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28.06.2018 - Commission océanographique intergouvernementale

Soutenir et améliorer la qualité de vie des communautés de la Mer Jaune

© Jianguang Fang - Farme et produits AMTI, Baie de Sungo (Chine).

La Mer Jaune est le lieu de nombreux défis, au nombre desquels on compte la diminution des populations de poissons, le développement d’algues, la dégradation des habitats et le changement climatique. Un village de pêcheurs dans la Province de Shandong en Chine, montre toutefois que des solutions existent et qu’il est possible pour des communautés de protéger la biodiversité tout en bénéficiant de ressources de la mer de manière écologiquement durable.

La Chine et la Corée du Sud tentent de ramener les populations de poissons de la Mer Jaune à un équilibre durable. Cette démarche prend corps de multiples façons ; les Etats ont par exemple instauré un système de saisons de pêche, des rachats de bateaux de pêche, des restaurations de zones de reproduction ainsi que la création d’Aires Marines Protégées.

Dans ce contexte, l’aquaculture s’illustre également comme l’une des solutions majeures en face à la demande croissante en produits de la mer. Toutefois ses résultats sont partiels ; en effet les monocultures standard des fermes aquatiques rejettent de grandes quantités de déchets organiques, tels que des poissons non consommés ou des excréments de poissons, qui polluent l’environnement alentours, ayant pour conséquence l’eutrophication ou l’apparition de « zones mortes » ('dead zones') dans lesquelles aucune vie aquatique ne se maintient.

Il est attendu que l’industrie de l’aquaculture continue de se développer considérablement, jusqu’à représenter 60% de la consommation globale de produits de la mer à la fin de la prochaine décennie.

La solution pour la Mer Jaune : une aquaculture multitrophique intégrée

Fort heureusement, il existe une approche alternative appelée l’Aquaculture Multitrophique Intégrée (AMTI) dont le potentiel permettrait à la Mer Jeune ainsi qu’à d’autres Grands Ecosystèmes Marins de croître, d’une façon économiquement viable mais également dans le respect des objectifs de soutenabilité.

Comment fonctionne l’AMTI ? L’AMTI permet à différents niveaux trophiques de vivre en harmonie, en produisant de la nourriture et en recyclant naturellement les nutriments issus des fermes aquatiques. L’IMTA autorise un cycle de nutriments complet et une séquestration efficace du carbone.

De nombreuses études et observations nous démontrent que l’AMTI est pertinente d’un point de vue économique, social et environnemental. A titre d’exemple, l’Institut de recherche pour la pêche en Mer Jaune (YSFRI) de l’Académie Chinoise des Sciences de la Pêche, a observé que la valeur totale annuelle par hectare pour les varechs et les coquilles Saint-Jacques en production AMTI, était trois ou quatre fois plus grande que les valeurs combinées des deux espèces en production monoculture. D’autres études sur l’AMTI dans des régions plus éloignées de la Mer Jaune et conduites par l’Institut National des Sciences de la Pêche en Corée du Sud (NIFS) ont montré que le concombre de mer croissait quant à lui 2.7 fois plus vite, que le taux de survie des sébastes coréens avait augmenté de 33.4% et qu’aucune maladie touchant les poissons n’avait été enregistrée, comparé à un taux de maladie de 40% en monoculture.

Les belles opportunités offertes par les mers

Le petit village de pêcheur de Dongchu en Chine a illustré l’impact positif de l’AMTI. Cette activité a permis de créer 300 emplois saisonniers tout en maintenant une excellente qualité de l’eau. Cette AMTI réussie a également permis de libérer les potentiels du secteur du tourisme puisque le village compte aujourd’hui 15 000 visiteurs par an, qui bénéficient d’excellent produits de la mer issus de procédés respectueux de l’environnement, d’hébergements et d’hôtels gérés par les femmes de la communauté, et des paysages uniques de la Mer Jaune.

Il est toutefois certain que l’approche de l’AMTI ne peut faire l’économie des sciences. Monsieur Junwei, Chef du Village de Dongchu, a expliqué les pertes financières rencontrées dans les années 1990, les attribuant à l’absence de collaboration avec les scientifiques de l’YSFRI. La leçon retenue, le village a décidé de développer cette collaboration et de déployer l’AMTI à 13 000 hectares, permettant aujourd’hui une production annuelle de 80 000 MT de varechs sèches, 2000 MT d’ormeaux frais, 120 000 MT d’huitres, 10 000 MT de coquilles Saint-Jacques, 100 MT de poissons et 50 MT de concombres de mer.

“La clé de la réussite pour l’AMTI réside dans la compréhension de la capacité de charge des espèces élevées en ferme, qui peuvent se développer et croître dans un espace spécifique. » Dr. Fang Jianguang, Chercheur scientifique pour l’YSERI.

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Cet article a été écrit pour le projet GEF IW:LEARN, un projet global financé par le Fonds Mondial pour l’Environnement (FEM), mis en œuvre par le Programme des Nations Unies pour le Développement et le Programme des Nations Unies pour l’environnement et exécuté par la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l’UNESCO.

Cet article offre une illustration des actions conduites par les projets Eaux Internationales du FEM dans le cadre de la nouvelle stratégie établie pour le 7e réapprovisionnement du FEM (FEM-7).

Plus précisément, cet article met en lumière spécifiquement comment la mise en œuvre du SAP ('Strategic Action Plan') de l’écosystème marin de la Mer Jaune, répond au premier objectif de la stratégie : renforcer les opportunités de l’Economie Bleue. Dans le cadre du FEM-7, les investissements renforceront les opportunités de l’Economie Bleue en particulier pour les Etats, selon trois axes stratégiques : 1) soutenir la bonne santé des côtes et des écosystèmes marins ; 2) catalyser la gestion durable de la pêche ; 3) répondre au défi de réduction de la pollution dans les environnements marins.




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