État de conservation
Zone archéologique de Chan Chan
(Pérou)
Facteurs affectant le bien en 2018*
- Activités illégales
- Eau (pluie/nappe phréatique)
- Identité, cohésion sociale, modifications de la population locale / des communautés
- Système de gestion/plan de gestion
- Autres menaces :
Détérioration continue des structures architecturales en terre et des surfaces décorées en raison du manque de conservation et d’entretien
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Identité, cohésion sociale, modifications de la population locale / des communautés
- Activités illégales
- Système de gestion/plan de gestion
- Eau (pluie/nappe phréatique)
- Détérioration continue des structures architecturales en terre et des surfaces décorées en raison du manque de conservation et d’entretien
- Occupation illégale du bien
- Activités agricoles non réglementées
- Élévation du niveau de la nappe phréatique
- Retard dans la mise en œuvre de mesures de protection (législation et règlementations déjà votées par les autorités nationales)
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
- État de conservation fragile des structures en terre et des surfaces décorées en raison de conditions climatiques extrêmes (phénomène d’El Niño) et autres facteurs environnementaux
- Système de gestion inadapté en place
- Insuffisances des capacités et des ressources pour la mise en œuvre des mesures de conservation
- Élévation du niveau de la nappe phréatique
Etat de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril
Adopté, voir page https://whc.unesco.org/fr/decisions/4647
Mesures correctives pour le bien
Adoptées, voir page https://whc.unesco.org/fr/decisions/4647
Calendrier pour la mise en œuvre des mesures correctives
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2018
Demandes approuvées : 5
(de 1987-1998)
Montant total approuvé : 118 700 dollars E.U.
1998 | Master Plan for Chan Chan Archaeological Zone (Approuvé) | 8 700 dollars E.U. |
1997 | Emergency assistance for the Archaeological Zone of ... (Approuvé) | 50 000 dollars E.U. |
1997 | Technical advice for the preparation of an Integral ... (Approuvé) | 20 000 dollars E.U. |
1994 | Regional and International Course on the Conservation ... (Approuvé) | 20 000 dollars E.U. |
1987 | Consultancy and equipment for the safeguarding of Chan ... (Approuvé) | 20 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2018**
1997 : mission ICOMOS ; février 2007 : mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS et ICCROM ; novembre 2010 et décembre 2014 : missions conjointes de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2018
L’État partie a soumis le 24 janvier 2018 un rapport sur l’état de conservation, dont un résumé est disponible à http://whc.unesco.org/fr/list/366/documents/, qui répond comme suit aux trois principaux problèmes que le Comité avait identifiés dans ses décisions précédentes :
- La version actualisée du plan directeur pour la conservation et la gestion de l’ensemble archéologique de Chan Chan a été approuvée par tous les services techniques du ministère de la Culture et l’approbation ministérielle finale est en cours de publication ;
- La délimitation formelle de la zone tampon et l’élaboration de ses mesures réglementaires sont toujours suspendues à la réponse du service de gestion du plan d’urbanisme de la municipalité provinciale de Trujillo ;
- La présidence du Conseil des ministres a émis plusieurs observations sur la faisabilité de la mise en œuvre du projet de réglementation de la loi 28261, qui traitera le problème des occupations illégales. Le ministre de la Culture a réagi en mettant sur pied une équipe spéciale le 18 décembre 2017, équipe spéciale qui déterminera l’applicabilité de la loi dans les 140 jours suivant cette date.
Par ailleurs, l’État partie signale la mise en œuvre des mesures correctives comme suit :
- Les projets d’investissements publics (PIP) mis en œuvre en 2017 comprenaient des études, des actions de conservation et d’amélioration, avec des travaux de récupération et de restauration à Huaca Toledo, dans l’ensemble Chayhuac An et son mur d’enceinte, dans l’ensemble Martinez de Compañón et dans l’ensemble Utzh An et son mur d’enceinte ;
- Le Centre panaméricain de conservation des sites du patrimoine en terre (PCCEHS) a mis en œuvre un programme complet de recherche, grâce au Laboratoire sur l’architecture en terre, afin d’améliorer le contrôle de la qualité des matériaux utilisés lors des interventions de conservation. Ce programme vise à étudier les matériaux et techniques relatifs aux constructions situées dans les différents secteurs de l’ensemble patrimonial. D’autres activités ont été menées en matière de suivi des conditions météorologiques, de collecte de la documentation, de projets de cartographie et de programmes de formation pour améliorer les capacités des personnes responsables de la documentation physique et virtuelle ;
- Les activités de sensibilisation ont compris des programmes éducatifs destinés à la population locale, y compris les étudiants, les enseignants et le personnel administratif des institutions et associations éducatives situées aux abords du bien (ces activités ont profité à plus de 5 000 participants en 2017), en plus de la promotion des traditions et des connaissances historiques (y compris une formation à la fabrication de bateaux traditionnels, les caballitos de totora) ;
- La mise en œuvre des actions relatives au plan directeur existant a continué, dont l’usage public, la gestion des risques et le développement d’activités muséales, ainsi que la maîtrise des occupations illégales, de l’empiétement et de la pression urbaine ;
- S’agissant de l’approbation et de la mise en œuvre des PIP en 2017, des ressources financières appropriées d’un montant de plus de 11 millions de sols ont été allouées.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2018
L’État partie devrait être félicité pour les nombreuses activités mises en œuvre en 2017 et les ressources considérables qui ont été dégagées pour la conservation et la gestion du bien. Cela montre le fort engagement de l’État partie en faveur de la mise en œuvre et de la mise à disposition de ressources financières pour le programme de mesures correctives.
