Compréhension de la lecture ATEK
Profil de pays: Pérou
Population | 29 180 900 (estimation 2008) |
---|---|
Langue officielle | espagnol (les autres langues reconnues sont notamment le quechua, l’aymara, l’asháninka, l’aguaruna, le pano-tacanan, le kawapana et l’arawa) |
Pauvreté (Population vivant avec moins de 1 dollar par jour, %): | 12,5 (1990-2004) |
Dépenses publiques totales d’éducation en % du PNB | 2,6 (2005) |
Taux net d’admission dans l’enseignement primaire (TNA total, %) | 86,4 (2006) |
Taux d’alphabétisme total des jeunes (15 – 24 ans) | 97 % (1995-2004) |
Taux d’alphabétisme des adultes (15 ans et plus, 1995-2004) |
|
Sources |
Présentation générale du programme
Titre du programme | Compréhension de la lecture de l’Asociación Tawantinsuyuman Evangelioq K'ancharinanpaq (ATEK) |
---|---|
Organisation chargée de la mise en œuvre | Asociación Tawantinsuyuman Evangelioq K'ancharinanpaq (ATEK, traduction : « Association pour la connaissance des Évangiles dans le monde quechuaphone ») |
Langues d’enseignement | quechua et espagnol |
Partenaires de financement | Wycliffe USA et Wycliffe Canada (Global Partners International), Société biblique péruvienne et églises locales |
Date de création | 2003 |
Présentation générale du programme
Le programme Compréhension de la lecture de l’Asociación Tawantinsuyuman Evangelioq K'ancharinanpaq (ATEK) a pour objectif d'améliorer la situation des habitants quechuas de la province de Cuzco en leur donnant accès à l’éducation, à la lecture et à l’écriture. Les Quechuas représentent un groupe considérable (environ 1,5 million), pourtant la plupart d’entre eux vivent en marge de la société. Des taux d’analphabétisme élevés et un manque d’opportunités socio-économiques ont limité leur capacité à participer aux activités de développement nationales. Le programme d’alphabétisation de l’ATEK cherche donc à doter les Quechuas de compétences bilingues (quechua et espagnol) afin qu'ils puissent améliorer leur niveau de vie, préserver leur identité culturelle et participer aux activités de développement national.
Historique et contexte
Bien que le Pérou ait réalisé de grands progrès en ce qui concerne l’égalité de l’accès à l’éducation pour tous grâce à une politique nationale qui garantit une éducation préprimaire, primaire et secondaire gratuite à tous les enfants jusqu'à l'âge de 16 ans, l’accès à l’éducation de la population rurale reste extrêmement limité. Plus particulièrement, le gouvernement n'a pas réussi à fournir des opportunités d’éducation effectives aux populations indigènes, qui constituent environ 45 % de la population du Pérou. Les Quechuas, dont la majorité vit dans des villages de montagne éloignés et « inaccessibles » des Andes, sont l’un des groupes indigènes qui ont le moins tiré profit des politiques et programmes nationaux en matière d’éducation.
Pour les Quechuas, l’accès à l’éducation est entravé par plusieurs facteurs, notamment :
- la limitation du soutien gouvernemental aux écoles primaires et secondaires dans les communautés quechuas ;
- un investissement limité du gouvernement dans le développement des programmes d’éducation interculturelle et bilingue (EIB) et dans la formation de professionnels de l’EIB, qui auraient permis aux Quechuas de tirer parti du système d'enseignement en utilisant leurs propres langues. L’espagnol reste la langue d’enseignement principale dans la plupart des écoles, ce qui crée des barrières linguistiques monumentales pour les Quechuas, majoritairement monolingues;
- les pratiques agricoles et d’élevage des Quechuas, qui requièrent la participation de tous, y compris les enfants en âge scolaire ;
- des pratiques culturelles dominées par les hommes, qui ont limité les opportunités d’éducation pour les petites filles et les femmes.
L’effet combiné de ces facteurs négatifs est que les taux d’analphabétisme sont très élevés chez les Quechuas. On estime par exemple que les femmes quechuas sont scolarisées pendant une moyenne de 4,6 ans, et que 70 % d'entre elles sont analphabètes. En outre, 54,4 % de la population quechua totale ne termine pas l’école élémentaire. Les taux d’analphabétisme élevés ont également entretenu la marginalisation socio-économique et politique des Quechuas.
