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Dura Europos

Date of Submission: 08/06/1999
Criteria: (ii)(iv)
Category: Cultural
Submitted by:
Direction Générale des Antiquités et des Musées (Damas) avec le concours du WHC / UNESCO
Coordinates: Dans la vallée du moyen Euphrate entre Deir Ez-Zor et Abu Kemal
Ref.: 1295
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Property names are listed in the language in which they have been submitted by the State Party

Description

L'emplacement choisi pour Dura Europos tient à sa position stratégique au point où la route qui va d'Antioche, la capitale méditerranéenne de l'empire séleucide, à Séleucie-du-Tigre, la capitale babylonienne, descend du plateau pour longer l'Euphrate. L'intérêt d'une telle position n'avait pas échappé aux maîtres de la région dans les périodes antérieures à la fondation de la cité vers 300 av. J.C. par Séleucos I er qui avait hérité de toute la partie asiatique de l'empire d'Alexandre et qui avait mené une rigoureuse politique d'urbanisation sur l'ensemble des territoires placés sous sa domination.

La cité a connu un développement remarquable malgré une histoire tourmentée qui la vit passer de la domination des Grecs à celle des Parthes puis à celles des Romains avant d'être conquise au troisième siècle de l'ère chrétienne par les Sassanides, vidée de toute sa population et définitivement désertée.

Dura Europos, capitale régionale au cœur de l'empire séleucide devenue poste avancé sur la frontière mouvante des deux empires parthe et romain, porte l'empreinte des civilisations gréco-romaine et persane sur une population dont la composante et les traditions sémitiques sont très vite devenues dominantes. Cela en fait un témoin remarquable et exceptionnel de l'évolution de l'Orient mésopotamien sur cinq siècles à partir de la Conquête d'Alexandre.

Elle nous donne une chance inespérée: depuis son abandon, elle n'a jamais été réoccupée. Ses constructions sont donc remarquablement conservées et ont pu être partiellement dégagées, contrairement à celles des autres cités grecques du Proche-Orient qui sont aujourd'hui inaccessibles parce qu'enfouies sous de grandes villes modernes, comme Alexandrie ou Antioche sous Antakya, ou encore Loadicée sous la moderne Lattakie.

Il s'agit d'une colonie de peuplement disposant d'eau, contrôlant et exploitant les ressources agricoles abondantes de la riche plaine qui s'étend en aval jusqu'à Abou Kemal et qui, aux lIle et IIe millénaires avant notre ère, avait constitué le royaume de Mari.

Conformément aux conceptions de l'époque hellénistique, la ville nouvelle profita, pour l'implantation de son enceinte de pierre de taille, de la falaise surplombant l'Euphrate entre deux wadi-s. Dans l'espace ainsi défini (environ 75 ha) elle a épousé le plan hippodamien. Vite occupée par les Parthes vers 1 13 av. J.C., ceux -ci semblent avoir continuer à respecter les plans préétablis, l'occupation de l'espace urbain restant encore assez lâche. Les trois siècles d'occupation parthe ont été une période de prospérité. Parmi les édifices construits alors, on observe la présence de nombreux temples dédiés à des divinités nettement orientales telles qu'Atargatis, Aphlad, Azzanathkona, Adonis dont certaines se dissimulent parfois sous le nom de zus, (héros ou kyn'as).

Avec la conquête romaine par Lucius Verus en 165 de notre ère, Dura retrouve une fonction nettement militaire. De nouveaux temples sont construits qui accroissent la multiplicité des cultes pratiques dans la cité. Un certain nombre de ces édifices, situés le long des remparts, ont été enfouis sous un épais remblai de terre disposé contre la face interne de la muraille afin de les renforcer en prévision de l'attaque sassanide. Ceci explique l'excellent état de conservation de ces bâtiments et des peintures qui en décoraient les parois, dont les plus célèbres sont celles de la synagogue qui est ornée de scènes de la Bible et celle du temple de Bêl, représentant la famille de Conor et le sacrifice du tribun Terentus. Ces peintures constituent un ensemble unique pour cette période et justifient le nom de «Pompéi du désert » qu'on a parfois donné à Dura.

Les traces laissées dans la ville et ses remparts par les mesures de défense prises par les Romains et celles d'attaque prises par les Sassanides, fournissent un témoignage sans équivalent sur les techniques de combat de l'époque et illustrent de façon saisissante et de manière presque identique la description que nous donne Ammien Marcelin du siège de la ville romaine d'Amida, un siècle plus tard, toujours par les Sassanides .

Les fouilles de Dura-Europos ont fourni un matériel très abondant. Ces monuments, les peintures, la sculpture, figurent maintenant dans tous les ouvrages consacrés à l'art de l'Orient hellénisé et illustrent la civilisation riche, composite, multiforme qui caractérise la société et l'art de l'Orient grec, parthe et romain.