Une mention particulière concerne les PIP, qui fournissent un soutien financier important à la recherche, à la conservation et aux programmes d’amélioration ciblés sur les travaux de récupération et de restauration au sein de l’ensemble. Les activités de recherche et de suivi du PCCEHS sont particulièrement pertinentes en matière de suivi des conditions météorologiques et de leur impact sur l’architecture en terre, ainsi que pour déterminer les meilleurs matériaux et pratiques de conservation à mettre en œuvre au sein de l’ensemble patrimonial. L’application de nouvelles technologies en matière de cartographie et de documentation, comme l’utilisation de drones, est remarquable.
Les programmes de communication destinés aux institutions éducatives et à l’implication des populations voisines sont accueillis favorablement afin de renforcer l’appropriation culturelle des valeurs qui soutiennent la VUE du bien, comme l’organisation d’ateliers dirigés par les artisans qui fabriquent les bateaux de totora, établissant un lien direct avec les villages avoisinants et impliquant Huanchaco, où les pêcheurs utilisaient quotidiennement ces embarcations.
On notera toutefois qu’aucune avancée substantielle n’a eu lieu s’agissant de la mise en œuvre des trois principaux problèmes identifiés par le Comité dans sa décision 41 COM 7A.26, à savoir :
- L’adoption du plan directeur révisé, en attente de l’approbation formelle du ministre de la Culture ;
- La délimitation et la réglementation de la zone tampon, qui sont toujours suspendues à la réponse du service de gestion du plan d’urbanisme de la municipalité provinciale de Trujillo depuis avril 2016 ;
- L’approbation de la réglementation de la loi 28261 concernant les occupations illégales, qui est maintenant conditionnée aux conclusions de l’équipe spéciale qui étudiera la faisabilité de leur mise en œuvre.
Des éléments essentiels du programme de mesures correctives n’ont pas été mis en œuvre depuis plusieurs années. Sans ces éléments, l’état de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine en péril (DSOCR) ne peut être atteint. Il est par conséquent recommandé que le Comité prie à nouveau instamment l’État partie de traiter ces problèmes de toute urgence. En l’absence de règlement avéré de ces problèmes, le Comité ne pourra pas estimer dans quelle mesure le DSOCR, comme défini dans sa décision 36 COM 7A.34, aura été atteint.
Il est également recommandé que le Comité demande à l’État partie d’inclure dans son prochain rapport sur l’état de conservation une évaluation du niveau de mise en œuvre avéré de toutes les mesures correctives, telles qu’adoptées dans la décision 36 COM 7A.34.
Décisions adoptées par le Comité en 2018
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Adoptée
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Projet de décision
Projet de décision : 42 COM 7A.11
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/18/42.COM/7A,
- Rappelant la décision 41 COM 7A.26 adoptée à sa 41esession (Cracovie, 2017),
- Félicite l’État partie pour les avancées importantes dans la mise en œuvre de la majeure partie du programme de mesures correctives, et demande à l’État partie de poursuivre ses efforts ;
- Accueille favorablement les activités de recherche et de suivi du Centre panaméricain de conservation des sites du patrimoine en terre (PCCEHS), et la mise en œuvre d’un nombre important de projets de conservation, d’activités de sensibilisation du public et de communication avec les institutions éducatives et la population dans le voisinage du bien ;
- Prie instamment le ministre de la Culture d’approuver formellement le plan directeur, et demande également à l’État partie d’en informer immédiatement le Centre du patrimoine mondial ;
- Exprime sa plus grande préoccupation quant aux reports répétés concernant la délimitation formelle et de la réglementation de la zone tampon proposée en raison de l’absence de réponse du service de gestion du plan d’urbanisme de la municipalité provinciale de Trujillo, ainsi que de la mise en œuvre de la loi 28261 qui doit répondre au problème d’occupation illégale, qui sont des éléments essentiels du programme de mesures correctives, comme adopté dans la décision 36 COM 7A.34;
- Prie aussi instamment l’État partie, une nouvelle fois, de traiter ces problèmes de toute urgence ;
- Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2019, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, ainsi qu’une évaluation du niveau de mise en œuvre effectif de toutes les mesures correctives, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 43e session en 2019 ;
- Décide de maintenir Zone archéologique de Chan Chan (Pérou) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.