<
 
 
 
 
×
>
You are viewing an archived web page, collected at the request of United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization (UNESCO) using Archive-It. This page was captured on 11:24:07 Jun 11, 2019, and is part of the UNESCO collection. The information on this web page may be out of date. See All versions of this archived page.
Loading media information hide
Accueil

L’alphabétisation et les technologies mobiles

7 septembre 2018

Depuis 1967 l’Organisation des Nations Unies, ses États membres et partenaires célèbrent la Journée internationale de l’alphabétisation le 8 septembre de chaque année. Malgré les progrès accomplis par rapport à l’agenda mondial de l’alphabétisation, beaucoup reste à faire : 750 millions d’adultes dont deux tiers de femmes sont encore dépourvus des compétences de base en lecture et écriture.

Promouvoir l’alphabétisation mobile (AMLL), un projet de l’UNESCO en partenariat avec Microsoft Corporation, constitue l’une des nombreuses initiatives que l’Institut de l’UNESCO pour l’apprentissage tout au long de la vie (UIL) a mise en œuvre pour répondre au défi de l’alphabétisation dans le monde. Ce projet, qui entre désormais dans sa phase finale, a examiné l’utilisation des technologies mobiles pour promouvoir l’alphabétisation au Bangladesh, en Égypte, en Éthiopie et au Mexique.  

L’apport des technologies de l’information et de la communication (TIC) à l’alphabétisation réussie des jeunes et des adultes selon la devise « apprendre partout, à tout moment » fait l’objet d’une attention considérable. Les compétences en matière de TIC contribuent également à l’employabilité et facilitent une participation active à la société.  À travers le projet AMLL, les stratégies d’apprentissage utilisent des solutions numériques pour étayer les bonnes pratiques curriculaires d’alphabétisation non formelle dans les quatre pays concernés. Les jeunes et les adultes, et en particulier les femmes, ont commencé à acquérir des compétences d’alphabétisme et relatives aux TIC qui leur permettent d’améliorer leurs moyens de subsistance et d’accroître leurs opportunités d’apprendre.

L’UIL a, en collaboration avec les bureaux hors-Siège de l’UNESCO et leurs partenaires nationaux, conçu et mis en œuvre des stratégies uniques adaptées aux contextes socio-économiques et culturels des communautés objets du projet.

Au Bangladesh, des cours d’alphabétisation s’appuyant sur des appareils mobiles et des logiciels audio-visuels et textuels contribuent à améliorer les compétences de subsistance des femmes à travers des activités génératrices de revenus dans des centres d’apprentissage communautaires ruraux du district de Rangpur.

« Nous utilisons d’autres matériels pour apprendre. Avant, notre professeur n’utilisait que des livres pour enseigner. [Désormais] ils enseignent en utilisant le khata excursif (dialecte local) et nous apprenons beaucoup grâce à l’utilisation de tablettes, petites cartes à mémoire et ordinateurs portables. Il y a beaucoup d’avantages à utiliser ces technologies. » (apprenant du programme AMLL au Bangladesh).

En Égypte, les femmes du Gouvernorat de Gizeh sont alphabétisées au moyen de cours dispensés dans divers centres communautaires et utilisant le curriculum Al Mar’ah Wal Hayah, ce qui signifie « femmes et vie ». Ce curriculum contribue à améliorer l’alphabétisme dans le contexte des compétences de la vie courante liées à la santé, la participation communautaire, la communication et l’autonomisation pour les femmes et les filles. Une application numérique d’apprentissage de l’alphabétisme et de la numératie a été développée pour étayer ce curriculum.  

« Je veux enseigner à mes enfants comment accéder à Internet et y trouver des mots et idées utiles et aussi accéder à des leçons (…) pour s’améliorer et mieux faire ce qu’ils font (apprenant du projet AMLL en Égypte). » 

En Éthiopie, les centres d’apprentissage communautaires sont reliés et appuyés par les écoles primaires publiques dans les zones rurales de la région d’Oromia, d’Amhara et la Région des nations, nationalités et peuples du Sud (RNNPS). Le projet s’est concentré sur l’utilisation d’appareils mobiles et de la technologie audio-visuelle permettant de dispenser des cours en trois langues afin d’améliorer les compétences des apprenants adultes en matière de santé, agriculture, technologie de base, instruction civique et activités génératrices de revenus.   

Au  Mexique , les apprenants jeunes et adultes des communautés urbaines défavorisées dans l’État de Puebla sont la principale cible du projet. Des matériels d’alphabétisation numériques ont été créés, collectés et téléchargés sur des appareils mobiles pour aider les apprenants à opérer la transition vers les modules d’alphabétisation de base du curriculum de l’Institut national d’éducation des adultes Modelo Educacion para la Vida y el Trabajo (MEVyT) (Modèle éducatif pour la vie et le travail).

« Je voulais apprendre à lire et écrire afin d’être indépendant, de ne compter que sur moi-même. Pour gagner ma vie, je fais la cuisine et vends des repas. J’ai réussi à concevoir une annonce publicitaire pour cette activité en utilisant l’ordinateur et elle est en ligne. J’ai une page web avec mes menus et je peux tenir les comptes des paiements de mes clients. »  (apprenant du projet AMLL au Mexique).

Dans tous les projets, les facilitateurs ont démontré le rôle clé qu’ils jouent pour un apprentissage de qualité et le bien-être des apprenants dans leurs communautés dès lors que leurs propres capacités d’enseigner et de participer activement à la vie de leurs communautés sont renforcées.  

« Je n’étais qu’une femme au foyer avant de rejoindre ce projet d’alphabétisation mobile…En tant qu’être humain, je n’avais que des activités domestiques. Mais après m’être inscrite au projet, j’ai été formée et ai acquis des compétences pour la vie. Cela a aussi contribué à améliorer les vies de mes apprenants ici. »  (facilitatrice du projet AMLL au Bangladesh).

  • La conception de stratégies d’apprentissage qui intègrent l’utilisation de technologies mobiles et numériques renferme un potentiel important propre à faire progresser l’alphabétisme dans les communautés défavorisées. Cependant, le succès de la mise en œuvre de ces stratégies nécessite de tenir compte de plusieurs facteurs clés, tels que proposer un apprentissage sur mesure en fonction des besoins des apprenants dans le contexte de leurs communautés,
  • utiliser des mécanismes cohérents d’évaluation de l’alphabétisme au début et à la fin du projet pour contrôler l’impact de l’apprentissage,
  • développer les capacités des éducateurs communautaires afin de leur permettre d’utiliser la technologie numérique comme support pédagogique dans leurs activités d’apprentissage et d’enseignement.   

Parmi les autres projets et matériels relatifs à l’alphabétisation figurent la Base de données de l'UNESCO des pratiques efficaces d'alphabétisation et de numératie (LitBase) ; la publication récente de l’UIL Apprendre ensemble à travers les générations : Lignes directrices relatives aux programmes d’alphabétisation et d’apprentissage en famille ; ainsi qu’un projet de recherche-action pour mesurer les résultats de l’alphabétisation dans certains pays africains (connu sous le sigle RAMAA). 

En outre, l’Institut de l’UNESCO pour l’apprentissage tout au long de la vie vient de lancer une série d’entretiens sur l’éducation dans ses locaux à Hambourg, en Allemagne. Intitulé Hambourg : entretiens sur l’Éducation (Hamburg Education Talks), le premier est organisé le 6 septembre dans le cadre de la journée de l’alphabétisation et pose la question : « Existe-t-il vraiment un alphabétisme à Hambourg » ?