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28.06.2017 - Honorary and Goodwill Ambassadors

Jean-Michel Jarre et Deeyah Khan ont participé à un débat intitulé « Rémunérer équitablement les créateurs dans l’environnement numérique. Les défis du transfert de la valeur »

© Aurélien Mahot

Jean-Michel Jarre et Deeyah Khan ont participé à un débat le 12 juin 2017 au Siège de l’UNESCO intitulé « Rémunérer équitablement les créateurs dans l’environnement numérique, dans le cadre la Conférence des Parties à la Convention de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles.

Ce débat, organisée en partenariat avec la Confédération Internationale des Sociétés d’Auteurs et Compositeurs (CISAC) dont Jean-Michel Jarre est le président, visait à interroger les difficultés que rencontre l’industrie culturelle et créative avec l’environnement numérique et à mettre en lumière la nécessité de renforcer la législation pour répondre à ces problématiques.

Durant son discours d’ouverture, Mechtild Rossler, Directrice de la Division du patrimoine et du Centre du patrimoine mondial, a rappelé au nom de la Directrice générale Mme Irina Bokova à quel point ces discussions étaient vitales pour montrer que derrière les concepts et les chiffres il y a des mots et des histoires personnelles. Elle a également évoqué une citation de Jean-Michel Jarre : « Il ne faut jamais oublier que dans le smartphone, la partie intelligente a été créé par les artistes. Si on supprime la musique, les images, les vidéos, les mots et la littérature du smartphone, on obtient seulement un téléphone qui couterait 50$ ». À travers cette démonstration Jean-Michel Jarre souhaitait montrer à quel point la part des revenus perçus par les artistes étaient dérisoires par rapport aux entreprises technologiques.

Jean-Michel Jarre a commencé son intervention par rappeler au modérateur de la conférence, Ziad Maalouf, journaliste à Radio France Internationale, que dans un monde toujours plus lié au numérique, médias et artistes étaient autant concernés par les droits auteurs. Il a ensuite souligné la contradiction qui existait aujourd’hui entre une industrie de la création qui représente un poids économique sans précédent alors que la rétribution pour les artistes n’a jamais été aussi faible. Pour lui, même si la révolution numérique a été une bonne chose pour les créateurs, les véritables bénéficiaires sont les entreprises du secteur des nouvelles technologies. Il faut donc réévaluer le partage des revenus de la culture pour « reconnaître la valeur de la création » et ainsi protéger les créateurs du dysfonctionnement fondamental du marché aujourd’hui.

Jean-Michel Jarre a donc appelé les pouvoirs publics à agir pour « rééquilibrer les flux de revenus en faveur des créateurs, et encourager la diversité culturelle en permettant aux auteurs et compositeurs d'élever leur niveau de vie dans une ère où le streaming s'impose comme la source première de leurs revenus ». Après avoir rappelé que « c'est dans l'ADN de l'Europe de prendre soin de ses créateurs », Jean-Michel Jarre s’est réjoui d’une récente proposition de la Commission Européenne d’adopter une première loi significative sur la question des droits d’auteur qui s’appliquerait à tous les services qui fournissent un accès à la musique, y compris les plateformes de streaming vidéo.

Enfin Jean-Michel Jarre a soumis deux idées pour répondre à ces problématiques : des droits d’auteur éternels et la copie à usage privé.

Deeyah Khan est allé dans le sens de Jean-Michel Jarre sur la question du numérique considérant que l’art n’est pas jugé à sa juste valeur : « les risques pris par les artistes sont considérés comme allant de soi alors que dans aucune autre profession on ne s’attendrait à travailler gratuitement ». Elle a également déploré le fait que de nombreux jeunes artistes qu’elle côtoie sont obligés de chercher d’autres moyens de financement pour vivre de leur art : « on ne peut couper l’herbe sous le pied de nos artistes avant même qu’ils n’aient commencé. » Il faut donc que les parties prenantes trouvent les réponses adéquates pour redonner aux artistes la place qu’ils méritent.

Elle a enfin insisté sur le déséquilibre entre ceux qui font et ceux qui diffusent et génèrent de la richesse.

Conformément aux messages portés durant cette conférence, l’UNESCO a adopté le 15 juin 2017 un ensemble de recommandations opérationnelles pour aider les pays à veiller à ce que les artistes et les producteurs jouissent pleinement et équitablement des opportunités offertes par l’environnement du numérique pendant les étapes de la création, production et distribution. En savoir plus sur ce texte.

Deeyah Khan est Ambassadrice de bonne volonté de l’UNESCO avec la mission de promouvoir l’art comme langage universel et force pour le développement, le dialogue et la cohésion sociale, pour construire des sociétés plus justes et libres.

Jean-Michel Jarre est Ambassadeur de bonne volonté de l’UNESCO avec la mission de promouvoir la tolérance et la défense de l’environnement et du patrimoine culturel.




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