Pour résoudre cette situation, l’« Asociación Tawantinsuyuman Evangelioq K'ancharinanpaq (ATEK) », une organisation quechua pour le développement communautaire, a lancé le « Programme d’alphabétisation et de compréhension de la lecture », qui s’efforce de responsabiliser les gens ordinaires en les formant à la lecture et à l’écriture. Il est également conçu pour être un modèle de programme d’alphabétisation et d’éducation bilingue pour les populations indigènes de tout le pays.
Le programme d’alphabétisation et de compréhension de la lecture de l’ATEK
Le Programme d’alphabétisation et de compréhension de la lecture de l’ATEK est un projet bilingue qui se base sur les besoins essentiels des bénéficiaires, tels que déterminés par des enquêtes d’évaluation. Le programme cherche donc à promouvoir le développement social et personnel à travers une approche globale qui fait de l'alphabétisation la fondation d'autres projets de développement communautaires. Le programme de formation à la lecture et à l’écriture est pour ce faire ancré dans plusieurs domaines thématiques, notamment la santé, l’agriculture, l’élevage, la génération de revenus et l’éducation civique.
Le programme est actuellement mis en œuvre dans la province de Cuzco et concerne les communautés pauvres et isolées des districts de Paruro, Chumbivilcas, Paucartambo et Canas, entre autres. Beaucoup de ces districts sont marginalisés et manquent donc des ressources appropriées pour l’éducation. Le programme fonctionne actuellement dans un total de 90 sites dans toute la province et est principalement financé par Wycliffe USA et Wycliffe Canada (Global Partners International), ainsi que la Société biblique péruvienne (SBP). La SBP, par exemple, finance les salaires de quatre superviseurs régionaux et l’impression de tous les documents nécessaires aux activités d’alphabétisation. En outre, des églises locales et des particuliers soutiennent également le programme avec des dons en nature de biens matériels, d’aliments et de services volontaires.
Composants du programme
Le programme se compose de trois modules principaux qui sont enseignés sur une période de deux ans minimum :
Le « Niveau d’alphabétisation de base » est conçu pour les hommes et les femmes analphabètes de tous âges, mais cible plus particulièrement les femmes monolingues et celles qui possèdent des compétences de base bilingues en lecture et écriture. Il est également destiné aux participants qui ont abandonné l’école primaire. À ce niveau, les classes sont dispensées principalement dans les langues maternelles des apprenants afin de leur permettre d’acquérir des compétences de base (lecture et écriture). Le calcul n'est pas abordé à ce niveau.
Le « Niveau de transfert de l’alphabétisation » est destiné aux participants bilingues qui sont capables de lire et de comprendre l'espagnol. Les apprenants hommes avec divers degrés de compétences en lecture et écriture dominent dans ce groupe, essentiellement parce que la plupart ont acquis des compétences en espagnol au cours de périodes de migration liées à l’emploi.
Le « Niveau d’alphabétisation avancée » est une phase ouverte conçue pour r enforcer les compétences acquises par les diplômés des niveaux de base ou de transfert. La phase de post-alphabétisation permet aux lecteurs de comprendre, d’interpréter et d’appliquer des documents plus complexes afin qu’ils puissent intégrer la lecture et l’écriture à leur vie et utiliser l’alphabétisation comme un instrument pour l’apprentissage autonome. Des compétences de base en calcul et en espagnol seconde langue sont abordées lors de cette phase. Les diplômés du niveau avancé ont accès au programme d’éducation alternative du gouvernement (Educación Alternativa) qui permet de terminer le cycle d’éducation primaire formelle.
Buts et objectifs
Le programme cherche à:
- développer des compétences fonctionnelles bilingues (quechua et espagnol) en lecture et écriture chez les apprenants ;
- promouvoir un développement communautaire durable et lutter contre la pauvreté grâce à l'alphabétisation ;
- promouvoir l’apprentissage intergénérationnel en permettant aux parents et aux enfants de s’aider les uns les autres à apprendre à lire et à écrire, et à développer ces compétences ;
- renforcer la capacité des familles à cohabiter pacifiquement et à subvenir à leurs besoins et
- donner aux Quechuas les moyens de participer activement aux activités de développement national.
Mise en œuvre du programme : approches et méthodes
Recrutement et formation des formateurs
Pour garantir la mise en œuvre durable et efficace du programme, l’ATEK travaille en étroite collaboration avec les communautés et institutions locales, et notamment les églises. En plus du soutien qu’ils apportent à l’ATEK avec des dons en nature, ces partenaires jouent un rôle essentiel dans la mobilisation des apprenants et des formateurs. De nombreux formateurs en alphabétisation de l’ATEK sont recrutés au sein des communautés après avoir été recommandés à l’ATEK par leur église ou les dirigeants locaux pour leur dévouement au service de leur communauté.
