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Rapport périodique sur la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel

La Convention précise dans son Article 29 que les États parties présentent au Comité des rapports sur les dispositions législatives, réglementaires ou autres prises pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel sur leurs territoires. Cette page présente les rapports périodiques et les échéances pour un pays : Inde (voir la situation de tous les États parties).

Les rapports périodiques permettent aux États parties d’évaluer leur mise en œuvre de la Convention et leurs capacités de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, de faire rapport sur leurs inventaires du patrimoine culturel immatériel, et de mettre à jour le statut des éléments inscrits sur la Liste représentative.


Sur la mise en œuvre de la Convention

Chaque État partie soumet son rapport périodique au Comité avant le 15 décembre de la sixième année suivant la date à laquelle il a déposé son instrument de ratification, d’acceptation ou d’approbation, et tous les six ans par la suite.

Un rapport sera à soumettre pour le 15/12/2023

Rapport soumis en 2017 et à examiner par le Comité en 2018

Rapport soumis le 15/12/2013 et examiné par le Comité en 2014 (dû originellement au 15/12/2011)

Résumé

L’organe national en charge de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel est le Ministère de la Culture (MdlC), qui a désigné certains organes autonomes qui interviennent spécifiquement dans le domaine du patrimoine culturel immatériel. Parmi ceux-ci, on citera avant tout la Sangeet Natak Akademi, une entité autonome engagée dans la sauvegarde et la promotion du patrimoine culturel traditionnel des arts du spectacle (danse, musique, théâtre, marionnettes classiques), de l’artisanat et des arts populaires indiens. L’Akademi a été désignée « agence de coordination » pour les candidatures indiennes aux différentes listes ainsi que pour d’autres actions telles que l’établissement et l’administration de l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel (voir ci-dessous). C’est également l’agence de coordination pour la mise en œuvre du « Projet de sauvegarde du patrimoine immatériel et des traditions culturelles diverses de l’Inde » (voir ci-dessous). La Sangeet Natak Akademi a également créé différents « kendras » (centres) en charge de la mise en valeur et la sauvegarde des éléments inscrits sur la Liste représentative ainsi que de la formation et la diffusion des connaissances les concernant. Le Centre national des arts Indira Gandhi, qui a un rayonnement national et des responsabilités dans tous les aspects de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, est un autre organe de premier plan.
La formation et la documentation sont assurées par ces deux organes et de nombreuses autres entités. L’Unité de documentation de l’Akademi a été fondée en 1953 dans le but de sauvegarder le patrimoine des arts du spectacle, en créant un fond documentaire audio, vidéo et photographique. Cette unité est vraisemblablement la première et la seule dans son genre spécialisée exclusivement dans la documentation audio et vidéo des traditions des arts du spectacle. De nombreuses autres institutions, tant au niveau national que local (énumérées dans le rapport soumis par l’Inde), sont également actives dans la documentation des éléments inscrits et du patrimoine culturel immatériel en général.
En ce qui concerne la réalisation de l’inventaire, la Sangeet Natak Akademi a également été désignée « centre de coordination » responsable de l’établissement et de l’administration de l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel (l’Inventaire). La première étape a été la création d’une Base de données nationale du patrimoine culturel immatériel qui met à disposition des liens vers de la documentation et du matériel audiovisuel pour chacun des éléments inscrits ainsi que pour d’autres éléments du patrimoine culturel immatériel. Les informations sur le patrimoine culturel immatériel font également partie d’une base de données plus importante établie à partir des données provenant d’institutions régionales réparties dans tout le pays, elle est le produit des connaissances des communautés. Un site relie les liens des archives et autres bases de données de différents bureaux subordonnés, bureaux affiliés et organes autonomes du Ministère de la Culture.
