État de conservation
Vieille ville d’Hébron/Al-Khalil
(Palestine)
Facteurs affectant le bien en 2018*
- Système de gestion/plan de gestion
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
L'État partie a décrit une série de menaces dans le dossier de proposition d’inscription, mais aucune n'a été spécifiée par le Comité du patrimoine mondial au moment de l'inscription
Mesures correctives pour le bien
Projet soumis par l'Etat partie ; pour examen par les Organisations consultatives après approbation d'une Déclaration de valeur universelle exceptionnelle
Calendrier pour la mise en œuvre des mesures correctives
Pas encore établi
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2018
Montant total alloué : 375 400 dollars EU du Gouvernement de la Suède pour des travaux de réhabilitation
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2018
Demandes approuvées : 1
(de 2018-2018)
Montant total approuvé : 30 000 dollars E.U.
2018 | Management plan and Conservation Plan for the World ... (Approuvé) | 30 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2018**
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2018
Le 23 mars 2018, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien, qui est disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/1565/documents/ et rend compte de ce qui suit :
- l’État partie souligne qu’il s’est efforcé de donner suite à la décision 41 COM 8B.1, malgré des circonstances difficiles ;
- un État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) est inclus dans le rapport, ainsi que des suggestions de mesures correctives, notamment la préparation et la mise en œuvre d’un plan complet de conservation et de gestion pour le bien, impliquant les parties prenantes et la communauté locale. Le rapport présente également une proposition de Déclaration de valeur universelle exceptionnelle (DVUE) ;
- l’État partie exprime des préoccupations quant aux conséquences de l’occupation militaire, notamment le vandalisme et les dommages occasionnés au bien. Des fouilles non autorisées ont été entreprises au Tell Rumeida, le site archéologique situé dans la zone tampon. L’État partie rapporte que cinq colonies israéliennes sont implantées dans la Vieille ville d’Hébron, trois sur le territoire du bien et deux dans la zone tampon. L’État partie précise également que le ministère israélien des Armées a publié un communiqué faisant du statut de la communauté juive à Hébron H2 celui d’une colonie officielle, autorisant ainsi les membres de la communauté à former un conseil municipal et à accéder aux mêmes services de la part des autorités israéliennes que les autres colonies de Cisjordanie. L’État partie a mis en œuvre des actions et des projets afin de conserver le bien, avec notamment des progrès réalisés dans la conservation de Al-Haram Al-Ibrahim/le tombeau des Patriarches, l’achèvement de la réhabilitation de l’infrastructure sur la rue principale Al-Qasaba, la restauration du bâtiment Khreisha, et la restauration de la verrerie – Souk Eskafeyyeh. Les travaux d’un programme d’embellissement des façades historiques ont commencé, ainsi que la réhabilitation du palais Amer et celle du hosh Abu-Durann. L’entretien régulier des bâtiments historiques se poursuit et la proposition de réhabiliter le hammam Saidna Ibrahim et d’en faire un centre d’accueil des visiteurs est soumise ;
- l’État partie exprime également des préoccupations quant à des projets qui ne sont pas cohérents avec la VUE du bien, dont, en particulier, le projet de construction d’un quartier pour les colons dans le bloc No 34021, parcelles 110, et 130, qui prévoit des bâtiments de grande hauteur atteignant 18 mètres, ce qui se distingue de la forme des bâtiments traditionnels, et l’utilisation de ciment et de pierre en lieu et place des matériaux locaux ;
- l’État partie affirme résolument son engagement à mettre en œuvre toutes les mesures possibles pour conserver et maintenir le bien et améliorer les conditions de vie de la communauté locale.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2018
Le bien a été simultanément inscrit sur la Liste du patrimoine mondial et sur la Liste du patrimoine mondial en péril par la décision 41 COM 8B.1, conformément aux paragraphes 161 et 162 des Orientations, suite à la conclusion du Comité selon laquelle le bien satisfaisait incontestablement aux critères (ii), (iv) et (vi), ainsi qu’aux conditions d’intégrité et d’authenticité, mais était confronté à de graves menaces qui pourraient avoir des effets délétères sur ses caractéristiques inhérentes, menaces pour lesquelles une action immédiate du Comité du patrimoine mondial est nécessaire.
À sa 41e session en 2017, le Comité du patrimoine mondial n’a pas adopté de proposition de DVUE comme le prévoit le paragraphe 154 des Orientations. L’État partie a soumis une proposition de DVUE avec son rapport sur l’état de conservation. Aucune visite de l’ICOMOS n’ayant été possible avant l’inscription, et l’ICOMOS n’ayant pu effectuer de mission par la suite, il n’a pas été possible d’évaluer la proposition de DVUE en ce qui concerne ses attributs définis. Dans ces circonstances, il est suggéré d’organiser une réunion avec l’État partie à des fins de coordination et pour dispenser des conseils techniques. Cette réunion pourrait examiner la DVUE, la proposition de DSOCR, les mesures correctives y afférentes et leur calendrier de mise en œuvre, ainsi que le processus d’élaboration du plan de gestion.
