Le Directeur général de l’UNESCO, Koïchiro Matsuura, a proposé le soutien de l’Organisation aux pays dévastés par le séisme et les tsunamis au large de Sumatra et a exprimé sa vive émotion devant les graves pertes humaines dans la région.

Dans ses lettres adressées au Roi de la Thaïlande et aux Présidents de l’Inde, de l’Indonésie, de la Malaisie, des Maldives et du Sri Lanka, le Directeur général a fait part de sa « profonde tristesse » et présenté « ses sympathies sincères » aux familles et amis des victimes de cette catastrophe sans précédent.

Koïchiro Matsuura a déclaré que « l’UNESCO se tient prête » à aider les autorités nationales dans tous ses domaines de compétence et « à déployer tous les moyens possibles pour soutenir le Coordinateur des secours d’urgence des Nations Unies dans ses efforts ».

L’UNESCO s’est donné pour priorité d’étendre ses programmes d’étude et de surveillance des tsunamis et tremblements de terre à la région de l’océan Indien et à d’autres régions vulnérables, comme les Caraïbes, de même que ses programmes qui visent à apprendre aux populations comment se préparer et faire face à ce type de catastrophes.

L’Organisation va envoyer des missions d’experts pour évaluer les besoins à court, moyen et long terme, dans ses domaines de compétence. En matière d’éducation, par exemple, elle va mobiliser ses partenaires – organisations professionnelles d’enseignants et ONG – pour apporter un soutien psychologique aux orphelins et enfants traumatisés. L’Organisation va également chercher des moyens d’aider les enfants déplacés et handicapés par la catastrophe à continuer leur scolarité.

Plusieurs sites de la Liste du patrimoine mondial ont été affectés par le tsunami. Parmi les sites culturels endommagés figurent la Vieille ville de Galle et ses fortifications, au Sri Lanka, ainsi que les monuments de Mahabalipuram et le Temple du Soleil à Konarak, en Inde, et parmi les sites naturels, le Parc national de Ujing Kulon et les forêts tropicales ombrophiles de Sumatra, en Indonésie. L’UNESCO enverra des missions pour évaluer les dommages et déterminer les futures actions.

L’Organisation va également entreprendre une étude de l’impact de la catastrophe sur la biosphère et examiner les différentes manières dont la dégradation de l’environnement par l’homme (déforestation, destruction des mangroves et des récifs coralliens, etc.) a pu aggraver les effets du tsunami.

Ces activités s’inscrivent dans le cadre de programmes déjà existants. Le Groupe International de Coordination du système d’alerte au tsunami dans le Pacifique (ICG/ITSU) a déjà demandé le soutien nécessaire pour étendre ses activités à l’océan Indien et à d’autres régions, et a recommandé l’an dernier le développement d’un système d’alerte au tsunami pour l’océan Indien. Géré par la Commission Océanographique Intergouvernementale de l’UNESCO (COI), l’ICG/ITSU est le seul mécanisme d’alerte au tsunami au monde.

Le programme relatif aux risques des séismes figure parmi les activités de l’UNESCO liées à la prévention et à la réduction des dangers des catastrophes naturelles, qui visent à promouvoir une meilleure connaissance de la distribution dans le temps et dans l’espace des risques naturels et de leur intensité. Il facilite également la mise en place de réseaux sismologiques fiables, l’établissement de plans rationnels d’occupation des sols et l’adoption de techniques de constructions appropriées.

Dès le mois prochain, deux importantes conférences des Nations Unies donneront l’occasion de mobiliser le soutien au développement des systèmes d’alerte avancée, ainsi qu’à la prévention et réduction des risques des catastrophes naturelles, par le biais de campagnes de sensibilisation et de programmes éducatifs.

Du 10 au 14 janvier, la Conférence internationale de Maurice se penchera sur les nombreux défis environnementaux, économiques et sociaux auxquels doivent faire face les 51 petits Etats insulaires en développement, qui sont très fragilisés par les catastrophes naturelles. A Maurice, l’UNESCO insistera sur l’importance de doter la jeunesse de savoirs et compétences nécessaires pour construire leur avenir, ainsi que sur le rôle de la culture dans le développement durable des petits Etats insulaires en développement.

Cette réunion sera suivie par la Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes qui aura lieu à Kobe (Japon), du 18 au 22 janvier. L’UNESCO y présidera trois sessions sur les thèmes suivants : comment l’éducation peut sauver des vies en cas de catastrophes naturelles ; gestion des risques du patrimoine culturel ; initiatives mondiales pour améliorer les connaissances en matière d’inondations et d’éboulements de terrain, et les capacités d’y faire face.