Situation du développement

L’indice de développement humain du pays de 0.398 le place à la 151e position sur 172. L'économie de la Tanzanie continue de croître à une moyenne de 6% par an. Cependant, malgré le fait que ce pays est l'une des économies les plus dynamiques d’Afrique, le pays continue de faire face à divers défis économiques et sociaux tels que la santé maternelle, où l'on estime que 400 femmes sur 100.000 meurent en accouchant. Le pays est également doté de ressources naturelles telles que l'or, plaçant le pays troisième producteur en Afrique, les diamants, la tanzanite, le nickel, l'uranium et le gaz naturel - pour ne citer que quelques minéraux. Malheureusement, toutes ces ressources n'ont pas transformé le niveau de vie de nombreux citoyens, avec un PIB par habitant de seulement 552 dollars américains (selon des estimations en 2002). Environ 80% des Tanzaniens vivent en zone rurale. Cela signifie que la majorité des personnes qui vivent dans la pauvreté sont dans les zones rurales, des lieux uniquement desservis par quelques radios locales existantes. La population estimée du pays est de 40 millions de personnes.

Les TIC dans le pays

Selon le rapport sur l'état des médias 2010, la télévision a été consulté par seulement 5% de la population, tandis qu'environ 15 millions possèdent leurs propres postes de radio. Parmi les principaux défis sont la circulation limitée des journaux, le faible pouvoir d'achat de la majorité des citoyens, le coût élevé des batteries pour les appareils de radio et la pénurie électrique ainsi que les coûts élevés des télévisions ou de l'accès à Internet sont les principaux défis rencontrés par la population rurale. De plus, la plupart des médias, y compris les nouveaux médias, sont en milieu urbain. La politique nationale 2003 des TIC définit la nécessité d’installer les infrastructures des TIC dans les zones rurales afin de  combler le fossé numérique. Toutefois, la mise en œuvre de la politique a été lente. Même avec l'actuel 80% des quartiers reliés par fibre optique, le défi reste de conduire la connexion Internet haute vitesse jusqu’au dernier utilisateur. En moyenne, seulement 11% des Tanzaniens accèdent et utilisent des services Internet. Une grande partie de la capacité de la fibre est sous-utilisée et seulement 65% de sa bande passante est exploitée. Les abonnements à Internet sont toutefois en augmentation avec des chiffres montrant un total de 4,8 millions d'abonnés à Internet en Juin 2010 par rapport à 2,5 millions d'abonnés en 2008. L'augmentation des taux de pénétration de téléphonie mobile sont également une opportunité qui peut être exploitée pour fournir une connectivité Internet à tous. Selon l'Autorité de régulation des communications de Tanzanie (TCRA), il y a environ 21 millions d'abonnés actifs vers les téléphones mobiles alors que l’enquête sur la démographie et la santé en Tanzanie montre que 40% de la population n'a accès à aucune forme de médias.

Les radios locales dans le pays

Les opérations de radio locale remontent à la période de la presse rurale. Le concept des médias locaux qui implique beaucoup l'utilisation de la technologie est relativement nouveau en Tanzanie. L’histoire remonte à 2003, lorsque la radio Sengerema a été créée. De nombreuses tentatives ont été faites pour établir les médias communautaires en Tanzanie, notamment 34 radios de district dirigées par les conseils de district. Ces radios de district ont été gérées par le gouvernement local, mais, malheureusement, la plupart d'entre elles ne sont plus opérationnelles - en fait, seulement 6 des 34 sont connues pour être stables. Des médias locaux ont également été mis en place avec le soutien des organisations confessionnelles, des ONG et des partenaires au développement. D'autres médias locaux mis à l'essai en Tanzanie impliquent des partenariats entre la communauté et le gouvernement, avec l'appui de l'ONU, comme pour le cas de la radio communautaire Micheweni à Pemba. Néanmoins, on trouve environ 22 organisations médiatiques locales en Tanzanie. Quelques radios locales ont prouvé leur efficacité en fournissant l'accès à l'information pour le développement, en particulier pour la majeure partie de la population qui n’est pas raccordée au réseau électrique, ceux qui n’ont pas de télévision à eux, ou encore ceux qui n'ont pas accès aux téléphones mobiles, même si il s'est avéré difficile de recueillir des nouvelles locales sans réseaux de correspondants locaux. Les radios locales mises à part, la Tanzanie est l'un des paysages aux médias les plus dynamiques de la région, avec plus de 18 quotidiens, 41 hebdomadaires, 60 stations de radio et 15 chaînes de télévision ainsi que pratiquement un accès illimité à Internet.

Importance du soutien aux radios locales

Ce projet est important pour aider la Tanzanie à développer les capacités de ses radios locales en utilisant les nouvelles technologies pour appuyer les rapports sur les questions de développement et l'échange de point de vue avec ses auditeurs. Il aidera également à préparer les communautés locales à l'ouverture du pays à travers la fibre optique nationale bientôt opérationnelle Backbone. Le projet est également nécessaire afin de combler les écarts dans l'accès à la connaissance et à l'information entre les personnes vivant dans les zones urbaines et celles des zones rurales. Comme l'infrastructure pour le transport des journaux dans les zones rurales est prohibitive, les radios locales sont souvent la seule source d'information existante pour les populations.
La participation des radios locales dans les programmes d'éducation des électeurs (élections générales de 2010) démontre l'impact qui peut être atteint en équipant la population tanzanienne dans les zones rurales avec des compétences et des outils de communication afin de stimuler le dialogue démocratique. Les données quantitatives et qualitatives relatives à la participation des radios communautaires lors de l'élection générale sont très positives pour stimuler les communautés à voter. Il est donc prévu que ce projet contribuera également à la stimulation du discours démocratique de la majorité de la population (80%), vivant en Tanzanie rurale, dont la plupart n'ont pas un accès adéquat à la communication et à l'information.

Vous trouverez au-dessus un entretien avec le professeur Mohammed Sheya, délégué permanent adjoint de la République unie de Tanzanie à l'UNESCO.

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