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04.11.2016 - UNESCOPRESS

Première conférence internationale à l’UNESCO sur les liens entre les musées et les sites du patrimoine mondial

© Modibo BAGAYOKO, DNPC-MaliMali National Museum

Les conflits, le changement climatique ou encore la pénurie de moyens sont quelques-uns des défis auxquels sont aujourd’hui confrontés à la fois les sites du patrimoine mondial et les musées qui leurs sont associés. Une première conférence internationale sur les liens entre les musées et les sites du patrimoine mondial a été organisée par l’UNESCO et le Centre régional arabe pour le patrimoine mondial* les 2 et 3 novembre au siège de l’Organisation. Elle a permis d’aborder ces défis et de souligner le rôle clé que jouent les sites et les musées jouent pour maintenir la relation entre les citoyens et leur patrimoine culturel commun.

« Les musées nous permettent de comprendre la valeur universelle exceptionnelle de nos sites du patrimoine mondial. Ils nous permettent de nous impliquer sur le plan personnel. Dans la mesure où ils racontent l’histoire d’un lieu, ils rassemblent les communautés. Les bénéfices qui en découlent sont incommensurables, que ce soit pour le visiteur étranger ou pour la population locale », a déclaré Cheikha Mai bint Mohamed Al Khalifa, Présidente du Centre régional arabe pour le patrimoine mondial en ouvrant la conférence.

A ce jour, les 1052 sites culturels, naturels et mixes inscrits sur la Liste du patrimoine mondial abritent des milliers de musées, parmi lesquels on compte de nombreux « sites musées » ou institutions ayant pour vocation de préserver des sites ou de les promouvoir à travers leurs collections. « De tels musées sont à la fois des lieux d’exposition, de rassemblement, de médiation et d’éducation. Ils permettent d’une part de contextualiser les découvertes archéologiques et d’appuyer la recherche scientifique. Ils nous présentent d’autre part l’histoire du monde et notre propre histoire, ce qui nous montre à quel point nous sommes liés à travers les différentes régions et toute la planète », a expliqué Azedine Deschaouch, de l’Institut de France, ancien ministre de la culture de Tunisie, en présentant le cas du musée du site de Carthage (Tunisie).

« Il faut que nous arrivions à rendre le patrimoine pertinent aux yeux des communautés locales », a souligné pour sa part Molly Fannon, Directrice des relations internationales au Smithsonian Institute (Etats-Unis). « Si les gens se l’approprient, s’ils le valorisent et se sentent liés à lui, ils s’emploieront à le protéger et nos musées et notre patrimoine seront plus résilients ». C’est la raison pour laquelle de nombreux musées présentent aujourd’hui des expositions interactives et des ateliers à destination des enfants et des élèves, c’est-à-dire au public le plus susceptible de faire passer ce message.

Les plus récentes tendances muséales ont été évoquées au cours de la conférence. Le musée de l’Acropole à Athènes (Grèce), où le site archéologique fait partie intégrante de la visite ; le Palais national de Mexico, où les jeunes peuvent aborder les monuments historiques à la fois en direct et au moyen de la technologie numérique ; le musée du Liban, qui fait circuler à travers les villages du pays un bus présentant le site de Tyre inscrit sur la Liste du patrimoine mondial ou encore les musées de Gao, Sikasso et Tombouctou au Mali où les populations sont impliquées dans le travail de restauration et d’élaboration des expositions : tous ces exemples ont fait l’objet de présentations au cours de la conférence.

« Les musées sont une source de fierté, d’identification et d’emploi pour les personnes et ils sont aussi une porte d’entrée qui permet aux visiteurs étrangers de se familiariser avec notre histoire et notre culture », a souligné Baba Fallo Keita, Conservateur du patrimoine malien et ancien directeur de l’Ecole du patrimoine africain. « Les chefs des communautés sont particulièrement sensibles au fait que ces musées ne préservent pas seulement leurs traditions mais aussi leur habitat naturel des menaces liées à la mondialisation et à la dégradation de l’environnement ».

De nombreux musées et sites du patrimoine mondial, notamment au Moyen-Orient, font face à des menaces supplémentaires liées au conflit, au pillage et au trafic illicite. En présentant les dommages qu’a subis le site de Palmyre et son musée, Maamoun Abdulkarim, Directeur général des antiquités et des musées (DGAM) de Syrie, a souligné que si plus de 90% des objets présentés au musée de Palmyre ont été déplacés et mis en sécurité, un effort international considérable devra être consenti pour reconstruire et restaurer le site et le musée selon les normes scientifiques actuelles.

« Palmyre, qui était une cité universelle dans l’Antiquité, appartient au patrimoine de l’humanité. Comme de nombreux autres sites menacés dans le monde, nous partageons cette identité commune et l’obligation de le protéger et de le reconstruire. Notre combat est aussi le vôtre », a-t-il déclaré.

« Nous ne devons pas sous-estimer l’importance de la coopération et de l’aide internationales pour soutenir à la fois les sites et les musées ni le rôle de coordination de l’UNESCO dans les situations d’urgence », a souligné Mounir Bouchenaki, Directeur du Centre régional arabe pour le patrimoine mondial. Il a également rappelé l’importance de  la Recommandation concernant la protection et la promotion des musées et des collections, de leur diversité et de leur rôle dans la société,  adoptée par l’UNESCO de 2015, qui réaffirme le rôle vital des musées dans l’éducation, la cohésion sociale et le développement durable.

 

* en coopération avec l’Organisation arabe pour l’éducation, la culture et les sciences (ALECSO), le Centre international d’études pour la conservation et la restauration des biens culturels (ICCROM), le Centre international des monuments et des sites (ICOMOS), l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) et le Conseil international des musées (ICOM).

 




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