Le 6 avril 2018, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien, disponible à http://whc.unesco.org/fr/list/373/documents. Le rapport présente des informations actualisées sur le projet d’amélioration de la route A303 qui traverse Stonehenge, une des composantes du bien, et sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre des recommandations des missions de conseil de 2015 et 2017. En outre, le rapport, disponible à l’adresse web susmentionnée, présente les raisons pour lesquelles l’option de voie en surface au sud du bien (F10) a été rejetée, et celles pour lesquelles on estime que les options de tunnel plus long ne sont réalisables.
La position de l’État partie demeure inchangée, à savoir un tunnel à deux tubes, avec des routes d’accès à deux fois deux voies à chaque extrémité du tunnel, serait bénéfique car il permettrait de supprimer la voie en surface dans les parties centrales du bien. En réponse à la décision du Comité 41 COM 7B.56 et aux réactions des agences d’État en charge du patrimoine et d’autres acteurs, le projet a été modifié et, en septembre 2017, l’État partie a annoncé que l’ « itinéraire retenu » était constitué d’un tunnel double d’une longueur d’environ 3,3 km, avec une courte partie couverte, et de plus de 2 km de route à deux fois deux voies en tranchée avec des ponts terrestres. L‘entrée demeure à l’est de l'Avenue et l’entrée ouest est plus près du tracé actuel de l’A303, sur le territoire du bien. Sur l’invitation de l’État partie, une troisième mission de conseil Centre du patrimoine mondial/ICOMOS s’est rendue sur le territoire du bien du 5 au 7 mars 2018 et s’est principalement intéressée à ce qui est désormais appelé la « proposition de projet » qui a fait l’objet d’une consultation publique entre février et avril 2018. Les procédures réglementaires prévoient que les recommandations de la mission de conseil et les décisions du Comité seront prises en considération avant qu’une demande d’autorisation d’aménagement de grand projet d’infrastructure (Development Consent Order – DCO) ne soit soumise.
Des progrès sont également notés dans le traitement de plusieurs autres questions, avec notamment l’établissement d’un Conseil du site du patrimoine mondial de Stonehenge et Avebury ; une étude du cadre du bien menée dans le contexte du « Cadre de développement local et Stratégie du Wiltshire » ; le développement de techniques pour traiter les menaces que constituent les cultures et les animaux fouisseurs ; des stratégies pour la circulation automobile à Avebury, une des composantes du bien ; un schéma directeur pour le projet de développement et d’aménagement de « Boscombe Down » ; et des avancées dans le projet de développement et d’aménagement militaire au nord de Stonehenge à Larkhill Garson.
Par rapport aux précédents projets, on constate des améliorations dans la « proposition de projet » pour la transformation de l’A303, qui permettrait également d’améliorer la situation actuelle dans le centre du bien. Des enquêtes et évaluations complémentaires ont déterminé que l’option de voie terrestre au sud du bien (F10) n’était pas viable en raison de plusieurs facteurs, notamment les impacts du projet sur les zones dites « de beauté naturelle et les zones spéciales de conservation».
La mission de 2018 a conclu que l’enquête rigoureuse, le diagnostic, la conception itérative et la procédure d’évaluation du projet avaient révélé que si la solution du tunnel devait être choisie, la longueur actuellement envisagée pour l'ouvrage n’était pas adéquate pour assurer la protection de l’authenticité, de l’intégrité et de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien. La meilleure option (en matière de protection de la VUE) serait une voie en surface qui redessinerait complétement le tracé de l’A303 autour de Stonehenge, une des composantes du bien, et permettrait la fermeture de la partie existante de l’A303 qui traverse le bien. Si une voie en surface n’était pas possible, il conviendrait d’envisager un tunnel plus long qui supprimerait la route à deux fois deux voies prévue dans le périmètre du bien ou au moins en réduirait la longueur de façon substantielle, et ce, afin d’éviter un impact sur l’intégrité, l’authenticité et la VUE du bien.
La mission de 2018 a reconnu que l’emplacement choisi pour l‘entrée est du projet était celui ayant le moindre impact possible près de la limite du bien, compte tenu des contraintes imposées par les attributs du bien, les autres sites importants aux alentours et les particularités topographiques et environnementales. Toutefois, l’entrée de tunnel située beaucoup plus à l’est, entièrement à l’extérieur du bien, permettrait de mieux protéger sa VUE de l’impact de la route à deux fois deux voies nécessaire à la réalisation du projet. L’emplacement de l’entrée ouest implique qu’une partie de la route à deux fois deux voies en tranchée empiète sur le territoire du bien. En conséquence, si le projet de tunnel devait se poursuivre, l’entrée ouest devrait être déplacée au delà de la limite ouest du bien afin d’éviter que la route à deux fois deux voies n’empiète sur cette partie du bien.
L’État partie et ses agences devraient poursuivre l’étude du projet de façon méticuleuse et attentive afin d’être certains que la meilleure solution pour l’élargissement de l’A303 est identifiée et mise en œuvre. S’il était donné suite à la « proposition de projet » de tunnel, sa conception devrait être affinée et le respect de la VUE du bien devrait prévaloir sur toute échéance préalablement fixée. Pour ce projet, les processus de prise de décision n’ont jusqu’alors pas suffisamment accordé la priorité à la prévention des impacts négatifs du projet sur la VUE du bien, préférant privilégier les considérations économiques et environnementales.
Le rapport de la mission de 2018 comprend une série de recommandations qui donnent des orientations claires et précises pour la révision du projet actuel, le traitement de différentes questions telles que l’archéologie et le tourisme durable, le recours aux conseils avisés d’experts, la consultation des communautés et l’évaluation de l’impact sur le patrimoine. Le rapport reconnaît en outre que l’État partie et ses agences ont réalisé des progrès considérables. Il prend également note des intentions de l’État partie de proposer un ensemble de « retombées et avantages», et recommande que parmi ceux-ci, on intègre des initiatives et programmes identifiés comme favorables à la conservation et/ou l’interprétation de la VUE dans le plan de gestion du bien.