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Pasteurs nomades et météorologues se rencontrent à Nairobi pour trouver des solutions communes pour l’adaptation au changement climatique

26 Juin 2018

Le Programme sur les Systèmes de savoirs locaux et autochtones (LINKS) de l’UNESCO a organisé une réunion d’experts sur les savoirs autochtones et le changement climatique en Afrique à Nairobi (Kenya) du 27 au 28 Juin 2018. L’évènement a réuni des communautés pastorales autochtones africaines venant du Nord du Kenya, du Sud de l’Ouganda, du Tchad, du Nord de la Tanzanie et du Nord-Est de l’Éthiopie – toutes sont exposées à des évènements météorologiques extrêmes et à des sècheresses prolongées – avec des météorologues et experts venant d’Afrique de l’Ouest et de l’Est et d’organisations internationales.
Ann-Therese Ndong-Jatta, Directrice du bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Est, a souhaité la bienvenue aux scientifiques et aux pasteurs à la réunion en soulignant : « En parallèle de la science, il existe d’autres systèmes de savoirs, comme ici en Afrique. Je suis fière que l’UNESCO puisse faire se rencontrer scientifiques et détenteurs de savoirs traditionnels pour travailler ensemble sur le changement climatique et l’adaptation ».
Pour beaucoup d’Africains, les impacts climatiques sont une question de vie ou de mort. Pour ceux qui vivent du pastoralisme, la mobilité est un atout. Leur savoir traditionnel les aide à prévoir le temps de façon précise ou dans ses tendances générales, et comme l’explique Elifuraha Laltaika, Maasai membre de l’Instance permanente sur les questions autochtones, chercheur et spécialiste juridique tanzanien : « La capacité prédictive est clé pour la survie des pasteurs ».
Pour Joyce Kimutai, météorologue et auteure au sein du Groupe d’expert intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) : « Ces informations sont précieuses. Si l’on connait les calendriers saisonniers des pasteurs, leur utilisation du territoire, et la manière dont ils prévoient le temps, on peut adapter l’échelle de nos informations météorologiques pour soutenir leur prise de décision ». 
Kimutai est convaincue que l’adaptation au changement climatique et la planification de la résilience doivent être informées par les communautés et doivent répondre à leurs besoins en termes de services climatiques. 
Hindou Oumarou Ibrahim, de l’Association des femmes peules autochtones du Tchad (AFPAT), et co-présidente du Forum international des communautés autochtones sur les changements climatiques, a rappelé que l’Accord de Paris de la Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique, signé en 2015, mentionne les peuples autochtones à cinq reprises et appelle les gouvernements à mobiliser les savoirs autochtones pour l’adaptation au changement climatique. 
L’UNESCO soutient les communautés pastorales à travers un projet financé par l’Agence suédoise pour le développement international (SIDA) et le Fonds-en-dépôt japonais visant à documenter leur système traditionnel pour la prédiction du temps. Cette recherche montre que sur les pâturages d’Afrique, les éleveurs utilisent leurs observations de la nature pour prévoir les variations climatiques. Ils emploient différents moyens pour prédire quand la pluie tombera, en quelle quantité et pendant combien de temps, et pour anticiper les épisodes de sécheresse. 
Le but de ce projet de l’UNESCO est de permettre aux pasteurs et aux météorologues d’Afrique de comprendre comment leurs systèmes de savoirs respectifs peuvent s’accorder ensemble pour mieux prévoir le temps et améliorer la prise de décision, ce qui permettrait de réduire les risques et de protéger des vies humaines et l’environnement. 
L’élaboration en cours des Plans nationaux pour l’adaptation (PNA) des pays d’Afrique représente une opportunité pour l’inclusion des communautés autochtones et rurales comme détentrices de savoirs et experts.