État de conservation
Tombes des rois du Buganda à Kasubi
(Ouganda)
Facteurs affectant le bien en 2018*
- Activités de gestion
- Infrastructures de transport de surface
- Système de gestion/plan de gestion
- Autres menaces :
Incendie
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Destruction suite à un incendie du Muzibu Azaala Mpanga
- Infrastructures de transport de surface : projet d'élargissement de Masiro Road
- Système de gestion/plan de gestion : absence d’un plan directeur et d’un plan de gestion complet incluant un plan détaillé pour la gestion des risques de catastrophes et un plan de gestion du tourisme
- Activités de gestion : structure de gestion
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
Incendie ayant entraîné la destruction d’une partie du bien.
Etat de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril
Adopté, voir page https://whc.unesco.org/fr/decisions/4351
Mesures correctives pour le bien
Adoptées, voir page https://whc.unesco.org/fr/decisions/4351
Calendrier pour la mise en œuvre des mesures correctives
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2018
Montant total accordé : 2011-2012 : 68 365 dollars EU du fonds-en-dépôt japonais pour une mission d’évaluation d’experts ; 2013-2016 (projet en suspens en attendant la réalisation du plan directeur) : 650 000 dollars EU du fonds-en-dépôt japonais pour le projet : assistance technique et financière pour la reconstruction du Muzibu-Azaala-Mpanga, chef-d’œuvre architectural des tombes des rois du Buganda à Kasubi, Ouganda, site du patrimoine mondial en péril ; 2017 : 5 400 dollars EU du Fonds du patrimoine mondial pour une consultation de l’ICOMOS sur la finalisation de l’élaboration du plan directeur
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2018
Demandes approuvées : 4
(de 1998-2018)
Montant total approuvé : 135 363 dollars E.U.
2018 | Restoration of the Bujjakukula (Gate House) at the ... (Approuvé) | 24 071 dollars E.U. |
2010 | Strategic plan for the reconstruction of burnt Kasubi ... (Approuvé) | 71 342 dollars E.U. |
2005 | Kasubi Tombs, World Heritage Site Uganda, Research ... (Approuvé) | 19 950 dollars E.U. |
1998 | Training for the conservation and maintenance of Kasubi ... (Approuvé) | 20 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2018**
Avril 2010, août 2011, novembre 2011 et août 2013 : mission du Centre du patrimoine mondial ; novembre 2010 : mission conjointe de suivi réactif UNESCO/ICOMOS/ICCROM ; avril 2012 : mission conjointe de suivi réactif ICOMOS/ICCROM ; février 2015 : mission conjointe de suivi réactif UNESCO/ICOMOS/ICCROM ; depuis 2014 : missions régulières du Bureau de l’UNESCO à Nairobi
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2018
Le 28 février 2018, l'État partie a soumis un rapport sur l'état de conservation du bien, disponible à http://whc.unesco.org/fr/list/1022/documents/, qui fait état de ce qui suit :
- la reconstruction du Muzibu-Azaala-Mpanga a progressé et l'installation du plafond est en cours. Le processus de reconstruction est en bonne voie et suit le calendrier soumis par l'État partie avec son rapport de 2017 sur l'état de conservation. L’installation de l'équipement anti-incendie, tributaire du déblocage du fonds-en-dépôt japonais (JFiT) et des fonds pour les projets extrabudgétaires, est essentielle dans le cadre de ce processus ;
- la préparation du Plan de gestion des risques de catastrophe est en cours. Après examen par les Organisations consultatives, le dispositif de prévention des incendies a été adapté dans sa conception et attend l'approbation du plan directeur et le déblocage des fonds extrabudgétaires du JFiT avant de pouvoir être mis en œuvre ;
- un Plan directeur (2018-2028) est en cours d'élaboration par l'État partie en coopération avec le Royaume du Buganda, l'Autorité de la capitale Kampala (KCCA), les gardiens des tombes, la communauté du quartier et les chercheurs de l'Université Makerere. L'élaboration du plan a progressé sous l’égide du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives. Le projet de plan comprend différents éléments : un plan de reconstruction, de restauration et de reconstitution, un plan de gestion des risques et des catastrophes, un plan pour le tourisme et l'éducation, les besoins des gardiens et le développement matériel du bien. En prévision du plan et conformément à la décision 41 COM 7A.31, tous les nouveaux développements, à l'exception de la reconstruction du Muzibu-Azaala-Mpanga, ont été suspendus ;