Les critères d’inclusion du patrimoine culturel immatériel dans l’Inventaire national sont directement liés à l’enregistrement des représentations : l’événement est consigné par écrit, avec la participation des artistes participants, de spécialistes et des parties prenantes. L’inventaire ne prend pas en considération la viabilité du patrimoine culturel immatériel menacé de disparition ou nécessitant une sauvegarde urgente. Les communautés culturelles participent à l’identification et la définition de l’élément lors de la phase de préparation de l’inventaire et durant sa mise à jour spécifique. Un certain nombre d’agences gouvernementales spécialisées et d’organisations non gouvernementales (la plupart concernées par des éléments particuliers inscrits) participent activement à l’identification et la définition du patrimoine culturel immatériel à inventorier. D’autres inventaires, dressés au niveau régional, s’intéressent plus particulièrement aux éléments inscrits dans la région.
Parmi les autres mesures de sauvegarde, le « Projet de sauvegarde du patrimoine immatériel et des traditions culturelles diverses de l’Inde » est d’une importance capitale. L’objectif de ce programme d’aide financière, administré par la Sangeet Natak Akademi, est de redynamiser et revitaliser différents groupes, institutions, individus, organes ne dépendant pas du MdlC, organisations non gouvernementales, chercheurs et spécialistes afin qu’ils puissent s’engager dans des activités ou projets visant à renforcer, sauvegarder et promouvoir le patrimoine culturel immatériel. Il s’agit là d’un des multiples programmes de subventions qui encouragent les artistes, praticiens, chercheurs et parties prenantes associées aux éléments inscrits, à organiser de nouvelles représentations, des séminaires et ateliers et à mettre en œuvre des études indépendantes. De tels programmes sont lancés tous les six mois et les artistes, chercheurs et spécialistes sont invités à soumettre leurs projets et propositions tout au long de l’année. Pour chaque programme, un comité d’experts est constitué, il examine la viabilité des projets proposés, les montants approuvés varient selon les programmes. Le Programme d’échange culturel inter-états est particulièrement pertinent car il offre des opportunités d’échanges culturels entre des populations de différentes parties de l’Inde afin qu’elles en sachent plus sur les arts du spectacle et la culture des autres populations. Ce programme permet également d’encourager la compréhension mutuelle et la reconnaissance entre des populations ayant des traditions, des coutumes et des cultures différentes.
Un ensemble de centres culturels régionaux vise à mettre en réseau et diffuser les activités culturelles dans l’Inde rurale, faisant ainsi la promotion de la diversité de ses arts et de son artisanat. Ces centres mettent tout particulièrement l’accent sur la participation des populations et la renaissance de formes d’art et d’artisanat en voie d’extinction. Le West Zone Cultural Center – WZCC (Centre culturel de l’ouest), situé à Udaipur, créé en 1986-1987 et destiné à fournir des installations pour le développement des arts du spectacle, des arts visuels, du travail littéraire et de formes d’art traditionnel et tribal dans l’ouest de l’Inde, est un exemple remarquable de cette démarche. Il fonctionne grâce à des subventions du MdlC (p. ex. pour ses activités de documentation, par un programme destiné aux jeunes artistes) et des fonds générés par d’autres sources (p. ex. des expositions, festivals, ateliers éducatifs, etc.). Le WZCC propose également le programme Guru Shishya Parampara qui accorde une aide financière et d’autres types de soutien à des maîtres transmettant leurs connaissances, et il abrite le musée de l’Institut de recherche tribal.
S’agissant de l’éducation, les artistes – professionnels ou débutants - bénéficient du Droit fondamental à l’éducation conformément au 86e amendement de la Constitution de l’Inde (12 décembre 2012). L’article 21A a été amendé afin d’introduire le Droit à l’éducation en tant que droit fondamental. À ce titre, tout citoyen indien qui le souhaite peut suivre une formation à l’art et aux connaissances liés à un élément inscrit. Comment évoqué précédemment, différents programmes proposés par le Gouvernement indien facilitent les projets de recherche soumis par des spécialistes et des praticiens. Différents programmes d’éducation non formelle répondent à des situations particulières. À titre d’exemple, on citera les programmes du centre Kerala Kalamandalam (considéré comme une université) de protection des espaces naturels et lieux de mémoire. En 1976, le Kalamandalam a construit un Koothambalam ou Natyagriha traditionnel, l’espace consacré aux représentations sacrées au sein d’un complexe de temples. De nos jours, les représentations du théâtre sanskrit Kutiyattam s’y déroulent encore et le lieu accueille le Kutiyattam Kendra.
