<
 
 
 
 
×
>
You are viewing an archived web page, collected at the request of United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization (UNESCO) using Archive-It. This page was captured on 20:54:12 Jul 05, 2018, and is part of the UNESCO collection. The information on this web page may be out of date. See All versions of this archived page.
Loading media information hide

Décision du Comité intergouvernemental : 9.COM 9.a.8

Le Comité,

  1. Prend note que la République bolivarienne du Venezuela a proposé la candidature de la tradition orale Mapoyo et ses points de référence symboliques dans leur territoire ancestral (n 00983) pour inscription sur la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente :

La tradition orale des Mapoyos et ses points de référence symboliques sur le territoire ancestral englobent un corpus narratif constituant la mémoire collective du peuple mapoyo. Elle est symboliquement et indissolublement liée à un certain nombre de sites sur le territoire ancestral, le long de l’Orénoque en Guyane vénézuélienne. Les détenteurs de la tradition racontent les récits pendant leurs activités quotidiennes. L’espace symbolique qui résulte de cette interaction est devenu la référence d’une histoire vivante reliant les Mapoyos à leur passé et leur territoire. La tradition touche à la structure sociale, aux connaissances, à la cosmogonie et aux histoires qui ont légitimé l’action des Mapoyos dans la naissance de la république vénézuélienne. Les anciens de la communauté sont désormais les principaux dépositaires des traditions orales des Mapoyos et de leur symbolisme. Plusieurs facteurs menacent toutefois la transmission aux nouvelles générations : l’émigration des jeunes aspirant à de meilleures opportunités éducatives et économiques, l’expansion des industries minières et l’exposition des jeunes à l’éducation publique formelle qui affaiblit l’utilisation de la langue mapoyo.

  1. Décide que, d’après l’information contenue dans le dossier, la candidature satisfait aux critères d’inscription sur la Liste de sauvegarde urgente suivants comme suit :

U.1 :  La tradition orale des Mapoyos et ses points de référence territoriaux sont liés à l’identité culturelle des Mapoyos, créant un réseau de relations entre la population et son environnement et favorisant l’harmonie et la cohésion sociales ;

U.2 :  En dépit des efforts des communautés, la viabilité de l’élément proposé est menacée par des facteurs tels que l’utilisation décroissante de la langue mapoyo en faveur de l’espagnol, l’immigration, l’empiètement foncier dû à l’expansion des industries minières et le développement des infrastructures ;

U.3 :  S’appuyant sur les initiatives passées et présentes, les mesures de sauvegarde proposées ont été initiées par la communauté, les institutions universitaires et les autorités nationales et sont destinées non seulement à améliorer la visibilité et veiller à la transmission de l’élément mais aussi à protéger l’environnement dans lequel les pratiques ont lieu ; elles sont accompagnées d’un calendrier cohérent et réaliste, en définissant clairement le rôle de chacun des acteurs ainsi que les ressources financières ;

U.4 :  L’élaboration de la candidature a bénéficié de la participation des membres de la communauté mapoyo dont le consentement libre, préalable et éclairé, est fourni ;

U.5 :  La tradition orale mapoyo et ses points de référence symboliques sur le territoire ancestral ont été inclus en 2012 dans l’Inventaire national du Venezuela et dans le Système d’enregistrement du patrimoine culturel du Venezuela, tous deux gérés par l’Institut du patrimoine culturel du Venezuela.

  1. Inscrit la tradition orale Mapoyo et ses points de référence symboliques dans leur territoire ancestral sur la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente ;
  2. Apprécie les efforts déployés par l’État partie pour sauvegarder le patrimoine vivant d’une petite communauté rurale soumise à une forte pression économique et sociale ;
  3. Note avec intérêt que la candidature met en avant le lien entre culture et nature ;
  4. Félicite l’État partie pour avoir soumis une candidature démontrant l’importance du patrimoine culturel immatériel pour le développement durable, le dialogue interculturel et la protection des droits de l’homme ;
  5. Encourage l’État partie à veiller à ce que les mesures de sauvegarde respectent les restrictions coutumières concernant les aspects sacrés et secrets de l’élément.

Top