L’éducation à la santé sexuelle et à la reproduction (ESSR), encore appelée Education complète à la sexualité (ECS), est une manière d’aborder l’enseignement de la sexualité et des relations interpersonnelles qui soit adaptée à l’âge, culturellement pertinente, fondée sur une information scientifiquement précise, réaliste et s’abstenant de jugements de valeur. En d’autres terme, l’Education complète à la sexualité est une stratégie effective pour réduire : les grossesses non désirées, la violence de genre, les infections sexuellement transmissibles et la transmission du VIH.

Au regard du taux de prévalence du VIH élevé et stagnant chez les jeunes (1,5% chez les jeunes de 15 à 24 ans) ainsi que la forte récurrence de grossesses précoces, au Gabon, le Système des Nations Unies avec comme chefs de file l’UNESCO, le FNUAP, l’UNICEF et l’ONUSIDA est engagé auprès du Gouvernement gabonais à une riposte forte particulièrement dans le système éducatif.  En octobre 2017, l’UNESCO a lancé le Projet de renforcement de l’ESSR au primaire complétant ainsi le niveau non couvert jusque-là. Car cette formation était essentiellement dispensée au secondaire et à l’université.

Les nouveaux travaux de révision suscités font suite à plusieurs observations sur les limites que présentent les curricula actuels, lesquels doivent répondre à une variété de principes internationaux. Madame Séraphine Memine Me Zue, Spécialiste Education du Bureau UNESCO à Libreville a ainsi présenté les cinq principes directeurs de l’Organisation pour la mise en œuvre d’un programme d’ESSR : Concevoir des programmes pertinents et adaptés aux contextes de mise en œuvre ; Savoir comment doter les jeunes de connaissances et compétences pour ces choix responsables ; Partager les faits et les recommandations issus de la recherche sur programmes efficaces ; Dissiper les fausses idées et les préoccupations concernant l’ESSR, en s’appuyant sur les faits et Mobiliser le soutien pour l'ESSR au niveaux des communautés et des écoles.

Ces principes permettent aux concepteurs de curricula, entre autres, de connaître pour chaque classe les thématiques à aborder, de mieux planifier et mettre en œuvre un programme d’ESSR, de connaître les stratégies d’enseignement et apprentissage adaptées et d’améliorer les connaissances attitudes et comportements des jeunes.

Contrairement à certaines fausses idées reçues, un programme d’ESSR permettra donc de faire reculer l’âge des premières relations sexuelles ; de réduire le nombre de partenaires sexuels et augmenter la pratique sexuelle à moindre risque (utilisation de préservatifs).