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Lancer un débat mondial sur la liberté artistique en Éthiopie

« Protéger les journalistes, y compris les dessinateurs de presse, les artistes, les “artivistes” et autres personnes susceptibles d’être attaquées car elles exercent leur droit à la liberté d’expression » – c’est ce que met en avant la Déclaration finale adoptée à Addis-Abeba le 3 mai à l’occasion de l’édition 2019 de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Cette tentative sans précédent d’établir un lien direct entre la presse et les questions relatives à la liberté artistique montre bien l’intérêt croissant de la communauté internationale envers les questions de liberté de création, d’expression et de circulation, ainsi que pour les droits sociaux et économiques des artistes et des professionnels de la culture.

Cette journée internationale a été précédée par un atelier de formation national de deux jours avec la participation de plus de vingt acteurs de la société civile et gouvernementaux éthiopiens. Organisé dans le cadre du programme Aschberg de l’UNESCO destiné aux artistes et aux professionnels de la culture, il a réuni conservateurs, organisateurs de festivals, artistes visuels, graphistes, réalisateurs, musiciens, ainsi que des membres du Théâtre national, de l’association des cinéastes et des producteurs, de l’association des écrivains ainsi que de hauts représentants du ministère de la Culture et du Tourisme et du Bureau des droits de propriété intellectuelle.

Les participants ont passé en revue les politiques et les mesures visant à protéger et promouvoir la liberté artistique. Parmi les principaux sujets abordés figuraient les cadres juridiques soutenant la liberté de création et d’expression, les mesures fiscales visant à améliorer les conditions d’emploi et de travail des artistes, des mécanismes de réglementation efficaces et la mise en place d’une société de gestion collective nationale, un financement transparent pour le secteur des arts et des infrastructures visant à former une nouvelle génération de jeunes créateurs (Lire l’entretien « Artistes, réveillez-vous » avec le réalisateur Henok Mebratu).

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Le réalisateur éthiopien Henok Mebratu parle de la liberté artistique en Éthiopie.

Les participants ont discuté de la manière dont l’Éthiopie pourrait répondre à la question de la liberté artistique dans le cadre du rapport périodique quadriennal sur la mise en œuvre de la Convention de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, prévu pour avril 2020. L’atelier était animé par Ole Reitov, fondateur et ancien directeur exécutif de Freemuse, et membre de la Banque d’expertise de l’UNESCO pour la promotion et la mise en œuvre de la Convention de 2005.

« Le premier rapport périodique soumis en 2016 constitue un bon point de référence et a contribué à créer une nouvelle culture de suivi des politiques. La transition démocratique est notre opportunité de construire des secteurs créatifs forts et libres. Au-delà du rapport, il y a un engagement collectif des artistes qui doit être maintenu », a souligné l’un des participants.

L’atelier a été suivi de deux sessions organisées dans le cadre de la Journée mondiale de la liberté de la presse, qui s'est tenue au Siège de l’Union africaine le 3 mai.

La session Liberté artistique et liberté d’expression à la pointe de la plume, co-organisée avec Cartooning for Peace, a abouti à la présentation d’une déclaration appelant « à la reconnaissance du dessin de presse comme un droit fondamental ». « Travailler en tant que dessinateur est une responsabilité », a déclaré Zunar, originaire de Malaisie. « Nous défions les normes et les valeurs. Malgré les menaces, nous devons continuer et utiliser notre art pour créer des débats sociaux, en apportant parfois des contre-discours et des contrepoids potentiels aux centres de pouvoir existants ».

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Les artistes et les professionnels de la culture, notamment le directeur du festival Visa for Music, Brahim El Mazned (Maroc), le réalisateur Henok Mebratu (Éthiopie) et la conservatrice d’art, Edom Belete (Éthiopie), ont ensuite discuté de nouvelles plateformes d’échanges et de mobilité pour favoriser l’accès aux expressions créatives.

“Les expressions, qu’elles soient artistiques ou non, restent toujours protégées par le droit à la liberté d’expression. Mais la liberté n'est jamais acquise. Les motifs de restriction découlent d’intérêts politiques, religieux, culturels, moraux ou économiques, et des cas de violation existent sur tous les continents », a déclaré Brahim El Mazned.

Danielle Cliche, secrétaire de la Convention de l’UNESCO de 2005, a souligné l’importance de l’existence d’un espace de dialogue sécurisé entre les gouvernements et les acteurs de la société civile. « Les cadres normatifs tels que la Convention de 2005 sont là pour protéger et inspirer. Grâce à la collecte de données et l’analyse des politiques facilitées par la série de Rapports mondiaux Re-penser les politiques culturelles, nous travaillons avec toutes les parties prenantes pour suivre et partager des pratiques innovantes », a-t-elle conclu.

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