Pour la première fois, les gestionnaires des récifs coralliens du patrimoine mondial de l'UNESCO vont s'associer avec des experts mondiaux spécialisés en matière de résilience climatique et des acteurs des communautés locales afin d’élaborer et d’intégrer des stratégies globales de résilience dans la gestion de leur site du patrimoine mondial.

Le projet s'appuie sur la capacité des gestionnaires de récifs coralliens à travailler localement et permettra à un réseau mondial de gestionnaires d'aires marines protégées emblématiques de créer des approches novatrices pouvant contribuer à accélérer la résilience des récifs coralliens dans les points chauds du globe. Cette nouvelle initiative a été annoncée aujourd'hui dans le cadre des engagements de haut niveau pris lors de la conférence Our Ocean à Bali, en Indonésie.

La liste du patrimoine mondial de l'UNESCO compte 29 systèmes de récifs coralliens de valeur exceptionnelle pour l'humanité. Mais la montée en flèche des températures océaniques au cours des trois dernières années a provoqué l'un des pires blanchissements jamais observés. Le troisième rassemblement mondial des gestionnaires de sites marins du patrimoine mondial en 2016 a révélé qu'aucun de ces lieux emblématiques de l'océan n'est équipé de manière adéquate pour comprendre les tendances du climat ni mettre en place une stratégie d'adaptation climatique.

« Bien que la limitation des températures mondiales à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels, conformément à l’Accord de Paris de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), soit essentielle à la survie future des récifs coralliens du patrimoine mondial, il est tout aussi nécessaire pour les sites, à l’échelle locale, de se concentrer sur le renforcement de la résilience afin de leur donner les meilleures chances de s'adapter au changement climatique », a déclaré Mechtild Rössler, Directrice du Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO. Madame Rössler a également mentionné la décision récente du Comité du patrimoine mondial demandant aux États Parties d'intensifier tous leurs efforts afin d'améliorer la résilience des biens du patrimoine mondial face au changement climatique. 

Le projet, d'une durée de quatre ans et doté d'un budget de 9 millions de dollars US, renforcera le leadership en matière de résilience climatique de cinq récifs coralliens initiaux parmi les plus précieux au monde et de leurs communautés, incluant notamment le Lagon sud des îles Chelbacheb (Palaos), les Lagons de Nouvelle-Calédonie (France), le Réseau de réserves du récif de la barrière du Belize (Belize), la Côte de Ningaloo et La Grande Barrière (Australie).

L'initiative est dirigée par un consortium international de partenaires, incluant notamment le Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO, la Fondation Rockefeller et son programme pionnier des 100 villes résilientes (100 Resilient Cities), la Fondation BHP, le Réseau de résilience des récifs de la Nature Conservancy, la Great Barrier Reef Foundation et le consultant mondial en ingénierie de l'environnement, l'AECOM.