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03.05.2018 - Libreville Office

Journée mondiale de la liberté de la presse 2018 au Gabon : les professionnels de médias mettent en évidence les défis liés à la consolidation de l’Etat de droit et de la justice

Vue de quelques reporters durant la cérémonie d’ouverture - © UNESCO

La Maison Georges Rawiri a une fois de plus abrité les festivités marquant la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse au Gabon. Les professionnels de medias, les responsables des administrations publiques, les représentants des corps diplomatiques et du Système des Nations Unies s’y sont retrouvés, le 3 mai 2018, pour célébrer la 25ème édition, depuis son adoption par l’Assemblé générale des Nations Unies en 1993.

La Journée mondiale de la liberté de la presse est l’occasion, entre autres, de célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse, d’évaluer le niveau de la liberté de la presse à travers le monde, d’analyser et mettre en évidence les opportunités et défis relatifs au développement des médias et à la consolidation de la liberté de la presse, de défendre l’indépendance des médias et de rendre hommage aux journalistes qui ont perdu la vie dans l’exercice de leur profession.

A l’instar de la communauté internationale, elle a été célébrée au Gabon, cette année, sous le thème est “Médias, justice et état de droit : les contrepoids du pouvoir”.  Les festivités du siège du groupe Gabon Télévision, encore appelé Maison Georges Rawiri, se sont déroulées en trois phases : une cérémonie d’ouverture accompagnée d’une présentation inaugurale sur la thématique de la journée, des conférences-débats et recommandations et une cérémonie de clôture.

 

Vue d’une séquence de la cérémonie d’ouverture - © UNESCO

Lors de la cérémonie inaugurale, prenant la parole en premier, Monsieur Jean Yves Ntoutoume Nguema, représentant des professionnels des médias, a décrypté la thématique de la présente édition. Selon lui, « elle interpelle les uns et les autres sur la nécessité pour un pays d’avoir une presse libre, gage de bonne gouvernance. Une presse qui fonctionne sans crainte d’une justice parfois en forte collusion avec le pouvoir politique ». Il a ensuite égrainé les quelques défis auxquels sont confrontés les médias tant publics que privés du fait de la non mise en œuvre de plusieurs engagements de l’Etat. A titre d’exemples, il a cité le cas du Fonds national de la presse, de certaines dispositions des décrets réorganisant les médias publics, etc.

Dans son propos, Monsieur Vincenzo Fazzino, Représentant de l’UNESCO au Gabon, intervenant au nom du Coordonnateur résident du Système des Nations Unies au Gabon, a soutenu que l’apport des médias indépendants et leurs professionnels à la consolidation de l’état de droit et de la justice n’est plus à démontrer. « Car, dans un environnement où les valeurs de transparence, de responsabilité et de reddition des comptes sont érigées en normes dans la gestion de la chose publique, le rôle de garde-fou, généralement attribué aux médias, trouve un terreau fertile à leur plein réalisation, contribuant ainsi à améliorer la gouvernance publique et à renforcer l’état de droit ».

Ouvrant les travaux, Monsieur Chris Hermann Pounah, Directeur de cabinet, représentant le Ministre d’Etat, Ministre en charge de la communication, a dit qu’au Gabon, « les plus hautes autorités s’attèlent à ce que tous les pouvoirs, au sein de la nation, jouent véritablement leur rôle, y compris la presse, très souvent assimilée au 4ème pouvoir et dont le devoir est d’informer et d’éduquer ».

Dans la présentation inaugurale de Monsieur Elmoute Moutsiga Boulingui, Journaliste, Conseiller à la primature, il a fait un tour d’horizon de la thématique de la journée, dans une démarche de contextualisation tout en analysant l’effectivité et les conditions du statut de contrepoids du pouvoir attribué aux médias, à la justice et à l’Etat de droit. A partir d’exemples concrets au niveau national, tout en reconnaissant les limites de cette démarche empirique, il a pour sa part conclu que les médias, la justice et l’état de droit ne sont pas encore de véritables contrepieds du pouvoir politique au Gabon.

Dans la deuxième phase de la célébration, les participants ont échangé sur 3 sous-thématiques : (1) Liberté de la presse, accès à l’information et élections avec Monsieur Emmanuel Thierry KOUMBA, Enseignant à l’Université Omar Bongo ; (2) Le système judiciaire à l’appui d’un journalisme libre et sûr avec Monsieur Michel Yenot, Juriste et (3) La liberté d’expression en ligne: améliorer l’autoréglementation avec Monsieur François Djimbi, Rédacteur en chef de Gabonreview (média en ligne).

Le premier intervenant a fait remarquer que la Constitution et les lois gabonaises reconnaissent le droit à l'information et en organisent l'exercice, mais que, dans la pratique, ce droit est loin d'être respecté, dû à plusieurs obstacles d'ordre juridique, administratif, politique, économiques, et culturel. En outre, le deuxième a rappelé aux hommes et femmes de médias les lois qui les protègent tout en leur précisant qu’ils doivent respecter les règles d’éthique et de déontologie. Enfin, le troisième intervenant a dit qu’avec l’avènement d’internet et des réseaux, le métier de journaliste en ligne s’est proliféré d’où il est primordial pour la tutelle de réguler ce média afin que les professionnels s’approprient les bases de l’autorégulation.

Lors des débats qui ont suivis ces présentations, les professionnels des médias ont évoqué les différents maux qui freinent le développement de leur corporation en tête desquels leur manque de professionnalisme. Ainsi, ont-ils terminé cette séquence en dressant une liste de recommandations qu’ils devraient s’approprier en vue de s’améliorer et partager avec le Ministère en charge de la communication et l’UNESCO pour les accompagner dans leur développement.

La cérémonie s’est achevée avec la note de satisfaction de Monsieur Prosper Tonda Mabenda, Directeur Général Adjoint 1, représentant le Ministre en charge de la communication.




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