État de conservation
Site archéologique de Sabratha
(Libye)
Facteurs affectant le bien en 2018*
- Guerre
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Situation de conflit régnant dans le pays
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
Mesures correctives pour le bien
Pas encore identifiées
Calendrier pour la mise en œuvre des mesures correctives
Pas encore identifié
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2018
Projet européen "Protection du patrimoine culturel et la diversité dans les situations d'urgence complexes pour la paix et la stabilité " 25 000 dollars EU
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2018
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2018**
2007 | Rapport de la Mission de suivi réactif aux Sites archéologiques de Sabratha et Leptis Magna, 18-28 janvier 2007 |
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2018
- en raison du conflit armé et suite à l’utilisation d’armes à feu dans le périmètre du bien, la façade du théâtre et d’autres éléments architecturaux ont été endommagés, et le toit de la réserve s’est effondré en septembre 2017. En conséquence, le Département des antiquités (Departement of Antiquities – DOA) a entrepris des travaux de maintenance et de restauration dans le théâtre. Il est précisé que des travaux de restauration complets pourraient facilement être entrepris une fois un financement disponible ;
- le bien est actuellement protégé par la police touristique et le DOA, avec l’aide des autorités locales et d’organisations de la société civile. Le musée du site reste fermé, ses collections ont fait l’objet d’un travail de documentation et ont été transférées en lieux sûrs ;
- le DOA, en collaboration avec les autorités locales, doit faire face au problème de l’empiétement urbain au sein des limites du bien, dans ses parties sud et est, là où les résidents revendiquent la propriété des terres ;
- le DOA a mené des actions pour contrôler le développement excessif de la végétation et a entrepris des travaux de conservation des sols en mosaïque. Néanmoins, il signale que l’eau de mer, l’humidité et le sel provoquent des lézardes dans la maçonnerie en pierre, ainsi que son érosion et sa fragmentation, en particulier dans les zones du bien situées près de la côte. La croissance de la végétation et le vandalisme ont également endommagé plusieurs structures et des sols en mosaïque ;
- malgré les difficultés auxquelles le bien est confronté, une carte du bien qui précise ses limites et la zone tampon a été soumise. La carte a été établie grâce à une enquête de terrain, un travail d’évaluation et des images satellitaires ;
- suite au Décret présidentiel No1355/2017, une stratégie de protection des biens libyens du patrimoine mondial est actuellement mise en œuvre par le Bureau d’ingénierie et de conseil auprès des services publics (Engineering Consulting Office of Utilities – ECOU) sous la supervision du DOA. Des fonds ont été alloués pour l’élaboration des études et des plans nécessaires à la mise en œuvre de la stratégie qui repose sur huit piliers : protection contre l’empiétement humain ; protection contre les facteurs naturels ; tourisme ; recrutement et développement des ressources humaines ; renforcement des infrastructures et de l’environnement ; inventaire et suivi des sites archéologiques, soutien à l’environnement ; et administration.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2018
Les informations communiquées par l’État partie attestent son engagement en faveur de la conservation du site archéologique de Sabratha, et ce, malgré le conflit qui règne dans le pays et le manque de financement.
Les efforts entrepris pour dresser les cartes, y compris celles des limites du bien et de sa zone tampon, sont accueillis avec satisfaction et reconnus comme étant une étape indispensable dans la protection et la gestion du bien. L’étroite concertation actuellement engagée avec le Centre du patrimoine mondial et l’ICOMOS à ce sujet est très appréciée. Il est recommandé au Comité de demander à l’État partie de poursuivre cette concertation avec le Centre du patrimoine mondial et l’ICOMOS, et de soumettre une clarification des limites suivie d’une demande de modification mineure des limites, conformément au paragraphe 164 des Orientations, pour examen par les Organisations consultatives.
Les dommages subis par le bien en raison du conflit armé, ainsi que les difficultés rencontrées pour améliorer la situation et mettre en œuvre les mesures adéquates de protection et de conservation, sont très préoccupants. Le bien requiert une stratégie globale de gestion et de conservation afin de mieux traiter les effets, entre autres, du conflit armé, du vandalisme, de l’empiétement urbain, de l’altération provoquée par les conditions météorologiques (humidité, sel, eau salée) et de la croissance de la végétation. Il est donc recommandé au Comité d’appeler la communauté internationale à soutenir les actions de conservation et de protection du bien.
