À sa 32e session (Québec, 2008), le Comité du patrimoine mondial a demandé à l’État partie, conformément aux recommandations de la mission de suivi réactif effectuée en décembre 2007, d’arrêter toute nouvelle construction dans l’enceinte du bien ou dans les environs susceptible de lui porter visuellement atteinte avant :
- la délimitation et l’approbation d’une zone tampon ;
- l’approbation de réglementations juridiques de protection adaptées et efficaces, applicables à l’intérieur de la zone tampon ;
- l’instauration d’un mécanisme efficace de contrôle et d’un cadre institutionnel entre toutes les parties prenantes intervenant dans la gestion et la protection du Kremlin et de la place Rouge de Moscou, notamment la création d’un Comité spécial de coordination chargé de renforcer la protection du bien et de sa zone tampon ;
- la préparation de l’étude d’impact visuel pour les projets de construction actuels.
Le Comité du patrimoine mondial a également demandé à l’État partie de fournir au Centre du patrimoine mondial 3 copies du plan de gestion du bien du patrimoine mondial du Kremlin et de la place Rouge de Moscou, et de mettre en œuvre les recommandations de la mission de suivi réactif, en particulier de soumettre au Centre du patrimoine mondial des informations détaillées sur tous les projets en cours, notamment les études d’impact visuel des projets de « Moyennes galeries commerciales » et de complexe hôtelier « Zariadie » (ancien hôtel « Rossia »), ainsi que d’autres projets d’aménagement urbains prévus dans l’enceinte du bien du patrimoine mondial ou à proximité, et d’effectuer avant les travaux de construction à l’intérieur du complexe de « Moyennes galeries commerciales », les études de terrain nécessaires sous la place Rouge, la cathédrale Saint-Basile, les murs du Kremlin et les « Moyennes galeries commerciales », y compris sur le niveau de la nappe phréatique, afin de limiter le plus possible tout impact des constructions futures à l’intérieur des « Moyennes galeries commerciales » sur les éléments du bien du patrimoine mondial.
Le Comité a en outre demandé à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2009, un rapport détaillé sur l’état de conservation du bien faisant état des progrès accomplis dans la mise en œuvre des mesures demandées, rappelées ci-dessus et décrites dans le rapport de la mission de suivi réactif, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 33e session en 2009.
À la suite de la lettre de transmission datée du 11 septembre 2008 accompagnant la décision 32 COM 7B.106 du Comité du patrimoine mondial, plusieurs échanges ont eu lieu entre l’État partie et le Centre du patrimoine mondial en octobre 2008, mars et mai 2009, afin d’insister sur l’urgence de répondre à la demande du Comité du patrimoine mondial.
Malgré ces efforts, aucun rapport n’a été reçu de l’État partie.
En l’absence de rapport sur l’état de conservation du bien de la part de l’État partie, le Centre du patrimoine mondial et l’ICOMOS ont de sérieuses inquiétudes quant à la mise en œuvre des recommandations de la mission de suivi réactif de 2007.