- l'État partie a soumis un organigramme qui présente la structure de gestion modifiée, comprenant le Conseil du tourisme du patrimoine du Buganda nouvellement constitué. Le Comité technique national temporaire, convoqué pour superviser la reconstruction du Muzibu-Azaala-Mpanga, est devenu une équipe de gestion permanente et ses membres représentent les gardiens traditionnels, le Royaume du Buganda, le Ministère du tourisme, de la faune et des antiquités, la Commission nationale pour l'UNESCO et l'Université Makerere. Ce comité aura des responsabilités en matière de supervision, de conseil et de coordination ;
- les calendriers soumis par l'État partie avec son rapport de 2017 sur l'état de conservation sont réalisables, sous réserve que les fonds soient disponibles ;
- l'état de conservation du Bujjabukula (maison de l’entrée du site) se détériore rapidement. L'État partie note que les travaux de stabilisation et de restauration doivent commencer, parallèlement à la poursuite de la reconstruction du Muzibu-Azaala-Mpanga. Pour cette raison, une demande d'assistance internationale a été soumise par l'État partie au Centre du patrimoine mondial pour la restauration du Bujjabukula ;
En avril 2018, l'État partie a également soumis une matrice pour les mesures correctives et le calendrier de mise en œuvre de l'état de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) ainsi qu'un plan de travail.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2018
- Analyse et conclusions du Centre du patrimoine mondial, de l’ICOMOS et de l’ICCROM
L'État partie s’est penché sur de nombreux facteurs affectant le bien, y compris la reconstruction du Muzibu Azaala-Mpanga, l'élaboration d'un système de gestion opérationnel et d'un plan directeur pour le bien. L'État partie a également été en contact permanent avec l'UNESCO et les Organisations consultatives concernant l’équipement anti-incendie et l'élaboration d'un plan de gestion des risques de catastrophe et d'un plan directeur. L’avancement de ce dernier est suffisant pour que le plan directeur soit achevé en 2018.
La structure de gestion révisée intègre désormais différents acteurs importants, notamment les gardiens et artisans traditionnels, et inclut le Royaume du Buganda et les chercheurs universitaires comme parties intégrantes de l'équipe de gestion. La décision de prolonger indéfiniment la durée de vie du Comité technique national dans la structure de suivi et de gestion est la bienvenue, car cela va renforcer la gestion du bien. Bien que l'État partie ne fasse pas explicitement état des progrès accomplis à ce jour dans la réalisation du DSOCR, la nouvelle structure de gestion et le projet de plan de gestion amélioreront le rôle et le profil des gardiens et des artisans dans leur connaissance des pratiques traditionnelles. Le nouveau plan comprend une stratégie de gestion des risques de catastrophe et une stratégie de renforcement des capacités et vise à intégrer localement les valeurs du bien. Le Bureau régional de l'UNESCO pour l'Afrique de l'Est a joué un rôle essentiel et constant de soutien et d'orientation pour l'élaboration de ces plans et stratégies.
Les délais soumis en 2017 pour l'achèvement de la reconstruction du Muzibu-Azaala-Mpanga restent réalisables. Toutefois, la détérioration du Bujjabukula est très préoccupante. Les Organisations consultatives partagent le sentiment d'urgence de l'État partie concernant la stabilisation et la restauration de cette structure très importante. Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives ont discuté de la demande d'assistance internationale lors de la réunion du panel. Après avoir vérifié qu'il y avait assez de matériaux et de compétences pour travailler à la fois sur le Muzibu-Azaala-Mpanga et le Bujjabukula, une recommandation positive a été émise et la demande a été approuvée en avril 2018.
