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Les gravures rupestres de Lengo

Date de soumission : 11/04/2006
Catégorie : Culturel
Soumis par :
Direction du Patrimoine Culturel, Bangui, République Centrafricaine
État, province ou région :
Préfecture de Mbomou
Sous préfecture de Bakouma
Commune de Bakouma
Village/quartier : Lengo


Ref.: 4006
Avertissement

Les Listes indicatives des États parties sont publiées par le Centre du patrimoine mondial sur son site Internet et/ou dans les documents de travail afin de garantir la transparence et un accès aux informations et de faciliter l'harmonisation des Listes indicatives au niveau régional et sur le plan thématique.

Le contenu de chaque Liste indicative relève de la responsabilité exclusive de l'État partie concerné. La publication des Listes indicatives ne saurait être interprétée comme exprimant une prise de position de la part du Comité du patrimoine mondial, du Centre du patrimoine mondial ou du Secrétariat de l'UNESCO concernant le statut juridique d'un pays, d'un territoire, d'une ville, d'une zone ou de leurs frontières.

Les noms des biens figurent dans la langue dans laquelle les États parties les ont soumis.

Description

Le village de Lengo se trouve sur la piste de Yalinga à 3 km de Bakouma. Le site de gravures est situé sur la droite de cette piste, à 1 km à l'est du village. Il occupe une immense dalle latéritique, de plus de 200 m de long recouverte par endroit de terre végétale apportée par l'érosion et retenue par les végétaux. On y dénombre plus de cinq cent (500) figurations diverses et plusieurs centaines de cupules de diamètre variable s'y ajoutent ; elles se trouvent soit isolées, soit groupées en petit nombre.

La technique des gravures est le creusement par piquetage et ensuite partiellement poli et régularisé. Les traits sont en U et ont une profondeur de 2 cm.

Les gravures se divisent en trois groupes :

  • Animaux,
  • Armes,
  • Signes divers.

La répartition sur la dalle de support ne semble sujette à aucune règle. L'art animalier et l'art schématique se trouvent intimement mêlés, ce qui montre que l'ensemble appartient à une même période.

Les dessins suivants ont été recensés :
Animaux :

  • Huit antilopes, la plus belle mesure 1,50 m de long; tout près de son train arrière sont gravés une lance et deux couteaux de jet; deux autres sont de moins bonne facture et recouvrent partiellement un troisième animal indéterminé.
  • Deux félins à tête ronde et queue longue relevée.
  • Cinq animaux très stylisés et mal conservés, impossible d'identifier.
  • Deux oiseaux de forte taille, peut-être des outardes en position d'accouplement.

Figuration humaine :
Un personnage ayant des jambes écartées, le tronc massif et court sur lequel les bras sont indiqués par deux traits; il a une tête d'oiseau très petite qui, d'après les renseignements obtenus sur place serait un masque rituel. Les contours de cette silhouette sont donnés par un trait poli, large mais peu profond.

Armes et objets divers :
Les représentations d'armes sont les plus nombreuses :

  • Seize lances aux hampes très longues.
  • Une flèche à hampe courte.
  • Quatre vingt et un couteaux de jet où l'on peut identifier trente types différents. Certains sont très simples, droits et recourbés, d'autres au contraire aux branches multiples montrent une recherche ornementale ou rituelle et portent des boucles, crochets et crans. Ils sont pour la majorité plus complexes.
  • Une calebasse munie d'une corde formant une boucle. L'intérieur du dessin est finement piqueté, le goulot bien marqué et les contours exécutés par un trait soigneusement poli. Cet objet ménager sert encore de nos jours dans la région de Bakouma pour le transport et la conservation de l'eau en petite quantité.

Signes divers et cupules :
On décompte environs trois cent  signes divers ; les plus courant sont des cercles simples ou avec une cupule au centre parfois agrémentée de  traits partant vers l'extérieur ; pour de nombreuses figurations, il est impossible de donner une interprétation.

Déclarations d’authenticité et/ou d’intégrité

L'état de conservation est assez variable. Certains motifs sont en bon état, d'autres gravés dans des endroits où la roche est plus tendre, sont en phase d'effacement. Des gravures actuellement sont recouvertes  de terre et de végétation, particulièrement sur les bords de la dalle. A la date d'aujourd'hui, il est encore toujours temps de réhabiliter ces gravures rupestres pour une meilleure conservation.

Comparaison avec d’autres biens similaires

Un aperçu de l'art pariétal dans les pays voisins nous permettra de mieux situer le site de Lengo. Au Tchad, dans l'Ennedi et Borkou s'est développé un art rupestre qui fait parti des grands ensembles sahariens.

Au Cameroun, le site de gravure sur dalles horizontales polies à Bidzar est caractérisé par  des figurations essentiellement géométriques : cercles et boucles ; elles se présentent soit isolées, soit en groupe.

Au sud, des gravures existent dans la région de Calola, à l'Est de l'Angola. Elles se présentent sur dalles horizontales et les motifs sont géométriques comme au Cameroun.

En République Démocratique du Congo où la recherche préhistorique a été plus poussée, plusieurs sites d'époques diverses ont été étudiés. Le Shaba semble être la province la plus riche en art rupestre et fait parti du même groupe que le Zimbabwé et l'Angola de l'est. Ce groupe est caractérisé par un art schématique et non naturaliste comme celui de l'Afrique du Sud. Des dalles gravées ont été découvertes dans la Bas-Congo et un art rupestre a subsisté dans ce pays jusqu'à une époque très récente.

La station rupestre de Lengo est caractérisée par le support, la variété des figurations et les messages véhiculés par celles-ci. Elle parait comme une synthèse des autres gravures connues.