L’ATEK n’a pas fixé de niveau d’éducation minimum pour ceux qui aspirent à devenir formateurs en alphabétisation. Ils doivent cependant posséder les compétences nécessaires en lecture et écriture pour diriger des ateliers d'alphabétisation. Les diplômés du programme de post-alphabétisation de l’ATEK peuvent également se porter volontaires pour devenir formateurs.
L’ATEK forme les formateurs au moyen d'une série d'ateliers réguliers (un pour chaque manuel) et séminaires de mise à niveau que des superviseurs de terrain organisent lors de leurs visites et réunions régionales régulières avec les formateurs. Tous les ateliers de formation mettent l'accent sur les activités pédagogiques pratiques, telles que la modération des leçons et la gestion des classes. Chaque formateur enseigne à une moyenne de 7 à 8 apprenants. Les formateurs ne perçoivent cependant aucune rémunération, ce sont des volontaires nommés par les églises qui invitent l'ATEK à fournir des activités d'alphabétisation dans leur communauté. L'activité des formateurs est donc pour eux un moyen de servir leur communauté et leur église.
Inscription des apprenants
L’ATEK emploie une approche communautaire pour recruter les apprenants au sein du programme d’alphabétisation. Au tout début du programme, l’ATEK a lancé un programme communautaire d’information et de sensibilisation qui impliquait la participation des membres de la communauté à des ateliers publics expliquant les avantages de l’alphabétisation. Des ateliers de formation supplémentaires ont été organisés pour une sélection de membres clés, de dirigeants et de volontaires de la communauté avec un objectif similaire, mais les participants ont ensuite été recrutés par l’ATEK comme mobilisateurs communautaires. Ces volontaires et formateurs communautaires formés jouent un rôle essentiel pour encourager les autres à s’inscrire au programme. Ce qui est tout aussi important, l’ATEK a mis en place des partenariats solides avec de nombreuses églises locales, qui sont aujourd'hui déterminantes pour motiver les gens à s’inscrire au programme d’alphabétisation.
Approches et méthodes d’enseignement-apprentissage
L’ATEK croit que les adultes apprennent mieux en dialoguant et en intégrant de nouvelles informations à leurs connaissances et expériences passées. De plus, l’ATEK pense que chaque apprenant doit être fondamentalement motivé pour apprendre une nouvelle compétence et que chaque défi stimule la pensée critique. Afin de capitaliser sur les ressources existantes des apprenants, les formateurs sont donc encouragés à employer des méthodes d’enseignement centrées sur leurs élèves. Ces méthodes comprennent l’utilisation d’aides pédagogiques ou la création de situations d’apprentissage qui stimulent le débat, le dialogue, l’interaction interpersonnelle (travail de groupe), la résolution de problème et la pensée critique. En ce qui concerne la motivation à apprendre, l’ATEK a remarqué que la plupart des apprenants sont motivés à participer au programme d’alphabétisation par leur désir de lire la Bible en quechua. L’ATEK s’est donc beaucoup servi de textes bibliques comme aides pédagogiques, car ils permettent aux apprenants d'améliorer leurs compétences en lecture et en écriture en utilisant un support avec lequel ils s’identifient étroitement. Ils sont en outre le point de départ de débats au sein de la classe sur les diverses questions sociales qui affectent les apprenants au quotidien, et leur utilisation a attiré le soutien actif de l'Église.
Conformément au principe qui consiste à encourager la participation active des apprenants et à renforcer leurs capacités de prise de décision, chaque groupe d'alphabétisation décide où et quand il se réunit, et avec quelle fréquence. En règle générale, les groupes se réunissent une fois par semaine, pour un minimum de deux heures. L’ATEK a élaboré des documents d’enseignement et d’apprentissage (notamment des manuels d’enseignement et des aides pédagogiques, et des manuels de lecture) qu’elle fournit aux formateurs et aux apprenants. Les formateurs et les groupes sont soutenus par le personnel de l’ATEK, qui visite les classes régulièrement et dispense des cours régionaux de mise à niveau pour les formateurs tous les deux mois.
Impact et défis
Suivi et évaluation
Les superviseurs de terrain de l’ATEK sont responsables du suivi et de l’évaluation continus du processus d’enseignement et d’apprentissage. Une évaluation professionnelle externe du programme est en outre conduite tous les 3 ans par Wycliffe Canada ou Wycliffe USA. La dernière évaluation date de janvier 2007. Ce rapport d’évaluation félicitait l’ATEK pour la mise en place d’un programme d’alphabétisation efficace pour les populations socialement marginalisées et émettait les suggestions suivantes :
- l’ATEK devrait incorporer le calcul à son programme. Cela a été fait depuis.
