culture du manioc, la fabrication de canoës ou la construction de maisons en terre cuite. Il y a également une veine satirique très importante dans ces chansons rythmées par des tambours et accompagnées de danses auxquelles se mêlent les spectateurs. Ces traditions restent essentielles dans la vie des Garifuna. Ce sont les anciens qui perpétuent la plupart des cérémonies, fêtes et traditions orales. La transmission pâtit pourtant des migrations économiques, de la discrimination et de l’absence de la langue garifuna dans le système scolaire. Bien qu’elle ait encore de nombreux locuteurs, elle n’est plus enseignée que dans un seul village. Lire…





L’épopée maure T’heydinne

L’épopée maure T’heydinne

Inscrit en 2011 sur la Liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente

L’épopée T’heydinne se compose de dizaines de poèmes dans la langue hassaniya, célébrant les glorieux exploits des émirs et des sultans maures et préservant la mémoire collective de la société. Chantés par les griots et accompagnés par des instruments à cordes traditionnels comme le luth et la harpe, ainsi que par des timbales, les poèmes sont transmis de père en fils, les jeunes griots apprenant d’abord à jouer de ces instruments avant d’être initiés à la tradition poétique. Ces spectacles sont l’occasion de réunions tribales régionales ou familiales qui renforcent les liens sociaux et encouragent une culture de la paix sociale et de l’entraide. Lire…





Les trompes Gbofe, fabriqu&eacute;es &agrave; partir de longues racines recouvertes de peau de vache, reproduisent les mots de la langue tagbana. Des choeurs de femmes, accompagn&eacute;s de joueurs de tambour, r&eacute;pondent aux sons des trompes. Le Gbofe reste principalement pratiqu&eacute; dans le village d&rsquo;Afounkaha, lors de c&eacute;r&eacute;monies rituelles et traditionnelles collectives.
Les trompes Gbofe, fabriquées à partir de longues racines recouvertes de peau de vache, reproduisent les mots de la langue tagbana. Des choeurs de femmes, accompagnés de joueurs de tambour, répondent aux sons des trompes. Le Gbofe reste principalement pratiqué dans le village d’Afounkaha, lors de cérémonies rituelles et traditionnelles collectives.

Le Gbofe d’Afounkaha, la musique des trompes traversières de la communauté Tagbana

Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité

Le Gbofe se pratique principalement dans le village d’Afounkaha, au sein de la communauté Tagbana. Le terme Gbofe désigne à la fois l’instrument, la trompe traversière, et les musiques, les chants et les danses qui y sont associés.
Les trompes sont fabriquées dans des racines recouvertes de peau de vache. Au nombre de six et de tailles croissantes (50 à 70 cm), ces trompes émettent une gamme de sons capables de reproduire des mots de la langue tagbana, mots qui sont ensuite « traduits » par les chœurs de femmes. Les trompes et le chant sont accompagnés par des tambours qui marquent le rythme et donnent sa structure au Gbofe. Il est exécuté lors des cérémonies rituelles et traditionnelles. Les messages qu’il transmet varient selon les circonstances : éloge, amour, satire, deuil, préceptes moraux ou éducatifs. Il a assuré un rôle très important en inspirant le respect à l’égard des gardiens de la tradition et en conférant un sentiment d’identité aux communautés. Tous les exécutants du Gbofe suivent un apprentissage et, si la transmission du savoir-faire est le plus souvent filiale, de jeunes talents peuvent se joindre aux répétitions.
La pratique du Gbofe a disparu de plusieurs régions de Côte d’Ivoire en raison de la guerre, de l’exode rural et de l’industrialisation. Bien qu’elle ait été réintroduite dans certaines communautés, elle est aujourd’hui menacée de disparition. Les jeunes sont en effet de moins en moins sensibles à cette tradition. Ainsi, les détenteurs des connaissances rituelles et le savoir-faire nécessaire à la fabrication des instruments se font de plus en plus rares, de même que le nombre de personnes maîtrisant l’art et les techniques de la danse, des chants et de la musique. Lire…





L’espace culturel des Suiti

L’espace culturel des Suiti

Inscrit en 2009 sur la Liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente

Les Suiti sont une petite communauté catholique implantée dans la partie occidentale protestante (luthérienne) de la Lettonie. L’espace culturel des Suiti présente différents traits distinctifs, notamment un chant avec bourdon exécuté par les femmes, des traditions liées au mariage, des costumes traditionnels extrêmement colorés, la langue suiti, la cuisine locale, les traditions religieuses, les célébrations du cycle annuel et un nombre remarquable de chants, danses et mélodies populaires conservés par cette communauté. On y trouve encore fréquemment des formes anciennes de structures familiales élargies et ces familles, où le savoir-faire est transmis de génération en génération, sont des bastions importants du patrimoine culturel suiti. La synthèse des traditions préchrétiennes et des rituels religieux a produit un mélange unique de patrimoine culturel immatériel au sein de la communauté. Le pilier de l’identité suiti – l’Église catholique – a réussi à regagner le terrain perdu pendant la période soviétique, ce qui a permis à l’espace culturel des Suiti de renaître progressivement. Pourtant seul un petit groupe de membres de la communauté, principalement les plus anciens, ont aujourd’hui une connaissance étendue du patrimoine culturel ; il est par conséquent urgent de diffuser ce savoir et d’associer plus de gens à sa préservation en récupérant les éléments préservés uniquement dans des documents écrits, des archives filmées et les réserves des musées. Lire…





Le Fado, chant populaire urbain du Portugal

Le Fado, chant populaire urbain du Portugal

Inscrit en 2011 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité

Symbole d’identité, la musique Fado est très largement chantée dans Lisbonne et représente une synthèse multiculturelle de danses chantées afro-brésiliennes, de genres traditionnels locaux de chants et danses, de traditions musicales des zones rurales du pays et des courants de chant urbain cosmopolite du début du XIXe siècle. Le Fado est généralement interprété par un chanteur seul, homme ou femme, accompagné d’une guitare acoustique et de la guitarra portugaise, une cithare en forme de poire à douze cordes métalliques. Le Fado est chanté par des professionnels et par des amateurs au sein d’associations locales et est souvent transmis sur plusieurs générations successives au sein des mêmes familles. Lire…