S'agissant du problème de l’empiétement urbain soulevé dans le précédent rapport sur l’état de conservation, qui faisait référence à des images satellitaires prises en 2012 et 2016 sur lesquelles on pouvait dénombrer 620 nouvelles constructions à Sabratha, l’État partie affirme qu’il n’y a en fait que deux constructions nouvelles au sein des limites proposées du bien, et 31 dans la zone tampon. Cet écart entre les chiffres devrait être résolu grâce aux efforts actuellement déployés par l’État partie pour dresser une carte des limites du bien et de la zone tampon. Il est donc recommandé à l’État partie d’accorder la priorité à la finalisation de cette carte.
Il est également recommandé à l’État partie d’appuyer les efforts soutenus qu’il déploie pour élaborer une stratégie de protection des biens du patrimoine mondial libyen sur les mesures à court et moyen terme identifiées lors de la Réunion internationale sur la sauvegarde du patrimoine culturel libyen qui s’est tenue à Tunis en mai 2016. Le rapport est disponible à https://whc.unesco.org/fr/actualites/1496.
Selon d’autres sources, on constate une prise de conscience croissante de la part de la société civile et des autorités locales quant à la nécessité de protéger le patrimoine culturel en Libye, notamment les biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial. La réunion des cinq villes membres de l’Union des municipalités du patrimoine mondial (Sabratha, mars 2018), a appelé le gouvernement à prendre des mesures de protection des biens libyens et a souligné la nécessité de coordination et de cohérence entre les autorités compétentes en la matière.
Il demeure essentiel que la mission conjointe demandée par le Comité à ses 40e et 41e sessions (Istanbul/UNESCO, 2016 ; Cracovie, 2017) se rende sur le territoire du bien dès que les conditions de sécurité le permettront. D’ici là, il importe que l’État partie poursuive ses efforts afin de tenir le Centre du patrimoine mondial informé de la situation sur le terrain ainsi que de la poursuite de la mise en œuvre des mesures qu’il a initiées, tout en donnant suite, dans la mesure du possible, aux commentaires et demandes formulés par le Comité.
Décisions adoptées par le Comité en 2018
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Adoptée
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Projet de décision
Projet de décision : 42 COM 7A.24
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/18/42.COM/7A.Add,
- Rappelant les décisions 41 COM 7A.39 et 41 COM 8C.2, adoptées à sa 41e session (Cracovie, 2017),
- Félicite l’État partie pour les importants efforts déployés afin d’élaborer la stratégie de protection des biens libyens du patrimoine mondial, malgré la situation d’instabilité qui règne et les difficiles conditions de travail sur le terrain ;
- Exprime sa vive préoccupation quant aux dommages subis par le bien suite au conflit armé, en particulier dans le théâtre, et en raison de l’empiétement urbain, du vandalisme et de l’altération provoquée par les conditions météorologiques, auxquels s’ajoutent les difficultés techniques et financières pour mettre en œuvre les mesures adéquates de protection et de conservation ;
- Note avec satisfaction les activités menées par l’État partie afin de faire face aux menaces pesant sur la conservation du bien, malgré les nombreuses difficultés auxquelles celui-ci est confronté ;
- Félicite également l’État partie pour les importantes avancées réalisées dans la définition de la zone tampon du bien, et l’encourage à poursuivre la finalisation de la clarification des limites du bien et la modification mineure des limites en étroite concertation avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, conformément au paragraphe 164 des Orientations;
- Réitère sa demande auprès de l’État partie afin qu’il tienne le Centre du patrimoine mondial régulièrement informé de l’évolution de la situation du bien et de toute nouvelle mesure mise en œuvre pour assurer sa protection et sa conservation, et qu’il continue de communiquer des informations détaillées sur les travaux menés, avec notamment des explications techniques justifiant les interventions ;
- Réitère également sa demande auprès de l’État partie afin qu’il invite une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS à se rendre sur le territoire du bien, dès que les conditions de sécurité le permettront ;
- Appelle à une mobilisation accrue de la communauté internationale afin qu’elle accorde un soutien financier et technique renforcé à l’État partie, notamment par l’intermédiaire du Fonds d’urgence de l’UNESCO pour le patrimoine, permettant de mettre en œuvre les mesures à court et moyen terme identifiées lors de la Réunion internationale sur la sauvegarde du patrimoine culturel libyen (Tunis, mai 2016) ;
- Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2019, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 43e session en 2019 ;
- Décide de maintenir Site archéologique de Sabratha (Libye) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.