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Rapport périodique sur la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel

La Convention précise dans son Article 29 que les États parties présentent au Comité des rapports sur les dispositions législatives, réglementaires ou autres prises pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel sur leurs territoires. Cette page présente les rapports périodiques et les échéances pour un pays : Nigéria (voir la situation de tous les États parties).

Les rapports périodiques permettent aux États parties d’évaluer leur mise en œuvre de la Convention et leurs capacités de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, de faire rapport sur leurs inventaires du patrimoine culturel immatériel, et de mettre à jour le statut des éléments inscrits sur la Liste représentative.


Sur la mise en œuvre de la Convention

Chaque État partie soumet son rapport périodique au Comité avant le 15 décembre de la sixième année suivant la date à laquelle il a déposé son instrument de ratification, d’acceptation ou d’approbation, et tous les six ans par la suite.

Un rapport sera à soumettre pour le 15/12/2023

Rapport soumis en 2017 et à examiner par le Comité en 2018

Rapport soumis le 15/12/2011 et examiné par le Comité en 2012

Résumé

L’organe national en charge de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel est le Département de la culture (Department of Culture - DoC) du Ministère du tourisme, de la culture et l’orientation nationale (Ministry of Tourism, Culture and National Orientation - MTCNO) qui est mandaté pour sauvegarder et promouvoir le patrimoine culturel nigérian, tant matériel qu’immatériel. Le DoC est le secrétariat du Comité national du patrimoine culturel immatériel et oral (National Committee on Oral and Intangible Cultural Heritage - NCOICH) composé d’experts nigérians dans différents domaines du patrimoine culturel immatériel et de représentants des communautés. Parmi les autres organes responsables, on citera : le Conseil national pour les arts et la culture (National Council for Arts and Culture – NCAC) qui est responsable de l’organisation du Festival national des arts et d’autres événements qui soutiennent la viabilité du patrimoine culturel immatériel ; la Troupe nationale du Nigeria (National Troupe of Nigeria) qui sauvegarde les arts du spectacle du pays ; le Centre de la civilisation et des arts négro-africains (Centre for Black and African Arts and Civilization – CBAAC) qui sauvegarde et promeut les civilisations et les arts africains ainsi que le patrimoine matériel et immatériel ; l’Institut d’études africaines (Institute of African Studies) de l’Université d’Ibadan, un gardien des valeurs de la société qui œuvre tout particulièrement dans la recherche et l’enseignement ; l’Institut d’études culturelles (Institute of Cultural Studies) de l’Université Obafemi Awolowo (Ile – Ife, état d’Osun) qui abrite un musée ; et le Centre Nike d’art et de culture (Nike Centre for Art and Culture), présent dans cinq lieux, où les artistes, peintres, percussionnistes et danseurs pratiquent et représentent leur art et où des apprentis sont régulièrement formés par des maîtres.
L’Institut d’études africaines, l’Institut d’études culturelles et le Centre Nike sont également désignés organes en charge de la formation à la gestion du patrimoine culturel immatériel, avec le Centre de formation de l’Institut national d’orientation culturelle (National Institute for Cultural Orientation Training School) à Lagos. Dans l’enseignement supérieur, de nombreuses écoles et universités forment des travailleurs culturels à la pratique et la théorie du patrimoine culturel immatériel. Ceux-ci deviennent à leur tour enseignants et formateurs pour les jeunes générations dans les écoles primaires et secondaires. Le MTCNO a formé des organisations non gouvernementales et certains membres des équipes d’inventaire à la procédure d’inventoriage. Il a organisé des programmes de renforcement des capacités et des ateliers sur la présentation de candidatures à l’inscription sur les Listes et sur la préparation de demandes d’assistance internationale.
Nombre d’organes et d’institutions susmentionnées entreprennent également des activités de documentation et conservent des collections d’archives. Les Archives nationales sont un dépositaire des matériels documentaires du patrimoine culturel immatériel de la nation ainsi que d’autres documents importants. En vertu de la Loi sur la liberté d’information (Freedom of Information Act), l’accès à toutes ces institutions, gouvernementales ou non, est garanti.