Les efforts déployés par l’État partie pour entamer la préparation d’un plan complet de conservation et de gestion pour le bien devraient être loués, de même que les travaux de conservation qui ont été achevés ou sont en cours. En outre, le 16 mai 2018, une demande révisée d’assistance internationale pour le financement d’études préparatoires en vue de l’élaboration d’un plan de gestion a été soumise au Centre du patrimoine mondial. Elle sera mise en œuvre en étroite collaboration avec le Centre du patrimoine mondial, le Bureau de l’UNESCO à Ramallah et les Organisations consultatives.
Il est essentiel que, dès que les circonstances le permettront, les processus de gestion de la conservation et les projets de développement du bien intègrent la préparation d’évaluations d’impact sur le patrimoine (EIP) réalisées conformément au Guide de l'ICOMOS pour les évaluations d'impact sur le patrimoine appliquées aux biens culturels du patrimoine mondial.
Il est regrettable que la situation sur le terrain se soit dégradée depuis l’inscription du bien. Malgré les circonstances difficiles que connaît le bien, il serait néanmoins souhaitable que l’État partie soumette les éléments détaillés de tous les projets importants de conservation et de développement en cours au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives conformément au paragraphe 172 des Orientations.
Décisions adoptées par le Comité en 2018
-
Adoptée
-
Projet de décision
Projet de décision : 42 COM 7A.28
Vieille ville d’Hébron/Al-Khalil (Palestine)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le Document WHC/18/42.COM/7A.Add.2 et l’annexe jointe à la présente décision,
- Rappelant la Décision 41 COM 8B.1, adoptée lors de sa 41esession (Cracovie, 2017),
- Décide que le statut de la Vieille ville d’Hébron/Al-Khalil relatif à la Liste du patrimoine mondial demeure inchangé tel que reflété dans la Décision 41 COM 8B.1 du Comité du patrimoine mondial précédent.
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ANNEXE
Le Comité du patrimoine mondial
42e session du Comité (42COM)
- Ayant examiné le document WHC/18/42.COM/7A.Add.2 ;
- Rappelant la Décision 41 COM 8B.1, adopté à sa 41e session (Cracovie, 2017), qui ne comprenait pas de DVUE, et notant que, conformément au paragraphe 154 des Orientations, lorsqu’il décide d’inscrire un bien sur la Liste du patrimoine mondial, le Comité, guidé par les Organisations consultatives, adopte une DVUE pour le bien,
- Prenant note d’une DVUE préliminaire proposée avec le rapport sur l’état de conservation soumis par l’État partie,
- Demande aux Organisations consultatives et au Centre du patrimoine mondial de travailler en collaboration avec l’État partie dans le cadre du projet d’assistance internationale sur le plan de gestion afin de finaliser cette DVUE ;
- Note qu’une proposition de Déclaration de valeur universelle exceptionnelle (DVUE) a été soumise par l’État partie car aucune déclaration n’a été adoptée à la 41e session, note également qu’aucune visite de terrain de l’ICOMOS n’a été possible avant l’inscription, et, la situation actuelle ne permettant l’organisation d’aucune mission, propose qu’une réunion soit organisée avec des représentants du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives afin de discuter avec l’État partie de la proposition de DVUE, de l’État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR), des mesures correctives y afférentes et d’un calendrier pour leur mise en œuvre,
- Décide d’envisager l’examen d’un projet de DVUE pour le bien à sa 43e session en 2019 ;
- Félicite l’État partie pour les actions qui sont prises actuellement afin de conserver les attributs importants du bien ;
- Accueille avec satisfaction les efforts menés afin d’entamer la préparation d’un plan de gestion, et demande à l’État partie de travailler en étroite coordination avec le Centre du patrimoine mondial, le Bureau de l’UNESCO à Ramallah et les Organisations consultatives à la mise en œuvre de la demande d’assistance internationale concernant les études préparatoires à l’élaboration d’un plan de gestion pour le bien ;
- Demande en outre à l’État partie de soumette au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, des informations détaillées sur les projets de conservation et de développement en cours, en particulier les projets qui ont un impact négatif potentiel sur le patrimoine, conformément au paragraphe 172 des Orientations ;
- Demande par ailleurs à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2019, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 43e session en 2019 ;
- Décide également de maintenir Vieille ville d’Hébron/Al-Khalil (Palestine) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.