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10.05.2018 - UNESCO Office in Dakar

Les femmes sont à même de jouer un rôle important dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent

© L. Werchick

Le bureau de l'UNESCO Dakar a co-animé un panel portant sur « Les femmes dans le contexte de Boko Haram: aperçu de la situation » lors de la conférence de haut-niveau organisée par le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et la Sahel (UNOWAS), les 10 et 11 avril à Dakar.

Le terrorisme est devenu une menace importante pour la paix, la stabilité, la sécurité et le développement en Afrique de l'Ouest et au Sahel et ce sont les femmes qui sont les plus touchées par ce fléau dans la région. Quand elles n’en sont pas les victimes directes, ce sont des membres de leurs familles qui sont frappés. Il est aussi noté que, de plus en plus, elles sont des actrices actives dans l’exécution des opérations. Afin de mettre en avant le rôle important qu’elles ont à jouer dans la lutte contre le terrorisme, l’UNOWAS en collaboration avec l’UNESCO et d’autres agences du SNU a organisé une conférence, sur le thème : « Femmes, violence et terrorisme en Afrique de l’Ouest et au Sahel : bâtir une réponse régionale et internationale ». Durant cet événement, la Conseillère régionale des Sciences Humaines et Sociales de l’UNESCO, en Afrique de l’Ouest-Sahel, Dr Marèma Touré Thiam, a modéré le premier panel portant sur « Les femmes dans le contexte de Boko Haram: aperçu de la situation ». L’UNESCO a aussi eu un apport important dans les conclusions et recommandations de toutes les sessions.

Au Nigéria, en effet, la guerre contre l'organisation terroriste Boko Haram a entraîné une crise humanitaire majeure causant 26 000 morts, 2 millions de déplacés internes et 700 000 réfugiés fuyant vers les pays voisins du Niger, du Tchad, du Cameroun et au-delà. Ce panel a permis de faire un point sur la manière dont l’extrémisme violent affecte les femmes au sein des zones concernées par l’organisation terroriste mais aussi comment, dans certaines situations, elles le favorisent elles-mêmes. La radicalisation et les dynamiques de l’extrémisme violent ne touchent pas les hommes et les femmes de la même manière. Habituellement, les femmes y étaient plutôt liées en tant que mères, compagnes ou amies de personnes radicalisées mais de plus en plus il est noté qu’elles s’y engagent aussi en tant qu’actrices. Ainsi, elles deviennent des cibles privilégiées et/ou des sources de soutien directes ou indirectes pour ces groupes violents. Il est établi que ces groupes font de plus en plus appel aux femmes pour ce qui est de la logistique, du recrutement, de la protection des intérêts, des opérations, des attentats-suicides et des combats. Sous l’influence de l’endoctrinement de l’idéologie radicale, de la règle sociale aujourd’hui bousculée par des pratiques nouvelles, le rôle de la femme a sensiblement évolué dans les réseaux de l’extrémisme violent et du terrorisme. Comme l’a souligné Dr Touré Thiam, il est urgent de se pencher sur les causes fondamentales qui ont amené les femmes traditionnellement perçues comme des « porteuses d’espoir et de vie » à se muer en « femmes porteuses de bombes et de mort ».

A l’issue des discussions, il est apparu que la prévention de l’extrémisme violent, menant au terrorisme, ne saurait se faire sans une prise en compte de la dimension genre. Les trajectoires différentielles qui font des hommes et les femmes des vecteurs de radicalisation doivent être questionnées et des réponses idoines, tenant compte de leurs besoins et intérêts respectifs apportées. Plusieurs témoignages ont confirmé c’est souvent le refus de décisions autoritaires (mariages forcés, interdictions diverses etc.) légitimées par l’idéologie patriarcale qui informe la société qui est à la base de l’engagement des jeunes filles. De toute évidence, les femmes ont un rôle important à jouer dans la lutte contre le terrorisme mais pour obtenir des résultats durables, les acteurs de ce combat doivent se soucier de l’impératif de transformer la structure sociale. Du fait des rôles qui leur sont socialement conférés, les femmes peuvent être plus efficaces pour contrer le recrutement parmi leurs familles et leurs pairs. Elles sont aussi bien placées pour détecter et corriger les premiers signes de radicalisation et d'extrémisme à la maison et pour identifier des éléments permettant de comprendre les facteurs susceptibles d'influencer les choix de leurs enfants.

Pour conclure le panel, la Conseillère régionale des Sciences Humaines et Sociales a rappelé que l'UNESCO s’est engagée à appliquer le Plan d’action du Secrétaire général de l’ONU pour la prévention de l’extrémisme violent, en mettant l’accent sur les priorités intéressant directement son action, à savoir : l’éducation, le développement des compétences et l’accès à l’emploi ; l’autonomisation des jeunes ; les communications stratégiques, Internet et les médias sociaux ; l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes.

Plan d’action du Secrétaire général pour la prévention de l’extrémisme violent

Prévenir l’extrémisme violent




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