L’inventaire du patrimoine culturel immatériel se présente sous la forme d’un Inventaire des ressources culturelles nigérianes (Inventory of Nigerian Cultural Resources), géré par le DoC et établi par le NCOICH dont les membres sont des experts du patrimoine culturel immatériel issus du monde universitaire et des représentants des communautés, d’organisations culturelles parapubliques, de la Commission nationale nigériane pour l’UNESCO, d’organisations œuvrant dans les communautés et d’organisations non gouvernementales. Les principes de catégorisation de l’inventaire sont identiques à ceux de la Convention de 2003 et l’accent est mis sur la place centrale et essentielle des langues, vecteurs de transmission du patrimoine culturel immatériel. L’Inventaire est mis à jour à chaque fois que le DoC reçoit de la part d’une communauté une demande non incluse dans la liste indicative, les communautés identifient les nouveaux éléments à inclure et transmettent les détails au DoC. Des responsables culturels ainsi que des certains membres du NCOICH sont alors envoyés pour vérifier les demandes et confirmer que l’élément (les éléments) mérite (méritent) d’être inclus dans l’inventaire. Toutefois, le manque de ressources financières adéquates pour assumer ces responsabilités croissantes ont ralenti cette procédure. Les organisations non gouvernementales et des membres des communautés ont été formés à la procédure d’inventaire, certains étant recrutés en tant qu’assistants et coordinateurs de recherche, en charge de traiter directement avec les membres des communautés et de rassembler les données pour l’inventaire. La formation qu’ils reçoivent et le questionnaire conçu afin de les aider leur permettent d’identifier les éléments du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente et les éléments viables.
Les fêtes et festivals sont des événements importants pour assurer la reconnaissance, le respect et la mise en valeur du patrimoine culturel immatériel. Le Carnaval international d’Abuja se tient tous les ans et constitue une plateforme pour les 774 collectivités locales et les 36 états de la Fédération qui peuvent montrer et promouvoir leur patrimoine culturel immatériel. En outre, la Troupe nationale a été créée afin de donner aux Nigérians et à la communauté internationale un aperçu du patrimoine culturel immatériel nigérian. Certaines communautés célèbrent la fête de leur communauté et organisent divers concours culturels destinés à promouvoir et sauvegarder leur patrimoine commun.
Le Programme pour une éducation de base universelle rend obligatoire, au cours des neuf premières années scolaires, l’apprentissage par les enfants de la culture nigériane telle qu’elle s’exprime à travers la danse, les arts et l’artisanat, la musique, le folklore, les normes, les arts du spectacle, les ornements corporels, les costumes traditionnels, etc. Dans ce processus d’apprentissage, les langues vernaculaires servent de vecteur de transmission des connaissances. En conséquence, les élèves du primaire et du secondaire doivent apprendre au moins l’une des trois principales langues (yoruba, igbo ou haoussa), les formes du patrimoine culturel immatériel étant au cœur du programme d’enseignement de ces langues. Des concours sont organisés entre les élèves afin de renforcer leur compréhension des éléments du patrimoine culturel immatériel.
Le Nigeria a conclu des accords de coopération bilatérale, sous-régionale, régionale et internationale avec de nombreux pays. Ces accords permettent à chaque pays d’en savoir plus sur le patrimoine culturel immatériel des signataires et facilitent la participation d’autres pays africains et caribéens au Carnaval international d’Abuja. Le Centre pour la culture noire et la compréhension internationale (Centre for Black Culture and International Understanding) à Osogbo a accueilli en 2010 la Conférence mondiale des nationalités noires (Global Conference on Black Nationalities), en collaboration avec le Gouvernement de l’état d’Osun, à laquelle les Africains et la diaspora africaine ont participé et au cours de laquelle ils ont présenté leur patrimoine culturel immatériel. Le CBAAC (utilisé comme dépositaire du patrimoine des Africains et des Africains de la diaspora) entreprend actuellement plusieurs travaux de recherche sur le patrimoine culturel immatériel, en collaboration avec des institutions culturelles d’autres pays d’Afrique. De tels efforts contribuent à la création et au développement d’approches communes et interdisciplinaires pour sauvegarder le patrimoine culturel immatériel de l’Afrique.
Le Nigeria a trois éléments inscrits sur la Liste représentative : le patrimoine oral Gélédé (intégré en 2008, avec le Bénin et le Togo, après avoir été déclaré chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité en 2001) ; le système de divination Ifa (également intégré en 2008 après avoir été déclaré chef-d’œuvre en 2005) ; et le masque Ijele (2009). L’inclusion du Gélédé au calendrier culturel national du Nigeria a contribué à la promotion de l’élément tant au niveau national qu’international. Le Gélédé est également présenté au Festival international d’Abuja en novembre, le festival est diffusé à la télévision. Le public intéressé par l’Ijele appartient à toutes les strates de la société. Le mode traditionnel de transmission utilisé est tout à fait viable et le Gouvernement de l’état d’Anambra participe au financement du Festival du masque Ijele. L’Institut du patrimoine Ifa, un établissement d’enseignement supérieur, a été créé avec le soutien du Fonds en dépôt japonais de l’UNESCO pour la sauvegarde et la promotion du patrimoine culturel immatériel. L’Ifa y est enseigné et des spécialistes mènent des travaux de recherche afin de sauvegarder cet important corpus de connaissances autochtones d’Afrique de l’ouest. L’Institut a cinq facultés : l’école des études ifa, l’école de médecine yoruba, l’école de langues, l’école de musique et de danse et l’école de technologie autochtone. Elle propose également des cours pour former des spécialistes à la fabrication d’outils.

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