Le processus du plan directeur a conduit à la modification ou à la suppression d’un certain nombre de propositions inappropriées pour le bien et a contribué à sensibiliser l'Autorité de la capitale Kampala à l'importance de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien. Une fois achevé, le plan directeur devra être intégré dans les politiques et les plans de la ville. Il subsiste de nombreuses questions à l'échelle urbaine, comme la gestion de la zone tampon, ses densités urbaines et le développement des routes Masiro et Hoima. Les recherches menées sur les matériaux et techniques traditionnels de Ganda devraient se poursuivre sans relâche, et des efforts supplémentaires devraient être faits pour documenter et diffuser les résultats de ces recherches.
Décisions adoptées par le Comité en 2018
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Adoptée
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Projet de décision
Projet de décision : 42 COM 7A.16
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/18/42.COM/7A.Add,
- Rappelant la décision 41 COM 7A.31, adoptée à sa 41e session (Cracovie, 2017),
- Se félicite de l’avancement de la reconstruction du Muzibu-Azaala-Mpanga et du fait que les travaux sont en voie d’être achevés en 2019, et note qu'il est important que des fonds issus du projet extrabudgétaire japonais soient débloqués d'urgence afin de mettre en œuvre le système de gestion des catastrophes ;
- Se félicite également de l’avancement de l'élaboration d'une stratégie de gestion des risques de catastrophe, d'une structure de gestion appropriée, d'un projet de plan de gestion et d'un projet de plan directeur, en coopération avec l'Office du patrimoine et du tourisme du Royaume du Buganda, les gardiens traditionnels, les architectes connaissant les pratiques de construction traditionnelles et les représentants du ministère du tourisme, de la faune et des antiquités, et félicite l'État partie pour le climat de coopération dans lequel ces plans, stratégies et systèmes ont été élaborés ;
- Se félicite en outre des progrès réalisés pour soumettre une matrice avec les mesures correctives et le calendrier de mise en œuvre de l'état de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR), ainsi qu'un plan de travail ;
- Reconnaît la contribution constructive de toutes les parties, y compris les agents gouvernementaux et non gouvernementaux, à l’accomplissement des progrès réalisés à ce jour ;
- Encourage l'État partie et toutes les parties concernées par la gestion et l'utilisation du bien à poursuivre activement leur engagement, avec l'appui et les conseils des Organisations consultatives, en vue de mettre en œuvre ces stratégies et plans dans les meilleurs délais et d’atteindre le DSOCR dès que possible.
- Exprime cependant sa préoccupation devant la détérioration rapide du Bujjabukula, et reconnaît également la volonté de l'État partie de s'attaquer à l'état de conservation de cette structure très importante ;
- Demande à l'État partie :
- de rechercher et de documenter de toute urgence le Bujjabukula, sa construction et les divers éléments qui le composent,
- d’élaborer de toute urgence des plans de stabilisation et de restauration, pour soumission aux Organisations consultatives,
- d’effectuer la stabilisation et la restauration du Bujjabukula dès que possible tout en poursuivant parallèlement le processus de reconstruction du Muzibu-Azaala-Mpanga ;
- Demande également à l'État partie de continuer à élaborer des orientations pour la zone tampon du bien et de réévaluer et aligner le développement des routes Masiro et Hoima sur les valeurs pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial, et de refléter dûment la dimension urbaine du bien et de sa VUE dans les politiques, mesures et outils adoptés par l'État partie et l'Autorité de la capitale Kampala, afin d’assurer de manière adéquate sa conservation, en utilisant si nécessaire l'approche préconisée par la Recommandation sur les paysages urbains historiques (2011) ;
- Demande en outre à l'État partie de tenir le Centre du patrimoine mondial informé de toute modification du calendrier de 2017 fixant l’atteinte du DSOCR ;
- Demande par ailleurs à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2019, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 43e session en 2019 ;
- Décide de maintenir Tombes des rois du Buganda à Kasubi (Ouganda) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.