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En 2017, l'aide à l'éducation en baisse notamment pour l'enseignement primaire

14 Mai 2019

En 2017, l'aide à l'éducation s'élevait à 13,2 milliards de dollars, soit une baisse de 2 % ou 288 millions de dollars par rapport à 2016. Les chiffres communiqués par le Rapport mondial de suivi sur l'éducation, publié par l'UNESCO, montrent que les niveaux d'aide à l'éducation continuent de stagner et augmentent de seulement 1 % par an, en moyenne, depuis 2009.

Ces chiffres mettent en question l'engagement mondial envers la réalisation de l’Objectif de développement durable des Nations Unies n°4, l'objectif relatif à l’éducation. La fragmentation des systèmes de financement de l’éducation constitue un obstacle. Un nouveau mécanisme multilatéral, le Mécanisme international de financement de l'éducation, qui vise à réduire le coût d'emprunt pour l'éducation dans les pays à revenu intermédiaire, devrait être annoncé dans les semaines qui viennent. Il s'agit d'un ajout au Partenariat mondial pour l'éducation, qui accorde des subventions aux pays à faible revenu, et au fonds L'éducation ne ypeut attendre , axé sur les situations d'urgence.

 Manos Antoninis, directeur du Rapport mondial de suivi sur l’éducation, déplore le manque d’engagement : « Des discussions ont lieu sur les grandes ambitions depuis 2015, année où notre nouveau programme d'éducation a été défini, et même si les donateurs contribuent toujours financièrement, ils dépensent une somme fixe à travers différents canaux, sans augmenter leur contribution. »

 Pour respecter l’objectif des Nations Unies, les donateurs devaient attribuer à hauteur de 0,7 % du revenu national brut à l’aide étrangère. Allouer 10 % de cette aide à l'enseignement primaire et secondaire aurait permis de réunir les 39 milliards de dollars nécessaires au financement de l’éducation à l’échelle mondiale. Or, parmi les dix premiers donateurs de l’OCDE en faveur de l’éducation, le Royaume-Uni est le seul pays du G7 à respecter l’objectif des Nations Unies et à consacrer 0,7 % de son revenu national brut à l’aide étrangère. L'éducation a perdu son caractère prioritaire aux yeux des acteurs du développement, la part de l'éducation étant passée de 10,7 % de l'aide totale en 2007 à seulement 7,1 % en 2017.

 Une part importante de la réduction de l'aide totale à l'éducation s’explique par la baisse de 29% de la part consacrée par le Royaume-Uni à l’aide à l'éducation, dont 60 % pour ce qui est de l'éducation de base. Deuxième donateur en importance pour l'éducation de base en 2016, ce pays occupait la quatrième place en 2017 avec une aide s’élevant à 517 millions de dollars.

 L'Allemagne arrive en tête des donateurs en matière d'aide à l'éducation avec deux milliards de dollars en 2017, suivie par les États-Unis avec 1,5 milliard et de la France avec 1,3 milliard. La France est le pays dont l’aide a le plus augmenté entre 2016 et 2017 pour atteindre un total de 207 millions de dollars, conformément à son engagement consistant à consacrer 0,55 % de son revenu national brut d'ici 2022 à l’aide publique au développement.

 Il faut toutefois noter que 58 % des fonds accordés par l’Allemagne et 69 % de ceux alloués par la France sont destinés à des bourses d’études et à couvrir les frais de scolarité des étudiants issus des pays en développement inscrits dans leurs établissements d’enseignement supérieur. Si on excluait ces financements spécifiques, l'aide à l'éducation aurait diminué de manière plus nette encore au cours de l'année écoulée et aurait reculé de 5%, soit 534 millions de dollars. Tandis que l’aide à l'enseignement supérieur augmentait, l'aide à l'enseignement secondaire et à l’éducation de base diminuaient respectivement de 2 % et de 8 % entre 2016 et 2017.

 « Une baisse de l’aide à l’éducation pourrait constituer une bonne nouvelle, si cela voulait dire que les gouvernements ont moins besoin de ces fonds, mais cela ne semble pas être le cas. Les gouvernements des pays à faible revenu consacrent en moyenne 16 % de leur budget à l'éducation, soit beaucoup plus que les pays plus riches, et malgré cela, ils ne semblent pas en mesure d’atteindre l'objectif de l'enseignement primaire universel à l’horizon 2015. Sans le soutien des donateurs, il est encore moins probable que notre objectif ambitieux en matière d'éducation soit atteint ».

 

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  Pour de plus de données et informations spécifiques aux pays : Kate Redman k.redman@unesco.org +33 6 71 78 62 34