Parmi les mesures mises en place pour assurer la reconnaissance, le respect et la mise en valeur du patrimoine culturel immatériel, le Gouvernement accorde son soutien à certains éléments inscrits (p. ex. Ramlila, le chant védique) au moyen de : différents projets destinés à sensibiliser les jeunes générations ; des programmes de formation ; des actions de renforcement des capacités et la protection des espaces naturels de l’élément. Les gouvernements des états et les organisations non gouvernementales soutiennent également la sensibilisation, les programmes de formation et le renforcement des capacités dans le domaine de la sauvegarde. Plusieurs portails et sites web ont été créés sur des plateformes de réseaux sociaux afin de promouvoir le patrimoine culturel immatériel. Afin de reconnaître le travail des praticiens du patrimoine culturel immatériel, le Prix de la Sangeet Natak Akademi a été remis à certains représentants (p. ex. la danse Chhau, le théâtre sanskrit Kutiyattam) mettant ainsi en valeur leur statut dans la société.
La coopération bilatérale, sous-régionale, régionale et internationale est également importante. La South Asian Association for Regional Cooperation – SAARC (Association de l’Asie du Sud pour la coopération régionale) propose un forum sur la coopération dans le domaine du patrimoine culturel immatériel ; parmi ses objectifs on peut citer la promotion d’une collaboration active et d’une assistance mutuelle dans le domaine culturel. Lors de son 13e sommet (2005), le rôle essentiel de la culture pour rassembler les populations de l’Asie du Sud a été reconnu, de même que le rôle vital joué par la coopération culturelle dans la transmission et le renforcement de l’identité distincte de l’Asie du Sud. Un Musée SAARC des textiles et de l’artisanat doit être créé en Inde et l’Agenda pour la culture, la protection, la conservation et la préservation du patrimoine culturel de l’Asie du Sud inclut le patrimoine culturel immatériel de l’Asie du Sud. Dans le cadre de l’ASEAN-India Free Trade Area – AIFTA (Zone de libre échange ASEAN-Inde) de 2010, des experts indiens ont été mandatés pour participer à deux festivals de l’ASEAN consacrés au patrimoine. La coopération internationale est également mise en œuvre sous l’égide du Conseil indien des relations culturelles qui permet de formuler et de mettre en œuvre des politiques en lien avec les relations culturelles extérieures de l’Inde et de promouvoir les échanges internationaux. Des accords d’échanges culturels ont été conclus avec les Pays-Bas et la Chine qui couvrent, par exemple, le patrimoine culturel immatériel et ses praticiens.
L’Inde fait ici rapport sur huit éléments inscrits sur la Liste représentative. La danse Chhau (inscrite en 2010) est mise en valeur avec l’organisation de représentations et de conférences et la diffusion d’un film. Les chants et danses populaires Kalbelia du Rajasthan (inscrites en 2010) sont également mis en avant par des représentations publiques. Le temple associé au Ramman (inscrit en 2009) étant le pivot de ce théâtre rituel, les populations locales et les agences du gouvernement de l’état contribuent à sa sauvegarde et assurent la reconnaissance et la mise en valeur de l’élément tout en garantissant son respect. En ce qui concerne le Mudiyettu, théâtre rituel et drame dansé du Kerala (inscrit en 2010), des efforts sont déployés pour faire reconnaître la valeur de l’éducation à la protection des espaces naturels et lieux de mémoire. Les principales troupes qui interprètent le Mudiyettu encouragent également les jeunes générations à s’impliquer dans la pratique de l’élément. L’École nationale de théâtre propose des cours sur la technique, la musique, les costumes et le maquillage du théâtre sanskrit Kutiyattam (incorporé en 2008 après avoir été proclamé chef d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité en 2001) et sur la fabrication de masques pour la danse Chhau (inscrite en 2010) enseignée par de célèbres praticiens. Les programmes et projets susmentionnés de soutien financier aux activités culturelles accordent la priorité aux éléments inscrits et les centres culturels régionaux sont des intermédiaires essentiels au niveau régional.

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