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Rapport périodique sur la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel

La Convention précise dans son Article 29 que les États parties présentent au Comité des rapports sur les dispositions législatives, réglementaires ou autres prises pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel sur leurs territoires. Cette page présente les rapports périodiques et les échéances pour un pays : Ouzbékistan (voir la situation de tous les États parties).

Les rapports périodiques permettent aux États parties d’évaluer leur mise en œuvre de la Convention et leurs capacités de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, de faire rapport sur leurs inventaires du patrimoine culturel immatériel, et de mettre à jour le statut des éléments inscrits sur la Liste représentative.


Sur la mise en œuvre de la Convention

Chaque État partie soumet son rapport périodique au Comité avant le 15 décembre de la sixième année suivant la date à laquelle il a déposé son instrument de ratification, d’acceptation ou d’approbation, et tous les six ans par la suite.

Un rapport sera à soumettre pour le 15/12/2020

Rapport soumis le 15/12/2014 et examiné par le Comité en 2015

Résumé

En Ouzbékistan, la coordination de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel au niveau national a été confiée au Centre scientifique méthodologique de l’art populaire, une entité du Ministère de la culture et des sports de la République d’Ouzbékistan (dit « Centre scientifique méthodologique). Au niveau régional, la coordination est assurée par les Centres régionaux scientifiques méthodologiques de l’art populaire. Le Comité des experts et de l’expertise historique et culturelle du patrimoine culturel immatériel est placé sous l’autorité du Centre scientifique méthodologique. En outre, un certain nombre d’organisations telles que les Centres culturels et de loisirs (894 centres) et l’Union des compositeurs de l’Académie des arts sont étroitement associées à la sauvegarde et à la promotion du patrimoine culturel immatériel.
Depuis la ratification de la Convention de 2003, l’Ouzbékistan a élaboré et mis en place un cadre législatif et politique pour la sauvegarde du patrimoine vivant, en amendant la Loi sur le patrimoine culturel préexistante, en adoptant un nouvelle loi (2009) et en mettant en œuvre le programme de l’État sur « la sauvegarde, la préservation et la popularisation du patrimoine culturel immatériel d’Ouzbékistan pour la décennie 2010-2020 » (« programme de l’État »).
En 2012, un Département de documentation spécialisé dans le patrimoine culturel immatériel a été créé, il dépend du Centre scientifique méthodologique. Ce département a été équipé de matériels modernes de traitement et d’archivage des informations. Les archives des institutions œuvrant dans le domaine du patrimoine culturel immatériel sont accessibles au grand public et des sites web spécialisés fournissent de nombreux éléments de documentation sur le sujet.
Des conférences internationales et nationales sont organisées tous les ans et des travaux de recherche scientifique sont menés. Afin d’étudier l’état actuel du patrimoine culturel immatériel, des missions ont été organisées en 2012 et en 2013. Une publication consacrée à l’art populaire a été éditée (Traditions orales du peuple ouzbèke) et une Anthologie de la musique traditionnelle est en cours de rédaction. Le Comité en charge de la coordination du développement de la science et des technologies octroie des subventions d’État pour la recherche dans les cinq domaines du patrimoine culturel immatériel.
L’Ouzbékistan a actuellement quatre inventaires qui sont régulièrement mis à jour : (1) Liste du patrimoine culturel immatériel pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ; (2) Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente ; (3) Liste nationale du patrimoine culturel immatériel (74 éléments inscrits) ; et (4) Listes régionales du patrimoine culturel immatériel (basées sur chacune des 14 régions administratives de l’Ouzbékistan avec environ 705 éléments inscrits). Toutes les listes sont structurées conformément aux cinq domaines définis par la Convention de 2003. Les principaux critères d’inclusion sont la viabilité, l’importance, la contribution au développement durable et la valeur. Tout individu et tout organe, gouvernemental ou non, peut soumettre des recommandations d’inclusion d’un élément dans les listes. Les recommandations sont évaluées par le Centre scientifique méthodologique (Centres scientifiques méthodologiques régionaux pour les listes régionales). Afin de prendre en considération la viabilité d’un élément, un domaine a été ajouté : «menacé de disparition et nécessitant une protection urgente ». Les listes sont mises à jour au moins tous les cinq ans. Elles peuvent l’être plus fréquemment lorsqu’il s’agit de patrimoine immatériel en danger.
Treize centres d’ « Art populaire et d’enrichissement culturel » font la promotion du patrimoine culturel immatériel dans les régions d’Ouzbékistan. Des festivals, des concours et des expositions sont régulièrement organisés par des organisations gouvernementales et non gouvernementales. La radio et la télévision nationales font la promotion du patrimoine vivant, et les chaines de télévision privées et régionales consacrent également un temps d’antenne conséquent à la promotion de ce patrimoine. Des programmes spéciaux radiophoniques et télévisés sont réalisés avec la participation des détenteurs et des experts. Des cinéastes et des dessinateurs ont produit des documentaires, des films et des dessins animés.
Afin de soutenir les groupes d’interprètes du patrimoine traditionnel, des festivals et des compétitions de folklore sont organisés, des groupes ethnographiques présentent leurs travaux, et des ensembles de chant et de danse, des ensembles de maqom, des artistes jouant sur des instruments de musique anciens et des groupes de marionnettes populaires se produisent régulièrement. Entre 2008 et 2012, de nombreux festivals internationaux ont été organisés par des organisations non gouvernementales et à but non lucratif.