- l’ATEK devrait mettre en place de meilleurs mécanismes de prévision et de suivi des progrès et des résultats du programme d’alphabétisation. Là aussi, beaucoup a déjà été réalisé en ce sens.
Impact et réussites
Le Programme d’alphabétisation et de compréhension de la lecture a transformé la vie des membres des communautés quechuas en termes de :
- amélioration des compétences en lecture et écriture. Entre 900 et 1 000 apprenants quechuas monolingues et partiellement bilingues de Cuzco s’inscrivent au programme chaque année. À la fin des sessions de formation, la plupart des participants au programme sont capables de lire et écrire couramment. De même, la plupart des diplômés améliorent leurs compétences analytiques et d’interprétation. Certains peuvent donc maintenant lire la Bible lors des réunions de leur église, tandis que d’autres suivent actuellement une formation pour créer et publier des documents écrits en quechua. D’un point de vue qualitatif, le programme a renforcé l’amour-propre et l'assurance des participants, ainsi que leur sens de la responsabilité civique, leur sentiment de solidarité et leur optimisme pour eux-mêmes et pour leurs communautés.
- Responsabilisation des femmes. Étant donné la nature patriarcale de la société quechua, l'une des principales réussites du programme d'alphabétisation a été de donner aux femmes les moyens de jouer un rôle actif dans la vie civique. Par exemple, certaines femmes dirigent désormais différentes organisations communautaires (OC) et sont les fers de lance de projets de développement au sein de leurs communautés. D’autres sont devenues formatrices du programme d’alphabétisation, parce qu'elles ont amélioré leurs compétences en lecture et en écriture, mais aussi en communication.
- Inscription des diplômés dans l’éducation formelle. De nombreux diplômés du programme se sont inscrits au programme gouvernemental Educación Alternativa pour l’éducation primaire avancée. Cela leur a ensuite permis de passer à l'enseignement secondaire et supérieur. Par exemple, les diplômés du programme d’alphabétisation de l’ATEK Wilfredo Apaza et Marisol Martinez ont terminé le cycle d’enseignement secondaire formel et ont suivi des cours de formation à l’enseignement, puis ont été recrutés par une école bilingue locale pour enseigner la religion, la lecture et l'écriture en quechua. D’autres diplômés qui ont réussi à terminer les cycles d’enseignement primaire et/ou secondaire ont également été recrutés par l'ATEK ou d'autres organisations pour travailler au sein de divers projets de développement communautaires. Dans l’ensemble, cela indique qu'une approche communautaire qui offre des opportunités de formation à la lecture et à l'écriture, en plus de responsabiliser les individus, a un impact social fort et positif qui mène à son tour au développement de la communauté.
- Autres projets communautaires. Le partenariat de l’ATEK avec les églises locales a permis à l’organisation de mettre en œuvre des programmes d’alphabétisation et d’autres projets de développement communautaires au sein des églises. Par exemple, les programmes d’alphabétisation destinés aux enfants menés conjointement par l’ATEK et les églises ont trouvé une utilité dans le système scolaire local car les enseignants invitent souvent les formateurs de l’ATEK à enseigner la lecture en quechua dans leurs classes.
Défis et solutions
- La limitation des financements est l'un des plus grands défis auquel l’ATEK est confrontée. Depuis ses débuts, l’organisation dépend en grande partie du financement de Wycliffe USA. Bien que d’autres donateurs couvrent maintenant environ 20 % des besoins financiers de l'ATEK, un manque de financement approprié a empêché l'organisation d’étendre le programme d' alphabétisation à d’autres provinces éloignées où les taux d’analphabétisme sont élevés au sein de la population indigène. Il est donc nécessaire d'entretenir des relations sociales fortes et fonctionnelles avec la société civile, qui a jusqu'à maintenant soutenu le programme en fournissant des ressources matérielles, par exemple de la nourriture et des solutions d'hébergement pour les formateurs de terrain, ainsi que d’encourager les personnes qui savent lire et écrire à devenir des formateurs. Il est en outre nécessaire d’établir des relations fortes avec d’autres ONG afin d’avoir accès à d’autres soutiens financiers et techniques. Par ailleurs, il est essentiel que les partenariats qui existent avec les églises soient maintenus, car ils sont la source d’un soutien en nature inestimable aux activités de terrain du programme. En plus de rechercher un financement externe, l'ATEK met également en œuvre des activités de génération de revenus. Il s'agit notamment de la vente de livres et de ressources audiovisuelles et de la location de studios d'enregistrement à la communauté hispanophone à des prix concurrentiels. À l’avenir, ce type de projets de génération de revenus sera adapté pour profiter aux communautés dans lesquelles l'ATEK est active.
