Le mois dernier, le Programme marin du patrimoine mondial a voyagé en Norvège à fin de faciliter l'échange entre les Fjords de l'Ouest de la Norvège - Geirangerfjord et Nærøyfjord et le Parc national de Glacier Bay.

Ces deux sites marins du patrimoine mondial partagent un défi et une opportunité: tous les deux sont des destinations prisées pour les navires de croisière et se trouvent menacés par la pollution liée au tourisme. Dans le Glacier Bay, un processus d’appel d’offres concurrentiels limite le nombre de navires qui peuvent accéder à la baie, qui établit des contrôles environnementaux rigoureux afin de réduire les impacts sur la qualité de l‘eau locale et sur la faune, tout en générant la moitié du revenu d’exploitation du site. Les gestionnaires de site des fjords de la Norvège ont travaillé très dur pour construire une industrie du tourisme plus écologique et durable. La visite effectuée en d’août a permis aux gestionnaires de site de partager leurs expériences et leurs idées, ainsi que de définir une voie à suivre pour un avenir plus durable.

Quand les gestionnaires des deux sites se sont rencontrés lors de la Première Réunion des gestionnaires des Sites Marins du Patrimoine Mondial à Honolulu en 2010, ils ont réalisé qu’au moins sept grandes compagnies de croisières internationales visitaient les deux sites. Ce fait leur donna l’idée de travailler ensemble sur des stratégies profitables aux deux sites afin de minimiser les impacts environnementaux résultants des croisières internationales tout en  exploitant la  visibilité et les revenus que cela pouvait générer.

Les fjords de l'ouest de la Norvège - Geirangerfjord et Nærøyfjord inscrits en 2005 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, sont célèbres pour leurs exceptionnelles beautés. Les fjords plongent 500 mètres en dessous de la mer et reçoivent la visite de phoques, de dauphins et de baleines. Les visiteurs sont nombreux pendant les mois d’été, dont certains font partie d’une croisière. Les cheminées des navires polluent l’air. Les gestionnaires des sites ont travaillé pour mettre à jour l’initiative « Green Fjord » qui facilite le « transport sans laisser de trace ». Cette initiative comprend des scooters et des voitures électriques, des transports publics et une technologie écologique innovante qui pourrait donner une impulsion aux entreprises privées régionales. Réduire l’empreinte écologique des bateaux de croisières représente une étape clé pour garantir un futur à très faible niveau d'émissions dans les fjords.

Katrin Blomvik, gérante des fjords de l'ouest de la Norvège, a déclaré « Nous avons identifié des défis pour lesquels le Glacier Bay a déjà trouvé des solutions durables, par conséquent il est extrêmement important pour nous de mettre en place un partenariat afin d’apprendre davantage sur les meilleures pratiques qui se déroulent au Glacier Bay. Notre objectif pour l’avenir est de trouver des solutions durables à nos défis à travers de nouveaux partenariats et en allant de l’avant avec notre initiative « Green Fjord ». Nous sommes convaincus qu’une technologie écologique peut résoudre certains de nos plus grands défis et peut, également, nous fournir de nouvelles opportunités écologiques pour les petites communautés et les entreprises. Nous croyons que nos sites ensembles ont une opportunité unique de positionner les sites marins du patrimoine mondial comme des exemples de premier plan dans la gestion des zones marines protégées à travers le monde ».

Le parc national Glacier Bay, inscrit en 1979, possède une expérience de plus de 25 ans dans la gestion du traffic des navires de croisières. Son système de tourisme compétitif est l’un des plus innovants du monde (plus d’informations à la page 32 de notre Guide des meilleures pratiques (prochainement disponible en français)). Il contrôle le type de carburant ou de moteur que les navires peuvent utiliser pour réduire la pollution de l’air, exige les navires de s’abstenir d’évacuer les eaux usées dans la baie, il prévoit également  un programme pour l’évitement des baleines, ainsi qu’un programme de sensibilisation optionnel dans lequel le personnel du parc est présent dans les navires pour sensibiliser les visiteurs. Les fonds récoltés grâce aux  croisières sont une source de revenu essentielle pour le Glacier Bay générant ainsi près de 50% du budget consacré à la gestion du parc.

“Le Glacier Bay et les fjords de l'ouest de la Norvège présentent des environnements physiques et marins très similaires. Ils partagent la même tendance touristique, notamment le tourisme de croisière. Ils partagent également les liens culturels des personnes sur les terres tout au long des siècles. Ces deux sites du patrimoine mondial ont le souhait commun de maintenir les collectivités locales comme des lieux vivables, de gérer le tourisme de manière durable, et de privilégier les liens avec la prochaine génération de stewards, » précise le Dr. Philip N. Hooge, Directeur du parc national et de la réserve de Glacier Bay. “Glacier Bay a été capable de partager les défis, les succès et les problèmes qu’il a rencontré durant ses trois décennies de voyage pour arriver au modèle actuel très efficace de gestion de l'industrie de la croisière dans le site du patrimoine mondial. Je n'ai jamais été témoin d'une meilleure occasion pour  deux sites du patrimoine mondial, où qu'ils soient, dans le même pays ou pas, d´utiliser le partenariat et l'apprentissage mutuel pour améliorer la gestion de leur site”.

La visite du mois d’août était simplement une étape dans ce qui est censé aboutir à une relation longue et fructueuse entre ces deux sites. Le Programme marin du patrimoine mondial  partagera leur apprentissage avec les nombreux autres sites marins de son réseau qui sont accessibles par navire de croisière, ainsi que ceux qui travaillent pour réduire les impacts environnementaux provenant d'autres véhicules touristiques.