Entre 2008 et 2014, un certain nombre de séminaires de renforcement des capacités ont été organisés pour les experts et les praticiens œuvrant dans le domaine du patrimoine culturel immatériel (dix séminaires internationaux, huit régionaux, quatorze nationaux et plus de trente séminaires locaux). Les professionnels sont formés à la gestion du patrimoine culturel immatériel par des collèges professionnels spécialisés et des lycées ainsi que par des instituts et des universités. Les détenteurs participent activement aux processus éducatifs et de formation. Certains établissements d’enseignement supérieur forment également des gestionnaires et des professionnels aux compétences liées à la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Parmi ces établissements, on citera : le Conservatoire national d’Ouzbékistan ; l’Institut national des arts et de la culture d’Ouzbékistan ; et l’École supérieure d’état de danse nationale et de chorégraphie de Tashkent.
Outre les cours dispensés par les établissements d’enseignement supérieur ci-dessus mentionnés, l’Institut national des arts et de la création Kamoliddin Bekhzod forme des responsables des beaux-arts, des arts populaires et de l’artisanat, l’Université nationale d’Ouzbékistan forme des spécialistes en art populaire et 15 universités et instituts pédagogiques forment des personnels à l’art populaire oral et à la musique populaire orale. Une formation de troisième cycle est dispensée dans ces institutions et dans des instituts de recherche scientifique (par ex. L’institut de langue et de littérature Alisher Navoi).
Après la ratification de la Convention, une politique visant à inclure les savoirs sur le patrimoine culturel immatériel dans le système éducatif a été lancée. Cette politique concerne tous les niveaux du système éducatif et s’inscrit dans le cadre du Programme d’État. La méthodologie pour l’enseignement du patrimoine culturel immatériel dans les écoles, qui a été élaborée dans le cadre d’un projet pilote de l’UNESCO dans la région Asie-Pacifique, a été testée dans deux établissements d’enseignement secondaire d’Ouzbékistan. Un manuel scolaire destiné aux élèves et un livre du professeur, conçus dans le cadre du projet pilote, ont été édités en trois langues (ouzbèke, russe et anglais), ils seront distribués dans toutes les écoles du pays en 2015.
S’agissant de la formation et de la transmission non formelle, l’Ouzbékistan maintient la tradition de transmission des savoirs de maître à apprenti. Il existe également un réseau d’institutions, principalement consacrées aux loisirs culturels et populaires (parc de loisirs, centres culturels, maisons de la jeunesse et centres créatifs pour les enfants) dans lesquelles des groupes constitués autour d’un intérêt commun pour la culture traditionnelle organisent des ateliers de transmission des savoirs et des pratiques : plus de 5 000 groupes d’amateurs existent dans environ 894 centres dans tout le pays et il est prévu que 278 écoles d’art et de musique pour enfants soient construites ou reconstruites d’ici la fin 2014. Elles s’intéressent tout particulièrement à la musique, aux chansons et aux danses populaires ainsi qu’à l’artisanat traditionnel. La plupart des enseignants des ces institutions sont des détenteurs. Environ 211 centres Barkamol avlod (Génération bénéficiant d’un développement harmonieux) financés par l’État forment plus de 70 000 étudiants au patrimoine culturel immatériel dans le cadre de 2 919 cercles artistiques.
S’agissant de coopération bilatérale, sous-régionale, régionale et internationale, les institutions et organisations nationales coopèrent étroitement avec le Bureau de l’UNESCO à Tashkent afin d’organiser des séminaires, des missions de recherche et des projets conjoints. À titre d’exemple, on citera une mission de documentation de la musique Karakalpak, menée en 2010 et coparrainée par l’Ambassade de France en Ouzbékistan, qui a débouché sur la production d’un DVD multimédia, L’Ouzbékistan a également coopéré avec d’autres pays d’Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan et Turkménistan), les Instituts de l’UNESCO et les centres de catégorie 2 (IICAS, IRCI, ICHCAP), le Centre culturel de l’Asie et du Pacifique pour l’UNESCO (ACCU) et les Bureaux de l’UNESCO à Tashkent et à Bangkok (par ex. la coopération, depuis 2014, avec les centres ICHCAP à Séoul et IRCI à Tokyo, sur un projet d’étude des valeurs créatives de l’art populaire des récits épiques et des narrateurs en Asie centrale). Avec le Pakistan, le Viet Nam et les Palaos, l’Ouzbékistan a participé au projet pilote « Promouvoir le patrimoine culturel immatériel auprès des éducateurs afin de renforcer l’éducation pour développement durable », coordonné par le Bureau de l’UNESCO à Bangkok.
À ce jour, cinq éléments ouzbèkes, dont deux éléments multinationaux, sont inscrits sur la Liste représentative : l’espace culturel du district de Boysun (2008, initialement proclamé Chef d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité en 2001), la musique Shashmaqom (2008, inscription multinationale avec le Tadjikistan, également proclamé initialement Chef d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité en 2003), le Katta Ashula (2009), Novruz, Nowrouz, Nooruz, Navruz, Nauroz, Nevruz (2009, inscription multinationale avec l’Azerbaïdjan, l’Inde, La République islamique d’Iran, le Kirghizistan, le Pakistan et la Turquie) et l’askiya, l’art de la plaisanterie (2014). Les quatre premiers éléments sont traités dans le présent rapport. L’askiya, l’art de la plaisanterie, élément inscrit en novembre 2014 sera traité dans le prochain rapport de l’Ouzbékistan.

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