- Étant donné que la plupart des formateurs volontaires disposent d’une éducation formelle de base, une supervision constante est nécessaire pour garantir la mise en œuvre efficace du programme. Cependant, la limitation des ressources humaines de l’ATEK empêche souvent l’organisation de superviser les activités du projet de manière adéquate sur les sites éloignés. Les réunions de formateurs qui se tiennent tous les deux mois dans chaque zone contribuent toutefois à maintenir le contact avec tous les formateurs, et leur donnent l’opportunité d’apprendre les uns des autres et de s’encourager mutuellement.
- Les activités de l’ATEK sont souvent concurrencées par les programmes d’alphabétisation gouvernementaux, qui offrent des avantages et des salaires plus attirants pour les formateurs et les participants. L’ATEK a l’intention de rendre ses programmes plus concurrentiels sans avoir recours aux primes économiques. Il est cependant nécessaire de proposer aux formateurs un traitement motivant, ce qui implique de rechercher les ressources adéquates.
Leçons apprises
- En tant qu’organisation communautaire, l’ATEK dépend de la bonne volonté de ses bienfaiteurs et de ses bénéficiaires. Le rôle que les bénéficiaires jouent dans la promotion des projets communautaires est souvent négligé et l’ATEK a pu vérifier que le soutien de l’ensemble de la communauté est essentiel pour réduire les frais de fonctionnement du programme et pour garantir sa durabilité. Bien que les communautés dans lesquelles l’ATEK est active ne disposent pas des ressources pour payer les programmes d'alphabétisation, elles fournissent souvent une assistance en nature, par exemple de la nourriture ou des solutions d’hébergement pour les formateurs. L’une des plus grandes leçons apprises au cours des six années d’existence du programme est donc que les projets d’alphabétisation sont moins chers à mettre en œuvre, fonctionnent mieux et sont plus durables lorsqu’ils sont soutenus activement par leurs bénéficiaires.
- Les participants aux programmes d’alphabétisation sont souvent motivés par le désir de lire des documents utiles qui aident à améliorer leur vie, par exemple la Bible. Le programme d’enseignement doit être conçu pour satisfaire ces besoins et ces attentes afin d’entretenir la motivation des apprenants et de rendre les programmes d’alphabétisation plus efficaces et plus durables.
- De la même façon, les programmes d'alphabétisation sont plus efficaces et moins chers à mettre en œuvre lorsque les formateurs sont motivés par un esprit de volontariat communautaire plutôt que par un désir de gain financier. Cela est apparu clairement lorsque les formateurs qui avaient rejoint le programme en s'attendant à recevoir une rémunération ont abandonné peu de temps après. Les formateurs volontaires ont cependant besoin d’encouragement et d’un soutien moral constants pour ne pas se sentir isolés et découragés dans leur travail.
Durabilité
La durabilité du programme d’alphabétisation dépend de deux éléments clés : la demande de la part des participants et un financement stable. Étant donné les taux d’analphabétisme élevés chez les Quechuas et chez d’autres groupes indigènes, la demande en alphabétisation est garantie sur le long terme. Le programme pourrait de plus être étendu de façon à englober tout un éventail de compétences professionnelles et d'activités de formation. En outre, comme l’ATEK travaille avec des institutions locales qui font partie intégrante des communautés, notamment les églises, on pourrait faire davantage pour relier ses activités à celles de ces institutions. L’expansion du programme, que ce soit à travers l'ATEK ou à travers les institutions locales, dépend cependant de la disponibilité d'un financement solide et durable.
Sources
- Dillon, Peter. H. 2008, Peru: Indigenous Peoples’ HE Needs Neglected
- Education and Peru: The Work of Tarpurisunchis in Indigenous People's Issues Today
- Literacy and Civic Education Programme for Indigenous and Peasant Women, Peru
Contact
Fredi Quintanilla Palomino
Apartado 318, Cuzco
Pérou
Tél.: +11-51 84 25 3457 / +11-51 849 846 797 03
e-mail: Utilisateur: director
[AT_HOST]: (at) atekperu.org
Dernière mise à jour: 12 avril 2011