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Un patrimoine culturel commun aux deux Corée : la lutte traditionnelle ssirum / ssireum

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Mural painting of the Complex of Koguryo Tombs representing a scene of wrestling
© OUR PLACE The World Heritage Collection / photo Geoff Steven

Le 16 novembre 2018, la lutte traditionnelle coréenne ssirum/ssireum a été proclamée patrimoine culturel immatériel de l’humanité, sur une proposition conjointe de la Corée du Nord et de la Corée du Sud. Un événement sans précédent ! Vénéré et pratiqué dans toute la péninsule coréenne, ce sport a une histoire plusieurs fois séculaire. 

Les plus anciennes traces écrites sur le ssirum / ssireum figurent dans des documents du XIVe siècle, provenant de la cour des Yi, selon l’encyclopédie des arts martiaux du monde (Martial Art of the World : An Encyclopedia of History and Innovation, 2010). L’ouvrage cite des sources historiques selon lesquels le roi Chunghye (1315-1344) aurait été réprimandé pour son irresponsabilité, car il passait son temps à pratiquer le ssirum / ssireum, en déléguant aux autres ses tâches officielles. À sa décharge : il avait 15 ans lorsqu’il est monté sur le trône et 17 lorsqu'il en est descendu, avant de régner de nouveau les quatre années précédant sa mort prématurée. Quant au roi Sejong (1397-1450), célèbre notamment pour avoir fortement contribué à l’alphabétisation du peuple, il se distrayait en organisant des compétitions pour ses soldats.

En effet, la lutte aurait eu des applications militaires avant de devenir un passe-temps populaire que des milliers de personnes pratiquent encore aujourd'hui.

Réputé augmenter la persévérance et la force morale, la vigueur et la sagesse, le ssirum / ssireum est le plus vénéré des sports traditionnels, au point qu’il est devenu un symbole de l’identité culturelle des Coréens. Il est transmis de génération en génération, mais il est également enseigné dans divers établissements, y compris les écoles.

La lutte consiste à mettre l’adversaire à terre en empoignant la sangle en tissu qu’il a nouée autour de sa taille et d’une cuisse.

Ouverts à tous, quel que soit leur âge, les combats peuvent se dérouler en tout lieu (du moment que le terrain est sablonneux) et à tout moment, mais ce sont surtout les tournois organisés à l’occasion de fêtes traditionnelles qui attirent les foules. Ces fêtes coïncident généralement avec le cycle agricole annuel, tout comme par le passé. Le vainqueur du tournoi remporte un bœuf ou un taureau ‒ une tradition séculaire aussi.

Les plus anciennes traces de cette tradition se trouvent dans les tombes royales et seigneuriales du royaume Koguryo (Ie – VIIe s.), situées sous de grands tumuli de terre, à proximité de Pyongyang. Elles abritent des peintures murales représentant des scènes de combat.

Inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en 2004, le complexe des tombes de Koguryo constitue un « précieux témoignages sur la vie quotidienne, les croyances et l'organisation de la société de l'époque », comme on peut le lire dans « Corée : Pays du matin calme », le numéro de décembre 1978 du Courrier de l’UNESCO, entièrement consacré à la culture coréenne : ses traditions, ses légendes, ses musiques, ses écoles de peinture, ses religions, ses technoligies ancestrales, son alphabet...