Depuis son inscription sur la Liste de sauvegarde urgente, la communauté est mobilisée autour de l’élément. Dès la fin de la 612ème édition de la pêche rituelle, la municipalité avait sollicité le concours du Programme d'Appui aux Collectivités Territoriales (PACT) soutenu par la coopération allemande (GIZ), pour empoissonner la mare. Le Programme d’Appui aux Collectivités Territoriales a mis à la disposition de la municipalité de San 4000 alevins. Des brigades de surveillance sont mises en place pour la sécurisation de la mare. Des jeunes motivés surveillaient nuit et jour la mare pour empêcher les pêches clandestines. Des réunions ont été organisées pour sensibiliser les jeunes en vue de préserver la mare.
Les principales activités menées dans le cadre du renforcement des mesures de sauvegarde, de l’inscription de l’élément à nos jours, concernent les activités transversales telles l’information, la sensibilisation, la communication et la formation des communautés détentrices de l’élément, les enquêtes de terrain (documentation et collecte des informations), la restitution des résultats des enquêtes aux communautés, la diffusion d’informations portant sur des thèmes variés de protection et de promotion sur les radios de proximité, la production d’œuvres musicales, l’éducation des jeunes scolaires au patrimoine, à travers l’organisation d’expositions photographiques et la production de supports de sensibilisation.
- Les séances d’information et de sensibilisation portant sur la conservation, la bonne gestion, la promotion et la bonne organisation annuelle du Sanké mon ont été organisées et animées par les membres du comité local de gestion, créé à cet effet. La réalisation de l’activité par les acteurs locaux a permis de mobiliser massivement les populations à prendre part aux réunions et d’établir un climat de confiance entre la Direction Nationale du Patrimoine Culturel et les acteurs locaux. Cependant, l’activité a rencontré certaines difficultés dues à l’occupation des populations par les travaux champêtres pendant la saison des pluies et les périodes de récolte.
- Le renforcement des capacités : les sessions de formation des communautés détentrices de l’élément sur l’organisation et la gestion de l’ensemble des ressources socioculturelles liées au Sanké mon ont permis aux membres du comité local de gestion d’acquérir de nouvelles connaissances sur la gestion communautaire et individuelle de l’élément et les stratégies de mobilisation, de relayer l’information aux populations sans l’apport de la DNPC et d’initier volontiers des activités de sauvegarde par la création des brigades de jeunes pour la surveillance de la mare et des sites associés. L’activité a permis également aux membres du comité local de gestion de mieux organiser les éditions du Sanké mon qui ont suivi les séances de formation.
- Les enquêtes de terrain réalisées à San et environs par les enquêteurs locaux sur le Sanké mon à travers l’inventaire, ont permis de collecter des informations substantielles sur différents éléments et témoignages culturels (éléments immatériels et matériels associés, prises de photographies, enregistrements sonores des trésors humains vivants, détenteurs des savoirs et savoir-faire) liés au Sanké mon. Aussi, les enquêtes ont-elles permis d’infirmer ou de confirmer certaines informations issues de la revue documentaire. Comme sus-mentionné, certains acteurs clés, occupés par les travaux champêtres n’étaient pas disponibles.
- La restitution des résultats des enquêtes auprès des populations a permis d’améliorer et de valider les résultats, de garantir l’implication des communautés et des responsables de la Commune, et consolider la confiance entre toutes les autorités locales concernées, de favoriser la prise en compte et la réalisation d’actions en faveur des éléments en voie de dégradation dans le plan de développement communal par les responsables de la Commune. En vue de promouvoir l’archivage au niveau local des éléments liés au Sanké mon, des copies des résultats d’inventaire ont été remises aux autorités communales et coutumières.
- Production d’œuvres musicales. Au cours de cette activité, les musiques, les chants et les danses du terroir d'artistes des différentes communautés ont été enregistrés lors des festivités du Sanké mon sur CD, cassettes audio, distribués auprès des acteurs locaux et diffusés sur les radios locales. Ce qui a permis de valoriser les productions artistiques et culturelles locales et de conserver la mémoire collective sur des supports informatiques et audiovisuels.
- Les supports de sensibilisation et les documents promotionnels(dépliants et posters) produits sur les éléments inventoriés ont été distribués au grand public lors des éditions de 2010, 2011, 2012 et 2013. Ils ont permis de sensibiliser sur les menaces d’ordre naturel et anthropique et la nécessité de transmettre le Sanké mon aux jeunes générations. L’avantage est que chaque participant dispose d’une documentation individuelle permettant ainsi de faciliter l’exploitation et d’acquérir des connaissances.
La communauté à plusieurs moyens pour accéder aux données :
- A la mairie de la commune , les cassettes audio et les CD sont disponibles ;
- Au niveau des villages, le représentant du chef de village les met à la disposition de la communauté ;
- Au niveau de la DNPC, les ressortissants de San et les personnes intéressées ont accès à toutes les informations relatives à la vie du Sanké mon.
Bientôt, les informations seront disponibles sur le site web du Ministère de la Culture et celui de la DNPC.
Des chansons sont transférés dans les téléphones portables, des affiches sont visibles sur des murs et dans les lieux publics. Les documents sont exploités par les étudiants et chercheurs dans le cadre de leurs travaux.
Toutes ces activités contribuent à renforcer l’attachement des communautés à l'élément.