Projet de la Banque mondiale
Dans le cadre d’une proposition de projet de patrimoine culturel et de développement urbain, la Banque mondiale a demandé une étude urbaine et une étude archéologique pour le site de Tyr. Au moment de la préparation de ce document, le Centre du patrimoine mondial n’avait reçu copie que de l’étude archéologique finale, mais une version préliminaire de l’étude urbaine avait été communiquée fin 2001.
L’étude archéologique, que le Centre estime de très grande qualité, n’envisage que les zones actuellement placées sous la responsabilité directe de la Direction générale des antiquités (DGA) et clôturées, conformément aux conditions définies par la Banque mondiale. De ce fait, ni la vieille ville ni la zone entière comprise entre la ville de Safarand au nord, Ras Al Ain au sud et les collines à l’est de Tyr (limites du site du patrimoine mondial confirmées par une lettre officielle des autorités libanaises au moment de l’inscription) n’ont été incluses dans cette évaluation, en dépit de leur vaste potentiel archéologique.
L’étude souligne les importants problèmes de conservation qui affectent le site et met l’accent sur le manque de personnel chronique de la DGA. Les consultants estiment qu’une structure de gestion du site doit être mise en place et évaluent à 50.000 dollars par an le budget minimum pour les travaux d’entretien réguliers, sans tenir compte des frais de personnel et de toute intervention particulière. Cette structure de gestion devrait comprendre au moins 15 personnes, professionnels et techniciens, au lieu de l’unique inspecteur actuellement affecté au site.
L’étude recommande diverses interventions de conservation et de présentation dans les zones archéologiques, pour un montant global de 4.595.000 dollars, dont 84.000 dollars pour les activités de formation. L’étude n’établit pas clairement quels seraient les bénéficiaires de cette formation, puisque la DGA n’a pour l’instant qu’une seule personne sur le site, ni comment la DGA serait en mesure d’offrir aux personnes ainsi formées des emplois attrayants dans sa structure, à la fin du projet. En ce qui concerne la réalisation d’activités pour un montant aussi considérable, étant donné la faiblesse institutionnelle de la DGA, les consultants suggèrent que ces frais soient supportés par une assistance technique externe.
Parmi les activités envisagées, l’étude ne parle pas de la préparation, attendue depuis longtemps, d’une carte archéologique générale de l’ensemble du site du Patrimoine, que l’UNESCO avait recommandée en priorité absolue.
Le Centre attend l’étude urbaine finale pour transmettre ses commentaires aux autorités libanaises.
Plan d’urbanisme et décret d’expropriation
Bien que le Plan urbain général de Tyr ne soit pas achevé, une discussion est en cours au Parlement libanais sur la possibilité de dégeler les permis de construire de certaines zones privées adjacentes à l’hippodrome d’Al-Bass. Ces terrains, qui ont été partiellement fouillés par la DGA et ont révélé d’importants vestiges archéologiques, ont fait l’objet d’un Décret d’expropriation présidentiel qui n’a malheureusement pas pu être exécuté en raison de la guerre. A l’heure actuelle, les propriétaires réclament des compensations substantielles, que la DGA n’est pas en mesure de fournir. Une solution possible serait l’échange de ces terrains privés contre des terrains publics situés au sud de Tyr, mais il n’est pas clairement établi de quels terrains il s’agirait.
Projet de nouvelle autoroute
Une nouvelle autoroute est en projet : elle traverserait la zone de Tyr pour relier Beyrouth au sud du pays. Le Centre, qui n’a pas encore reçu d’information sur la position exacte envisagée pour cette autoroute, a demandé qu’une étude archéologique et une EIA d’ensemble soient effectuées avant la prise de décision finale, étant donné le potentiel archéologique majeur de la zone en question.
Réserve naturelle
Des sources indépendantes font été d’un plan de développement, à des fins touristiques, d’une zone située au sud de la vieille ville de Tyr, mais dans les limites du site du patrimoine, où une réserve naturelle a été établie. Cette zone constitue l’un des plus beaux environnements côtiers de tout le Liban, mais présente aussi un potentiel considérable en tant que patrimoine culturel en raison de sa proximité avec le site d’Al -Bass. Le Centre du patrimoine mondial n’a reçu des autorités libanaises aucune information concernant ce projet.