<
 
 
 
 
×
>
You are viewing an archived web page, collected at the request of United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization (UNESCO) using Archive-It. This page was captured on 17:21:03 Dec 03, 2018, and is part of the UNESCO collection. The information on this web page may be out of date. See All versions of this archived page.
Loading media information hide

Sénégal : Le FIDC soutient la diffusion du cinéma africain avec MobiCiné

« MobiCiné : transformer la diffusion et l’accès aux films », un projet de diffusion et de distribution du cinéma au Sénégal, a été l'un des 7 projets sélectionnés parmi les 227 soumis lors du 8ème appel à demandes de financement du Fonds International pour la Diversité Culturelle (FIDC)  de l’UNESCO en 2017.

Le 28 juin 2018, l’association sénégalaise « Culture Waw » a organisé une conférence de presse dans les locaux de l’UNESCO à Dakar, afin de présenter ses prochaines activités. La Responsable de la Culture de l’UNESCO Dakar, Guiomar Alonso Cano, a souligné l’importance de ce projet dont la phase pilote s’étendra de juin 2018 à novembre 2019 : « Ce projet de diffusion du cinéma dans les régions du Sénégal, est un projet innovant et il travaille sur l'une des problématiques les plus compliquées du secteur audiovisuel et plus particulièrement du cinéma : celle de la distribution. »

60 jeunes formés dans six grandes villes

Le projet MobiCiné est actif à Dakar depuis novembre 2011 avec 7 unités mobiles qui font des projections dans les centres socio-culturels, les écoles et les quartiers en plein air. Il entend aujourd’hui étendre ce modèle aux autres régions. « Il faut savoir que nous avons enregistré, en moyenne, 1750 diffusions par an à Dakar. Et auparavant, les unités mobiles basées à Dakar se déplaçaient vers l’intérieur du pays en cas de besoin. Puis, nous avons reçu une demande croissante notamment de la part des régions, qu’il était devenu primordial de mettre en place des pôles centraux notamment dans les 6 grandes villes du pays. »

Ainsi grâce au soutien du FIDC, MobiCiné va pouvoir ouvrir des unités mobiles à Saint-Louis, Matam, Kédougou, Ziguinchor, Kaolack et Thiès avec un répertoire de plus de 50 films, dont 87 % sont africains.

Un appel à recrutement a ainsi été lancé pour les jeunes entrepreneurs qui assureront la gestion de ces unités. Une soixantaine de jeunes devront ensuite suivre une formation notamment en gestion de projets et levée de fonds, en communication et une formation en technique de diffusion sur triporteur. Ses formations seront assurées par l’association « Culture Waw » mais aussi par des experts déjà identifiés.

En soutenant ce projet, le FIDC, qui est le fonds de l’UNESCO soutenant l’émergence et le renforcement du secteur culturel et créatif, contribue au renforcement de la chaîne de valeur de l’industrie cinématographique en Afrique. Le projet « MobiCiné : transformer la diffusion et l’accès des films » a ainsi bénéficié d’un financement de 89.989 USD qui représente 44% du budget global du projet.

Modèle économique innovant

Mais MobiCiné se distingue particulièrement par  son modèle économique, comme l’explique le président de l’association « Culture Waw », Thiam Ousseynou , « Nous avons un système de diffusion entièrement sécurisé qui permet aux ayants droit et aux producteurs africains de rentrer dans leurs frais et de vivre de leur art. Nous n’utilisons pas de DVD mais des fichiers cryptés que nous utilisons avec un système de répartition négocié avec tous les ayants droit. L’idée c’est qu'à chaque fois que nous diffusons leur film, qu’ils soient automatiquement au courant et qu’ils puissent ainsi percevoir leurs droits. »

Ce nouveau modèle innovant constitue une première au Sénégal. « La distribution et l’exploitation sont les maillons faibles dans le secteur audiovisuel et du cinéma. On produit assez de films mais malheureusement on n’arrive pas à les rentabiliser et à les rendre accessibles aux populations. Avec des projets comme MobiCiné, on redistribue les droits y afférents mais on crée par la même occasion un marché qui s’est détérioré après la fermeture des salles de cinéma. » explique le directeur de la Cinématographie au sein du Ministère de la Culture du Sénégal, Hugues Diaz.

Ce projet bénéficie aussi du soutien des institutions publiques sénégalaises comme la Ville de Dakar et le Fonds pour la Promotion de l’Industrie Cinématographique et Audiovisuel (FOPICA).